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têtes de monstres

mis à jour le 28/06/2023


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Comment l’assemblage de matériaux permet-il de questionner la notion de monstrueux ?

mots clés : sculpture, assemblage, équilibre, hétéroclite, échelle, anthropomorphisme, zoomorphisme, hybride, dimension narrative, dimension poétique, symbolique






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Cette situation d’enseignement est découpée en deux temps.
Pour commencer la réalisation d’une tête de monstre par assemblage de matériaux hétéroclites, puis dans un deuxième temps, un travail photographique de mise en scène des sculptures pour travailler le thème de la peur (dans le cadre d’un partenariat).

 

La proposition de cours a plusieurs origines qui se sont croisées lors de cette rentrée 2022 :
-Une lecture personnelle, avec le roman graphique d'Emil Ferris « Moi, ce que j'aime c'est les monstres ».
-La lecture des mails de la Petite fabrique 72 dont la thématique centrale est la figure du monstre.
-Une envie de travailler avec une enseignante du conservatoire du Mans sur le thème de la peur, avec en point final la présentation des travaux à la Nuit de la lecture à la médiathèque du Mans.
-La discussion avec une collègue de français sur son travail autour du monstre en 6ème, leur réflexion et un questionnement en particulier à la fin de sa séquence, une élève demandant si le monstre était-il toujours méchant et devait-il faire toujours peur ? N'est-il pas finalement, lui aussi, une victime ? Ce point de vue sur le monstre m'a paru intéressant en 6eme et m'a décidé à travailler sur cette thématique.

 

 
 

En français, les élèves ont étudié certaines grandes figures monstrueuses issues de récits et mythes. Ils ont abordé leurs particularités. Ils ont aussi abordé le champ lexical qui entoure le monstre et le monstrueux, faisant collectivement des propositions à l'oral pour remplir une silhouette en forme de monstre.
En arts plastiques, les élèves ont déjà travaillé en volume, en réalisant une sculpture en papier.

 

 
 

TEMPS 1 : Je souhaite que les élèves ouvrent une réflexion sur le rôle du monstre : Le monstre fait-il nécessairement peur ? Qu'ils expérimentent les procédés plastiques à mettre en œuvre pour provoquer cette émotion de la peur chez le spectateur, ou du moins l'évoquer. De quelle peur s'agit-il ? Peur de la différence, de l'autre, peur de la mort, du surnaturel ? Si c'est effrayant, à quoi est-ce dû ? Est-ce parce que le monstre est différent de nous, difforme, menaçant, difficile à définir parfois, qu'il fait peur ? Selon les époques, a-t-on peur des mêmes choses ?
Comment agencer, manipuler et transformer les matériaux pour parvenir à représenter quelque chose de monstrueux ? Un monstre est-il nécessairement laid ? Une œuvre représentant un monstre est-elle laide pour autant ?
Je souhaite également qu'ils fassent des choix plastiques et parviennent à résoudre les problèmes techniques qu'ils rencontreront en faisant leurs sculptures.

TEMPS 2 : Je souhaite que les élèves expérimentent la photographie, dans le but de montrer une intention. Je souhaite qu'ils découvrent que le dispositif, un contexte peut modifier notre perception d'un élément (ici leur monstre). Je souhaite qu'ils s'interrogent sur la réception de leur image et notamment susciter une émotion chez le spectateur (ici la peur).
 

 

 
 

En entrant dans la salle, les élèves passent devant une illustration tirée du roman graphique « Moi, ce que j'aime c'est les montres » d'Emil Ferris, 2017. Celle-ci n'est pas accrochée d'habitude, elle représente un monstre en gros plan et est destinée à éveiller leur curiosité tout en leur indiquant le thème de la séance à l'avance.
 


 

Avant de démarrer l’effectuation, des exemples peuvent être donnés à l’oral par la classe : quels monstres connaissez-vous ? Quelles sont leurs particularités ? 
A l’issue de ce premier échange, l’incitation est écrite au tableau de manière « monstrueuse » :

 
 

"Une tête de monstre..."

Travaillez en volume!

 

Avant de commencer, la classe précise aussi ce que signifie « travailler en volume ».

Sur chaque groupe de table est installée une boite centrale contenant différents matériaux en plusieurs exemplaires : morceaux de papier noir, de fil de laine noire, morceaux de tissus, de papier de soie, de fil de fer, des baguettes de bois, de la fausse fourrure, du faux cuir...
Chaque groupe de table ne possède pas tout à fait les mêmes matériaux, ceci afin de varier les réalisations.

