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un grand monstre tout blanc

mis à jour le 19/02/2023


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En quoi les qualités plastiques d'un matériau peuvent - elles donner forme à une figure de l’imaginaire ?

mots clés : monstre, expérimenter, créer, collage, blanc, nuance, présentation, représentation, matière


Document sans nom

Dédiée à l’expérimentation des qualités physiques des matériaux, cette séance va être l'occasion de découvrir des opérations plastiques, des gestes, des manières de travailler et de manipuler le papier, afin de créer des formes singulières et de jouer avec différentes nuances de blanc.

 
 

 

La séance débute par une évaluation dite diagnostique. Il s‘agit de verbaliser sur ce que les élèves ont retenu de la séance précédente. Les échanges avec la classe commencent par la question suivante : "La semaine dernière vous avez travaillé avec des papiers de couleur. Vous avez découpé et collé. Que peut-on faire d’autre avec du papier ?"

Les propos des élèves permettent d'écrire une liste au tableau, précisant les gestes et les opérations plastiques réalisables : plier, couper, déchirer, chiffonner, froisser.

À partir de cette énumération, la classe devine qu’elle va devoir incarner ces gestes et en inventer d’autres.

Le papier est à disposition. Pour cette séance d’expérimentation, il s’agit essentiellement de feuilles de papier A4.

Les élèves ont conscience des gestes inhabituels qui vont émerger et qui ne seront autorisés qu’en cours d'arts plastiques. Cette séance devrait permettre et faciliter toutes les expérimentations et autres recherches, les tentatives et autres découvertes liées à la manipulation du papier. Ils vont travailler les qualités physiques du papier comme matériau. Ils vont arracher, tordre, enrouler, griffer, tresser, tisser, franger...

Des formes vont apparaître, d’autres ne seront pas forcement au rendez-vous. Ils vont apprendre à manipuler et travailler le papier afin de lui donner d’autres aspects, d’autres formes et ils vont obtenir de nouvelles textures en transformant le matériau.

À la fin de cette phase exploratoire, la classe effectue un premier bilan des différentes trouvailles, des opérations effectuées, qui sont de nouveau évoquées et qui viennent compléter la liste énumérée en début de séance : plier, couper, déchirer, chiffonner, froisser, arracher, tordre, rouler/enrouler, griffer, tresser, tisser, franger.

 
 
 

S’inscrivant dans la continuité de la séance exploratoire portant sur les qualités physiques des matériaux et en particulier du papier, la nouvelle proposition porte directement sur un projet plus ambitieux et de tout évidence axée sur la compétence « créer ».

Comme souvent, le cours commence par un échange qui questionne notamment les formats A3 sur lesquels les élèves ont collé, la semaine précédente, leurs trouvailles. Ces travaux sont accrochés sur le panneau dédié aux verbalisations.

Un rappel des recherches de la séance précédente est ainsi effectué et permet à tous de se remémorer les enjeux de la pratique … liée au papier blanc. Des feuilles de ce matériau sont à nouveau distribuées et disposées sur chaque îlot de tables.

La classe sait qu’elle va poursuivre sa réflexion sur le papier mais en la consolidant et en l’approfondissant. La demande est alors écrite au tableau :

Document sans nom

À l’oral , nous précisons qu’il s’agit dorénavant de créer une forme, et que celle – ci soit reconnaissable. Il s'agira d'un grand monstre blanc, composé exclusivement de papier blanc.


Sans crayon et collectivement par trois ou quatre, les élèves doivent s'organiser en employant tout le papier donné.

Deux séances seront nécessaires.

Le papier mis à disposition est diversifié : il présente des teintes et des textures différentes et inclut du papier de soie, de l'essuie-mains et du calque.

En énonçant l’intitulé du travail, je précise la mesure (70 cm) en la montrant sur une grande règle et je la dessine au tableau. Certains élèves iront pendant la séance mesurer leur monstre pour s'assurer de sa taille.

Sans doute parce que je n'avais pas apporté de précision quant à l’utilisation du papier en tant que support et/ou matériau, les élèves ont travaillé directement le monstre, sans support. Certains se sont installés au sol, dépliant les formes oblongues de leur personnage dans toute sa longueur.

 
 
 

Les objectifs sont ici de manipuler le matériau, de réinvestir des gestes et opérations plastiques : chiffonner, découper, déchirer, rouler, zigzaguer, … et de discerner le support et le matériau, le fond et la forme, la matière et le matériau.

Pendant la verbalisation, des mots - clefs - matière, monochrome, relief, épaisseur, collage, lumière, ombre - sont distribués aux élèves pour enclencher les échanges.
Quelques références peuvent également être citées, comme le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch, la série Spatial Concept de Lucio Fontana ou encore le M69, monochrome blanc d'Yves Klein.

Nous avons constaté que le papier avait été travaillé de différentes manières et nous avons nommé ces opérations plastiques. En effet, on peut déchirer de différentes façons, induisant différents effets plastiques.

Il nous a semblé intéressant de mettre en évidence que malgré leur monochromie, les monstres étaient bien visibles. Nous en avons cherché les causes.

« C’est grâce aux papiers, ils ne sont pas tous pareils. Ils ne sont pas du même blanc (nuance) »
« Il y en a qui sont presque transparents, d’autres sont moins blancs, un peu plus jaunes »

Certains sont plus fins, épais, fragiles, transparents...

Ce sont les qualités physiques de ces papiers ainsi que les ombres produites par le volume qui ont permis de révéler les formes des monstres. Nous les distinguons grâce à la manière dont la lumière les fait ressortir.
 

« Notre monstre est bien, car il est assez grand. Il y a toutes sortes de papiers différents. C’est un monstre car il a de très grandes jambes et des cornes. Il a des trous dans les jambes et elles sont en accordéon. Ses oreilles sont pointues. Il a des grands doigts, une petite jupe et des yeux en croissant de lune. Il a une langue découpée et des dents pointues. » Ethan, Eva, Hugo et Manon.

Manon a ajouté : « J’aime tout ce que ce monstre a dans la peau ! »

« Puis il y a des matières. Quand on a chiffonné, déchiré, fait des poils ou des franges, ça a fait des matières et donc on voit mieux le monstre »

Les dernières remarques ont porté sur ce qui en fait des monstres.

« C’est parce qu’ils ne sont pas humains »

« Ils ont des formes bizarres, des jambes immenses en accordéons. »

« Celui-là il fait peur ! Il a la langue coupée et des dents pointues »

« Il a quatre yeux ! Et il a des poils ! »

Qu'est – ce qu'un « monstre » ? Qu'est - ce que la norme ? Des différences ? Autant de questions qui mènent à une réflexion à poursuivre...

 



 
auteur(s) :

lucile leveziel

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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