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wall drawing
mis à jour le 04/02/2016
Des instructions écrites par Sol LeWitt à l'épreuve du langage informatique.
mots clés : dessin, numérique, présentation
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Ce projet a été réalisé dans le cadre de l'enseignement facultatif d'arts plastiques par Merlin, élève de Terminale S option « Sciences de l'ingénieur », féru de programmation informatique.
Sa rencontre avec l'œuvre de Sol LeWitt lors d'un voyage scolaire en Belgique a été déterminante. C'était en octobre 2012, lors de la visite de l'exposition « Sol LeWitt. Colors » au M-Museum de Leuven, qui se déroulait parallèlement à celle du Centre Pompidou-Metz (« Sol LeWitt. Dessins muraux de 1968 à 2007 »).
Attiré par les démarches artistiques les plus exigeantes, Merlin a rapidement perçu les potentialités du processus créatif mis en place par LeWitt dans ses Wall Drawings.
Comment de simples directives, écrites de manière si laconique, pouvaient-elles engendrer autant de qualités sensibles une fois traduites par des dessinateurs habilités à les réaliser ?
Comment une œuvre fondée sur un usage si rigoureux des mots pouvait-elle conduire vers autant de variations formelles ? Une même instruction rédigée par l'artiste ne pourra en effet jamais être reproduite deux fois de la même manière en fonction du dessinateur mais aussi en fonction des caractéristiques physiques et spatiales du mur sur lequel le dessin est réalisé.
Le rapport complexe que les mots entretiennent avec leur interprétation a été souligné dès 1971 par Sol LeWitt lorsqu'il déclarait que « chaque individu étant unique, les mêmes instructions seront comprises différemment et mises en œuvre différemment ».
C'est dans ce champ des possibles que s'inscrivent les transcriptions informatiques de Merlin fondées sur trois instructions programmatiques élaborées par l'artiste conceptuel américain : WALL DRAWING #133 (1972), WALL DRAWING #449 (1985) et WALL DRAWING #614 (1989).
Pour prolonger ses expériences, Merlin s'est ensuite amusé à créer un musée virtuel : le MAAG (Musée d'Art Auto Généré) dans lequel ses « dessins » auraient pu prendre place.
Sa rencontre avec l'œuvre de Sol LeWitt lors d'un voyage scolaire en Belgique a été déterminante. C'était en octobre 2012, lors de la visite de l'exposition « Sol LeWitt. Colors » au M-Museum de Leuven, qui se déroulait parallèlement à celle du Centre Pompidou-Metz (« Sol LeWitt. Dessins muraux de 1968 à 2007 »).
Attiré par les démarches artistiques les plus exigeantes, Merlin a rapidement perçu les potentialités du processus créatif mis en place par LeWitt dans ses Wall Drawings.
Comment de simples directives, écrites de manière si laconique, pouvaient-elles engendrer autant de qualités sensibles une fois traduites par des dessinateurs habilités à les réaliser ?
Comment une œuvre fondée sur un usage si rigoureux des mots pouvait-elle conduire vers autant de variations formelles ? Une même instruction rédigée par l'artiste ne pourra en effet jamais être reproduite deux fois de la même manière en fonction du dessinateur mais aussi en fonction des caractéristiques physiques et spatiales du mur sur lequel le dessin est réalisé.
Le rapport complexe que les mots entretiennent avec leur interprétation a été souligné dès 1971 par Sol LeWitt lorsqu'il déclarait que « chaque individu étant unique, les mêmes instructions seront comprises différemment et mises en œuvre différemment ».
C'est dans ce champ des possibles que s'inscrivent les transcriptions informatiques de Merlin fondées sur trois instructions programmatiques élaborées par l'artiste conceptuel américain : WALL DRAWING #133 (1972), WALL DRAWING #449 (1985) et WALL DRAWING #614 (1989).
