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les entretiens d'InSitu - Raphaëlle HERVE



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Raphaëlle HERVE

 

Raphaëlle HERVE

Responsable du pôle des publics pour les Musées d'Angers

Contact : raphaelle.herve@ville.angers.fr
 


 
Parcours professionnel


Un DEA en Histoire de l’art des temps modernes à Paris I-La Sorbonne, des expériences à l’École du Louvre, à la Maison des cultures du monde, au Ministère de la Culture, et en médiation dans les musées de Strasbourg. Je suis arrivée dans les musées d’Angers en 2006 comme chargée des animations, puis quelques années plus tard et avec le concours d’attaché de conservation du patrimoine, devenue responsable du service.




1. Pourriez-vous nous présenter vos différentes missions au sein des musées d’Angers ? Quelles sont vos relations professionnelles au cœur de cette institution ?

 

 

Pour le pôle des publics, je suis responsable de trois services : la médiation culturelle, l’événementiel et la communication. Nous sommes une équipe de 14 personnes, et travaillons également avec 2 artistes licières (qui animent les ateliers textiles) et 3 enseignants coordonnateurs territoriaux. Nous sommes en permanence en contact avec les autres équipes du musée : la conservation avec qui nous préparons les expositions, élaborons en collaboration des supports pour les visiteurs (du cartel détaillé aux applications numériques) ou la surveillance et l’accueil qui sont essentiels dans la visite et dont les agents sont amenés à accompagner les classes en visite libre et autonomie.

Mais les relations sont aussi très fréquentes avec d’autres métiers qui sont moins visibles : le service financier et juridique pour les nombreuses conventions ou marchés publics que nous mettons en place, le service maintenance notamment pour nos équipements numériques ou encore les équipes de la régie technique qui réalisent des dispositifs grâce à leurs compétences en menuiserie notamment.




2. Quelles sont les principales missions d’un musée comme ceux d’Angers? Quels liens avec l’Ecole ?
 

 

Les musées d’Angers étant des « musées de France », ils ont des missions réglementaires fixés dans une loi promulguée en 2002. Bien sûr, ils ont vocation à conserver, étudier et enrichir leurs collections, ce qu’ils font grâce à des actions visibles pour le public comme les expositions et leurs publications scientifiques. Un travail important est également mené au long terme par les équipes de documentation, de conservation sur les œuvres. Les musées ont d’ailleurs une base des collections en ligne qui est consultable sur notre site internet avec 44 000 notices en ligne.

lien externe

Accueil des collections des Musées d'Angers


C’est une mine d’informations pour tous les publics, et les enseignants pourront y trouver de nombreux visuels.

Une autre mission essentielle des musées, et qui nous concerne plus particulièrement est celle de rendre les collections accessibles au public le plus large et de mener des actions visant à assurer l’égal accès de tous à la culture. Il s’agit pour nous de toucher des publics les plus variés possibles aussi bien en termes d’âge (nous accueillons dès la crèche), de provenance géographique, que d’habitude de fréquentations des lieux culturels. Nous tenons particulièrement à faire découvrir les collections à des publics qui ne fréquentent pas du tout les musées, comme ceux des associations regroupées dans la Charte Culture et Solidarité d’Angers.

Les scolaires constituent notre cœur de public pendant la semaine ; cela représente plus de 40 000 élèves qui viennent chaque année dans nos sites, et plus de 20 000 qui suivent une animation avec un médiateur. Environ 15 000 collégiens et lycéens viennent en visite chaque année. Nous touchons donc toutes les tranches d’âge, aussi bien pour de la visite accompagnée avec médiateur, de la visite libre ou de la visite en autonomie. Cette dernière formule de visite s’est beaucoup développée ces dernières années, permettant à l’enseignant de construire sa visite selon ses objectifs mais avec du matériel que l’on met à leur disposition. Les possibilités sont nombreuses, de la mythologie au musée des Beaux-Arts à la découverte du Muséum des Sciences naturelles.
Les enseignants qui veulent découvrir l’offre des musées peuvent se rendre sur le site dédié à l’EAC pour la Ville d’Angers .

Cour des Arts - Portail de l’éducation artistique et culturelle de la Ville d’Angerslien externe

 
 

3. Le musée propose divers partenariats avec des établissements scolaires, comment ces actions sont-elles envisagées, en amont, mais aussi pendant et après les activités proposées ?
 

danse-et-beaux-arts

 

Nous incitons en effet fortement à préparer la visite, et nous mettons en ligne des documents sur le site internet Cour des arts qui peuvent être des pistes précieuses pour les enseignants pour préparer leur visite. Ces fiches ou dossiers sont réalisés par nos enseignants coordonnateurs territoriaux, en privilégiant des approches transdisciplinaires dans le cadre de l’EAC. On retrouve également sur le site l’intégralité des visites en autonomie proposées avec les fiches et activités.

