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un assemblage monstrueux

mis à jour le 17/05/2022


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Une collection d’objets et de matériaux non artistiques peut-elle devenir une sculpture ?

mots clés : couleur, sculpture, assemblage, équilibre, socle, hétérogénéité/cohérence


Document sans nom

 

A leur arrivée en classe, les élèves découvrent une incitation écrite au tableau :

 

Mon personnage a avalé trop de bonbons magiques, il est tout … !

 

 


Consignes :

  • les éléments qui constituent votre sculpture doivent être solidement assemblés.
  • votre personnage doit tenir debout, tout seul.  

A l’oral, la demande est précisée.  Les élèves comprennent rapidement les enjeux, ils sont invités à fabriquer par groupe un personnage en volume à partir des objets et matériaux non artistiques collectés.

 

 

Lors des séquences précédentes, les élèves ont eu l’occasion de s’interroger sur la question de l’objet. Ils ont découvert deux démarches fondamentales pour l’art du XXème siècle :

  • L’introduction d’un fragment de réel dans la peinture avec la Nature morte à la chaise cannée (1912) de Pablo Picasso
  • Et la mise en question du statut de l’objet et de la définition de l’œuvre d’art avec le ready made Fountain (1917) de Marcel  Duchamp.

Pour cette nouvelle séquence, je souhaite consolider et approfondir certaines compétences techniques liées à la manipulation d’objets mais à travers les questions d’hétérogénéité et de cohérence plastiques. Une approche par la couleur permet de travailler cette question et de travailler les enjeux liés à la notion couleur.

La leçon est divisée en 3 séances, temps d’activité nécessaire à l’expérimentation, la production et sans doute la création des volumes envisagés. Il s’agit en effet de penser une alternance entre la pratique, les moments de verbalisation et de bilans intermédiaires comme ceux des apports de références artistiques.

La question à l’origine de la séquence porte sur la réalisation d’une sculpture à partir d’une collection d’objets et de matériaux non artistiques.
Pour préparer cette séquence, j’ai regardé certains courants artistiques où l’objet occupe une place prépondérante comme le Nouveau Réalisme par exemple.

 

 

On connait l’appétence des jeunes élèves pour rassembler des objets du quotidien pour les assembler et fabriquer des personnages plus ou moins ressemblant.


Comment en arts plastiques leur permettre d’être en situation de réussite ? Comment les inviter à dépasser le côté « bri-collage » pour réfléchir à un volume visuellement cohérent ?

 

A la fin de l’heure précédente, 5 groupes d’élèves sont constitués car il s’agira d’un travail collectif. Chaque groupe choisit une couleur parmi les 7 couleur proposées (rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet, rose) et de fait, il est demandé à chaque élève de faire à la maison une recherche d’objets de récupération et de matériaux de la couleur de son groupe (les élèves doivent apporter 10 objets ou fragments d’objets minimum au cours suivant).

 

 

 

  • Permettre aux élèves d’aborder les questions liées à la fabrication d’un volume et les faire s’interroger sur une définition possible de la sculpture.
  • Amener les élèves à reconsidérer les objets destinés à être jetés en termes de forme, de poids et de matière dans la recherche d’une relation analogique avec des parties du « corps » du personnage.
  • Echanger sur les différentes techniques d’assemblage de matériaux non artistiques.
  • Inviter à un certain imaginaire en donnant envie de représenter les caractéristiques d’un personnage amateur de bonbons trop colorés !
  • Evaluer des compétences liées à la coopération par l’observation des groupes et notamment la façon dont ils s’organisent.
  • S’interroger sur la présentation de la sculpture dans sa relation avec l’espace : question de poids, d’équilibre et du socle.
  • Ouvrir la réflexion sur les questions d’hétérogénéité et de travailler une certaine cohérence plastique issue par exemple d’une variation chromatique nuancée. La couleur fait le lien entre chaque « objet » et forme constituant le dit personnage. On est alors tenté de poser du vocabulaire approprié : nuance, camaïeu, dégradé, monochrome...

 

 
 

 

En salle d’arts plastiques, les élèves sont répartis en îlots pour faciliter l’organisation matérielle et favoriser le travail en groupe. A chaque ilot correspond une couleur.