Pour prolonger ses expériences, Merlin s'est ensuite amusé à créer un musée virtuel : le MAAG (Musée d'Art Auto Généré) dans lequel ses « dessins » auraient pu prendre place.
Daniel Sage, professeur au lycée C. Claudel, Blain
Mon travail s'inspire de la démarche conceptuelle de Sol LeWitt et de ses dessins muraux. Entre 1968 et 2007, l'artiste américain a élaboré plus de 1200 Wall Drawings. Ils prennent la forme d'instructions écrites qui sont généralement accompagnées d'un plan très succinct.
Une « instruction » n'est pas destinée à n'être que verbale mais elle est conçue pour être traduite en dessin mural. Celui-ci est réalisé par une équipe de dessinateurs professionnels dans le respect des consignes de l'artiste. D'après Sol LeWitt, « si le plan était transgressé, alors le dessinateur deviendrait l'artiste et le dessin serait son œuvre d'art, mais cet art serait une parodie du concept original ».
En connaissance de cause, j'ai décidé d'exécuter trois Wall Drawings, à partir des instructions de Sol LeWitt, même si ce n'était pas dans leur « forme optimale », autrement dit pour un mur d'exposition. Je les ai en effet « dessinés » pour un écran d'ordinateur par l'intermédiaire d'un programme informatique. J'ai travaillé à l'aide de Processing 2.1, un logiciel libre avec lequel on programme sur une base de Java. De mon point de vue, le langage informatique permettait de tendre vers une forme de perfection comparable à celle que recherchait Sol LeWitt.
Sol LeWitt avait conscience qu'il devait « autoriser diverses interprétations de son plan » car « le dessinateur perçoit le plan de l'artiste, puis le réorganise selon son expérience et sa compréhension propre ». Et heureusement ! Car je dois reconnaître que les résultats de mes expériences ne ressemblent pas nécessairement aux réalisations murales de chacun des Wall Drawings concernés, en dépit de ma volonté de respecter scrupuleusement les consignes !
Une « instruction » n'est pas destinée à n'être que verbale mais elle est conçue pour être traduite en dessin mural. Celui-ci est réalisé par une équipe de dessinateurs professionnels dans le respect des consignes de l'artiste. D'après Sol LeWitt, « si le plan était transgressé, alors le dessinateur deviendrait l'artiste et le dessin serait son œuvre d'art, mais cet art serait une parodie du concept original ».
En connaissance de cause, j'ai décidé d'exécuter trois Wall Drawings, à partir des instructions de Sol LeWitt, même si ce n'était pas dans leur « forme optimale », autrement dit pour un mur d'exposition. Je les ai en effet « dessinés » pour un écran d'ordinateur par l'intermédiaire d'un programme informatique. J'ai travaillé à l'aide de Processing 2.1, un logiciel libre avec lequel on programme sur une base de Java. De mon point de vue, le langage informatique permettait de tendre vers une forme de perfection comparable à celle que recherchait Sol LeWitt.
Sol LeWitt avait conscience qu'il devait « autoriser diverses interprétations de son plan » car « le dessinateur perçoit le plan de l'artiste, puis le réorganise selon son expérience et sa compréhension propre ». Et heureusement ! Car je dois reconnaître que les résultats de mes expériences ne ressemblent pas nécessairement aux réalisations murales de chacun des Wall Drawings concernés, en dépit de ma volonté de respecter scrupuleusement les consignes !
Merlin, élève de Terminale S
WALL DRAWING #133 (1972, Collection particulière)
INSTRUCTION : Bandes de lignes parallèles égalant en longueur un tiers de la hauteur du mur, de coin à coin, du haut en bas, d'un côté à l'autre.
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INSTRUCTION : Bandes de lignes parallèles égalant en longueur un tiers de la hauteur du mur, de coin à coin, du haut en bas, d'un côté à l'autre.
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Pour ne pas être influencé, je n'ai pas regardé à quoi ressemblait le dessin mural correspondant à cette instruction.