 






Les matériaux, par leurs couleurs, leurs textures, leurs formes, sont choisis pour suggérer la dimension « monstrueuse » aux élèves sans pour autant les enfermer dans une réponse. La volonté ici est que l'élève tire lui-même profit des matériaux, de leur assemblage.




A différents points de la salle, des pistolets à colle sont branchés, les élèves sont invités à se rendre au pistolet le plus près de leur place.

Le temps d'effectuation indiqué est d’environ 25 minutes pour la fabrication.

Le travail est individuel, en volume dont les dimensions maximales sont de 20 cm.






 

En verbalisation, la classe a pu observer différentes productions préalablement mises en valeur afin de pouvoir en apprécier toutes les coutures.
Les sculptures sont ainsi rassemblées sur un îlot de la classe. Un tissu disposé sur cette table permet de les faire ressortir, de valoriser les travaux.



Des mots de vocabulaire apparaissent :
 

"sculpture, assemblage, équilibre, hétéroclite, échelle, anthropomorphisme, zoomorphisme, hybride, dimension narrative, dimension poétique, symbolique"

 

Les références seront en partie abordées au travers de la question :

"Est-ce effrayant ? En quoi ?"

-Inconnu, Chimère d'Arezzo, 400 av. notre ère, Bronze, 78.5 x 129 cm, Musée archéologique national, Florence, Italie

-Caravage, Méduse, 1597-98, huile sur toile de lin montée sur bouclier en bois, 60 x 55 cm, Musée des Offices, Florence, Italie

-Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonsalvus, 1593, huile sur toile, 57 x 46 cm, Musée des Beaux-Arts de Blois

-Odilon Redon, Le Polype Cyclope, 1883, lithographie, 21.3 x 20 cm, BNF, Cabinet des Estampes, Paris

-Masque d'exorcisme, Sri lanka début du XXième siècle, bois, fourrure, paille, porcelaine, coqillage, cuir, fil de fer, 31x40x17 cm, Musée du quai Branly Jacques Chirac, Paris

-Xavier Veilhan, Le Monstre, 2004, 440 x 420 x 360 cm, Résine polyuréthane, Place du Grand Marché, Tours

-Louise Bourgeois, Maman, 1999, Acier inoxydabe ou bronze et marbre, 1023.6 x 892.7 cm, localisation multiple, ici Musée Beaux-Arts Ottawa, Canada

-Huang Yong Ping, Serpent d'Océan, 2012, 130 m de long, Saint-Brevin-les-Pins
 

Des questions à l'écrit ont été également données  : "Votre monstre fait-il peur ?"  "Pour quelles raisons ?" "Parmi les références, de quelle œuvre rapprocheriez-vous votre monstre ?" "Dans les œuvres présentées en référence, en quoi le monstre est-il effrayant ?"




 

 

La deuxième partie de cette séquence est intitulée:
 

"Terrifiant!!!"

Technique : Photographie

 

Les élèves sont invités à travailler par groupe de 2 avec leurs monstres comme point de départ de leur image photographique.
Munis d'un APN, ils doivent rendre leur monstre encore plus effrayant dans une photographie.

 



En binôme, ils réfléchissent aux moyens qui seront à mettre en œuvre pour y parvenir en utilisant chacun de leurs monstres.

Ils s’interrogent alors sur la mise en scène, les jeux d'ombres et de lumières, les jeux de cadrage qui deviennent en effet des possibilités pour travailler la mise en valeur de leur « monstre ».

Ces photographies ont été projetées lors de la Nuit de la lecture, à la médiathèque du Mans en janvier 2023.

 

L’axe du programme plus particulièrement visé ici est « la représentation plastique et les dispositifs de présentation » avec comme point d’ancrage la narration visuelle.

Les références artistiques envisagées sont complémentaires de celle de la semaine précédente. Elles viennent enrichir le corpus sur la représentation du monstre.

-Giulio Romano, Vue de la salle des Géants, Palais du Té, 1526

-Friedrich Wilhelm Murnau, Nosferatu le vampire, 1922

-Joan Fontcuberta, Fauna, 1985-89

-Christian Boltanski, Théâtre d'ombres, 1985-90

 
Pour élargir : une suite de séquence sur la forme et la figure du monstre dans une dimension spiralaire

 

Licence Creative Commons
 
auteur(s) :

Nina Macias

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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