Différents outils, matériaux et instruments sont mis à disposition dans la classe : deux postes pour le pistolet à colle sont installés et une table près du bureau de l’enseignant est dédiée à la découpe au cutter. Sont à disposition scotch, ficelle, marteaux/clous, peintures, cartons…Les élèves ont déjà des repères dans la classe et accèdent de façon autonome aux placards renfermant le matériel.  

La collection d’objets et de matériaux colorés issue de la recherche et récupération réalisée par les élèves au préalable est déjà placée sur les tables.

 

 

Les élèves se mettent d’accord et se répartissent les tâches. Les groupes se divisent en sous-groupes de 2 à 3 élèves. On peut par exemple observer certains élèves travaillant sur des détails de la tête du personnage pendant que d’autres commencent à tenter de déployer la sculpture dans l’espace en assemblant différents volumes pour représenter le reste du corps.


Les élèves expérimentent différents moyens d’assemblage (colle, scotch, ficelle, emboitement…) et cherchent des solutions pour obtenir la stabilité de la sculpture.

L’enseignant est disponible pour répondre aux demandes et besoins des élèves en termes de matériaux, d’outils ou de techniques (par exemple quel outil peut-on utiliser pour couper tel matériau ? Quel type de peinture employer pour recouvrir tel matériau ?). Il accompagne et encourage les élèves dans la pratique, en cherchant parfois avec eux des solutions techniques pour l’assemblage des éléments et la recherche de la stabilité ou en supervisant l’utilisation du cutter.

 

 

En fonction des projet menés, il est possible de choisir parmi ces références artistiques celles qui seront les plus adaptés à la situation des élèves. Au delà des questions liées à la couleur, il est possible d'élargir la réflexion sur

 

L'assemblage,

 la forme,

la matière.

Raoul HAUSMANN, Tête mécanique, 1919 Pablo PICASSO, Tête de taureau, 1942-43 Auguste RODIN, La Pensée, 1889

Raoul HAUSMANN
Tête mécanique
1919
(assemblage : objets détournés
et mis en scène)

Pablo PICASSO
Tête de taureau
1942-43


 

Auguste RODIN
La Pensée
1889


 

La Vénus de Milo, vers 150-130 av. J.C., Louvre (taille dans le marbre)

Alberto GIACOMETTI, L’Homme qui marche, 1961
(modelage puis moulage pour tirages en bronze)

Rachel WHITEREAD, Sans titre (torse rose), 1995 (moulage)

 

Pablo PICASSO, La Guenon et son petit, 1952

Jean TINGELY, Babula 3, 1961

ARMAN, Stegosaurus Plierus, 1978 (accumulation de clés en bronze)

 

MICHEL-ANGE, David, 1501-1504

Auguste RODIN
, La Danaïde, dit aussi La Source, 1890

Constantin BRANCUSI
, Le Coq, 1935

Alberto GIACOMETTI
, Petit Buste de Sivio, 1942/43

Duane HANSON
, Supermarket lady, 1969

 

 

 

Les élèves renseignent un document d’auto-évaluation à la fin de la séquence, puis un temps de verbalisation autour des travaux permet de revenir sur les connaissances et compétences développées au cours de cette séquence.


lien de téléchargement d'un fichierdocument d'auto-évaluation à télécharger

lien de téléchargement d'un fichierdocument vocabulaire et références à télécharger

 

 

 

Ancrages et prolongements envisagés dans une dimension spiralaire de l'enseignement des arts plastiques en cycles 3 & 4 : notions de couleur & question de volume ou d’objet.


lienEn 6eme, guitare en kit

lienEn 5eme , la couleur épinglée

lienEn 4eme,  animal mécanique

lienEn 3eme, un objet du mobilier

lienPour aller plus loin sur les questions de sculpture

 
 
auteur(s) :

marie jouannot

information(s) pédagogique(s)

niveau : 6ème

type pédagogique : leçon

public visé : non précisé

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace.
L’hétérogénéité et la cohérence plastique.
L’invention, la fabrication, les détournements, la mise en scène des objets.
L’espace en trois dimensions. Découverte et expérimentation du travail en volume (modelage, assemblage, construction, installation…)
La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre.
La réalité concrète d’une production ou d’une œuvre.
Les qualités physiques des matériaux et l’incidence de leurs caractéristiques sur la pratique artistique en volume.

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