WALL DRAWING #449 (1985, Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, Liège)
INSTRUCTION : Cinq pyramides. Le fond est G, R, G, R. Première pyramide : le sommet est le centre. Quatre côtés. 1 - R, R ; 2 - G, R, B ; 3 - G, R, J ; 4 - G, B. Le connecteur : R, J, B. Deuxième pyramide : le sommet est le centre. Quatre côtés. 1 - G, R, B ; 2 - G, J, B, R ; 3 - G, B ; 4 - G, J. Le connecteur : G. Troisième pyramide : le sommet est le centre. Trois côtés. 1 - R, J, B, R ; 2 - R, J, R ; 3 - G, J, B, R. Le connecteur : G, J, R, B. Quatrième pyramide : le sommet est le centre. Quatre côtés. 1 - G ; 2 - J, G, B, R ; 3 - R, R ; 4 - R, G, J. Cinquième pyramide : le sommet est le centre. Trois côtés. 1 - G ; 2 - R, J ; 3 - G, R, J, B, R.
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INSTRUCTION : Cinq pyramides. Le fond est G, R, G, R. Première pyramide : le sommet est le centre. Quatre côtés. 1 - R, R ; 2 - G, R, B ; 3 - G, R, J ; 4 - G, B. Le connecteur : R, J, B. Deuxième pyramide : le sommet est le centre. Quatre côtés. 1 - G, R, B ; 2 - G, J, B, R ; 3 - G, B ; 4 - G, J. Le connecteur : G. Troisième pyramide : le sommet est le centre. Trois côtés. 1 - R, J, B, R ; 2 - R, J, R ; 3 - G, J, B, R. Le connecteur : G, J, R, B. Quatrième pyramide : le sommet est le centre. Quatre côtés. 1 - G ; 2 - J, G, B, R ; 3 - R, R ; 4 - R, G, J. Cinquième pyramide : le sommet est le centre. Trois côtés. 1 - G ; 2 - R, J ; 3 - G, R, J, B, R.
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On dirait du code, c'en est un : les initiales J. R. B. G. signifient Jaune, Rouge, Bleu et Gris. Elles correspondent aux couleurs de lavis d'encre pour chacun des côtés des pyramides.
J'ai cherché à obtenir un rendu correspondant à la consigne, sachant que j'avais vu l'œuvre qui en résulte au M-Museum de Leuven. J'ai créé une fonction qui me permet d'atteindre un effet de lavis d'encre présent dans ce Wall Drawing. J'ai ainsi tracé une multitude de cercles sans bords avec une nuance intérieure très pâle ; la superposition des cercles, placés dans des positions aléatoires, gomme leur pourtour et crée ces effets de lavis.
J'ai cherché à donner beaucoup de « liberté » au programme afin d'obtenir dans l'idéal une infinité de représentations possibles de l'instruction initiale : à chaque clic correspond une nouvelle image qui est à chaque fois différente de la précédente.
J'ai cherché à obtenir un rendu correspondant à la consigne, sachant que j'avais vu l'œuvre qui en résulte au M-Museum de Leuven. J'ai créé une fonction qui me permet d'atteindre un effet de lavis d'encre présent dans ce Wall Drawing. J'ai ainsi tracé une multitude de cercles sans bords avec une nuance intérieure très pâle ; la superposition des cercles, placés dans des positions aléatoires, gomme leur pourtour et crée ces effets de lavis.
J'ai cherché à donner beaucoup de « liberté » au programme afin d'obtenir dans l'idéal une infinité de représentations possibles de l'instruction initiale : à chaque clic correspond une nouvelle image qui est à chaque fois différente de la précédente.
WALL DRAWING #614 (1989, Yale University Art Gallery, New Haven, Connecticut)
INSTRUCTION : Rectangles formés par des bandes de 3 pouces (8 cm) de large à l'encre de Chine, se rencontrant à angle droit.
