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les entretiens d'InSitu - Cyrille Bret



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Cyrille BRET
Enseignant d'Arts Plastiques


Lycée Jean Perrin
NANTES



 



1. Pourquoi programmer une exposition hors les murs ?


Au lycée Jean Perrin, nous ne disposons pas de galerie, la pratique de l’exposition pour les élèves se limite donc à l’installation de leurs réalisations en vue des verbalisations.


D’autre part, cette exposition est un moyen de valoriser le travail d’élèves parfois peu confiants en eux-mêmes d’autant plus à la fin de cette année distendue par les aller-retours des multiples protocoles sanitaires.


Ce projet qui implique des déplacements, un engagement des élèves hors de leur quartier permet aussi de donner un regain de motivation et de plaisir de partager à ce moment de l’année.

 

2. A quel moment et avec qui s'est construit ce projet ?
 

Le projet m’a été proposé par Émilie Houssa en septembre 2019 grâce à la proposition de Fabienne Delannet , professeur au lycée la Colinière. À l’époque, le projet concernait les secondes et les premières, il a été suspendu dès le mois de mars dernier mais réactivé cette année en suivant les cohortes pour les premières et terminales en spécialité. Nous avons dû adapter notre calendrier à plusieurs reprises, l’exposition des première a pu se dérouler alors que la galerie était ouverte, celle des terminales a eu lieu en vitrine, comme pour le lycée la Colinière. Des pratiques de dessin performatif devant le public à l’extérieur de la galerie ont permis de profiter du contact avec le public.




lien externeentretien avec Emilie Houssa



3. Et quelles modalités avez-vous choisies ?
 

L’an passé et cette année, les prises de contact se sont faites à la galerie à l’occasion d’expositions , notamment celle de la photographe américaine Rebecca Horne. Les visites ont été conjuguées avec celle du musée d’arts de Nantes et plus particulièrement l’exposition Archipels de J.-J. Lebel. Une séance avec Émilie Houssa a été consacrée à analyser et réfléchir aux modalités d’exposition adoptées par la galerie Confluence en période de restriction. Lors des séances suivantes , les élèves ont présenté les réalisations qu’ils souhaitaient exposer puis en groupes, ont cherché à les répartir de façon à construire une cohérence d’ensemble. Ces moments sont des période de travail à la fois conceptuels et sensibles d’où s’est dégagé à chaque fois une direction évidente pour tous. Les élèves ont ensuite réfléchi à l’organisation de la scénographie, les éléments de communication.

En terminale, il était prévu une collaboration avec le groupe de la spécialité humanités, littérature et philosophie. Les « plasticiens » ont donc présenté leurs réalisations et leur projet d’exposition aux « humanistes » de façon à ce que ces derniers rédigent des textes qui seront édités dans un catalogue permettant de garder une trace de l’événement. Les élèves se sont chargés de la médiation, de façon plus formelle en première car le public avait accès à la galerie.

 



4. Quels ont été les objectifs visés et les compétences plus particulièrement travaillées ?

 

Les compétences travaillées lors de ce projet sont les mêmes que dans les autres lycées : exposer, donner à voir, mettre en œuvre un projet d’exposition. La mise en jeu de leurs propres réalisations ont permis aux élèves de prendre du recul et analyser leur pratique à froid. Les questions de leurs camarades non plasticiens ou du public leur ont montré que ce type de discours se construit et se prépare. Les réalisations qui avaient déjà fait l’objet d’un compte-rendu ou d’une discussion approfondie étaient plus faciles à présenter que les autres. La présentation du projet de l’exposition elle-même était également préparée par des écrits personnels dont des fragments ont constitué un texte affiché et introduisant le catalogue. Les moments de médiation, pour certains élèves, selon les personnes rencontrées leur ont révélé des aspects des travaux et des univers culturels qu’ils ne soupçonnaient pas.
La mise en œuvre concrète de l’exposition, les exigences d’Émilie Houssa dont c’est le métier, son langage et son point de vue ont montré aux élèves un aspect des arts plastiques qu’ils ignoraient pour la plupart. Cette confrontation avec ce « monde de l’art » qu’ils imaginent de loin est une excellente préparation pour ceux qui se dirigent vers un enseignement supérieur artistique.



5. Quelle communication a été mise en place et quelle(s) trace(s) de cette action gardez-vous (espace e-lyco, ...) ?
 

Les élèves ont élaboré les affiches des expositions, pour le catalogue des terminales, un élève particulièrement intéressé par les arts appliqués a mis en place une charte graphique pour la mise en page.


Chacun a communiqué et invité ses propres contacts selon ses réseaux habituels, un encart sur le site public du lycée donnait de la visibilité à ces expositions.


Les élèves ont placé des affiches au lycée et dans certains endroits stratégiques.


Chaque élève a rédigé un compte-rendu de son expérience à l’issue de l’exposition (pages de carnet de travail, document rédigé à cet effet) qui me permet aussi d’évaluer les compétences en jeu selon ce que chacun a vécu.


Le catalogue des terminales sera conservé au lycée et donné à chaque élève, plasticien ou humaniste, à la galerie.


6. Un prolongement de ce partenariat est-il envisagé pour l'année prochaine ?


L’an prochain, la galerie travaillera plus particulièrement avec la Colinière mais nous projetons de continuer à visiter les expositions de la galerie et envisageons aussi de faire intervenir Émilie Houssa pour enrichir le parcours et la réflexion sur l’orientation des élèves. Nous attendons avec impatience de pouvoir construire à notre tour une exposition FRAC avec Émilie houssa et Yolande Mary !



7. Un autre partenariat est-il envisagé ?
 

Oui, le lycée a lui aussi établi un partenariat appelé Divers(c)ités avec l'Ensa et plus précisément l'Ardépa . L'objectif à Jean Perrin est de favoriser la projection des élèves vers les institutions publiques supérieures, de découvrir les problématiques liées à l’architecture, la scénographie et plus généralement l’espace. Cette année, il était prévu, en collaboration avec des élèves de la filière technologique, de concevoir un mobilier d’exposition modulaire permettant de constituer une salle mobile d’exposition au lycée. Ce mobilier permettant de créer un lieu spécifique et approprié sans mobiliser de salle en permanence. Le projet a été ajourné bien que nous ayons pu organiser une sortie sur l’île de Nantes montrant aux élèves les enjeux urbains, politiques et architecturaux de projets monumentaux ayant fait l’objet de commandes publiques. Les élèves de terminale ont ainsi bénéficié d’un éclairage local sur une des questions limitatives à partir de lieux et d’œuvres qu’ils connaissaient pour la plupart.

 

   

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