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INSTRUCTION : Rectangles formés par des bandes de 3 pouces (8 cm) de large à l'encre de Chine, se rencontrant à angle droit.
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Dans un petit fichier audio, Merlin s'est caché derrière un pseudonyme pour incarner la voix du directeur d'un musée très spécial : le MAAG (Musée d'Art Auto Généré). Voici la transcription de son allocution :
Bonjour ! Ici Liner Mc Steelman.
Je suis ici pour vous présenter la nouvelle initiative culturelle française et européenne, j'ai nommé le « Musée d'Art Auto Généré » ou « MAAG » pour ceux qui préfèrent les sigles. Ce qui fait la singularité de notre exposition permanente c'est précisément son impermanence. En effet, grâce à notre collaboration avec Gérard Le Hutt et le MIT, nous avons mis au point l'« Art HomeMatic ». Une machine qui nous permet de traduire des consignes sous forme de programme et dont nous nous servons pour générer des œuvres. Une fois ces œuvres générées nous sommes en mesure, grâce à une armée de nanorobots-peintres de renouveler l'intégralité de notre exposition à raison d'une nouvelle version de chaque œuvre par jour. On recouvre ainsi chaque jour tous les supports c'est-à-dire tous les murs du musée pour une superficie approximative de 3000 m2. Nous envisageons déjà de rentabiliser également nos plafonds qui sont clairement des surfaces non exploitées mais qui ont l'avantage de ne pas prendre la poussière. D'autant plus que cela assurerait sur le long terme une excellente isolation au musée. Les consignes sont pour l'instant issues des travaux de Sol LeWitt, l'artiste à qui nous devons plus de 1200 Wall Drawings et qui est clairement le point de départ de cette entreprise. Mais, tout n'est pas figé et le MAAG est appelé à évoluer avec les initiatives de notre département de recherche artistique.
C'était Liner Mc Steelman, au revoir.
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Bonjour ! Ici Liner Mc Steelman.
Je suis ici pour vous présenter la nouvelle initiative culturelle française et européenne, j'ai nommé le « Musée d'Art Auto Généré » ou « MAAG » pour ceux qui préfèrent les sigles. Ce qui fait la singularité de notre exposition permanente c'est précisément son impermanence. En effet, grâce à notre collaboration avec Gérard Le Hutt et le MIT, nous avons mis au point l'« Art HomeMatic ». Une machine qui nous permet de traduire des consignes sous forme de programme et dont nous nous servons pour générer des œuvres. Une fois ces œuvres générées nous sommes en mesure, grâce à une armée de nanorobots-peintres de renouveler l'intégralité de notre exposition à raison d'une nouvelle version de chaque œuvre par jour. On recouvre ainsi chaque jour tous les supports c'est-à-dire tous les murs du musée pour une superficie approximative de 3000 m2. Nous envisageons déjà de rentabiliser également nos plafonds qui sont clairement des surfaces non exploitées mais qui ont l'avantage de ne pas prendre la poussière. D'autant plus que cela assurerait sur le long terme une excellente isolation au musée. Les consignes sont pour l'instant issues des travaux de Sol LeWitt, l'artiste à qui nous devons plus de 1200 Wall Drawings et qui est clairement le point de départ de cette entreprise. Mais, tout n'est pas figé et le MAAG est appelé à évoluer avec les initiatives de notre département de recherche artistique.
C'était Liner Mc Steelman, au revoir.
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vues d'installation dans deux des salles du MAAG
information(s) pédagogique(s)
niveau : Terminale
type pédagogique : production d'élève
public visé : enseignant, élève
contexte d'usage : travail autonome
référence aux programmes : la question de la présentation
ressource(s) principale(s)
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machine à dessiner | 05/12/2019 |
| Programmer le dessin ou dessiner un programme ? |
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| dessin, processus, protocole, contrainte, Morellet | ||
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