Nous sommes aussi en fort partenariat avec d’autres structures culturelles avec lesquelles nous proposons des offres complémentaires pour permettre des parcours : c’est le cas du CDN-Le Quai, du CNDC, d’Angers Nantes Opéra ou encore des Archives départementales. C’est souvent l’occasion de toucher des établissements plus éloignés d’Angers et de faire découvrir à ses classes les musées dans une formule tout à fait sur-mesure. Une dizaine de classes vient chaque année participer à l’animation « Danse au musée » dans le cadre d’un partenariat avec le CNDC. Les formations proposées aussi dans le PAF et qui lient différents établissements (comme celle avec le château ou les Archives) sont aussi de bon leviers pour réinvestir les découvertes avec les élèves.

 

Par ailleurs, les enseignants peuvent aussi choisir de mener un projet au sein de leur établissement grâce à des outils mis à disposition par les musées. L’exposition itinérante « Ma BD à musée », avec 16 bâches possibles en complément de la bande dessinée, a été largement plébiscitée par les collèges si bien que nous avons mis un second jeu à disposition pour répondre à la demande. Elle a pu notamment s’inscrire dans le projet de galeries d’établissement ou prise en charge par l’enseignant documentaliste au CDI. Nous sommes actuellement en cours de production d’une autre exposition sous format bâche autour de la question des œuvres d’art spoliées, en valorisant la bande dessinée numérique « Le Portrait d’Esther ». Autre outil proposé : la valise « Sur place ou à emprunter », qui pose la question de l’objet et de sa place au musée et qui comprend à la fois des livres, des fichiers numériques et des reproductions.

BD à musée

 
4. Quels sont les autres liens envisagés avec les professeurs d’arts plastiques ?

 


Nous sommes évidemment très attachés à tisser des liens vers les professeurs d’arts plastiques, à créer des moments de rencontre et surtout les conditions pour une rencontre avec l’œuvre d’art au musée. Une première possibilité est celle de participer aux rencontres enseignants qui sont organisées pour toutes les nouvelles expositions temporaires et ponctuellement sur des thématiques ; elles sont ouvertes à tous les enseignants, premier et second degré. Les professeurs d’arts plastiques se réunissent également régulièrement au musée lors de la petite Fabrique, qui est alors couplée à une présentation d’exposition, l’occasion de se nourrir, de réfléchir ensemble et éventuellement de prévoir une visite sur place avec les élèves. Ils peuvent aussi contacter directement leur collègue en arts plastiques qui travaille auprès de l’équipe des musées pour sa mission de coordonnateur territorial : Frédéric Braux (frederic.braux@ac-nantes.fr). Nous sommes ravis d’avoir accueilli depuis le mois de septembre Frédéric, qui connaissait déjà bien les différents sites et qui sera un interlocuteur précieux pour vous, notamment sur l’élaboration de projets spécifiques ou de conseil sur les outils possibles. Il contribuera aussi à enrichir les dossiers pédagogiques ou les fiches CHAARP.

Dans les liens forts qui sont tissés, j’évoquerais aussi les abonnements des établissements scolaires à l’artothèque. Le succès rencontré a été tel qu’il a fallu restreindre le nombre d’abonnés possibles pour que les individuels puissent également continuer à bénéficier de ce service ! Nous sommes conscients de l’opportunité formidable de pouvoir travailler le hors-les-murs avec des œuvres originales et avoir un choix de thématiques possibles extrêmement large.

 


 
5. Quelles sont les œuvres du musée qui, selon vous, sont les plus appréciées du public scolaire ? Et pourquoi ?
 

 

Il est difficile de répondre à cette question car lorsque les élèves suivent une visite avec médiateur, leur regard est guidé et le parcours imposé. Ceci dit, quelques salles sont plus marquantes que d’autres, en raison de la taille des œuvres et du volume de la salle, je pense à l’hôpital Saint-Jean et la tenture du Chant du Monde de Jean Lurçat ou encore la salle Gumery au musée des Beaux-Arts.

La peinture de Philippe de Champaigne, Jésus retrouvé au temple par ses parents, attire aussi le regard des jeunes visiteurs. C’est l’intensité du pigment bleu, à base de lapis lazuli, qui fascine.

Les élèves ont également souvent un coup de cœur pour l’installation photographique des Loriot-Mélia qui nécessite l’action du visiteur (appuyer sur un interrupteur) pour révéler une 2e œuvre.



 
6. Envisagez-vous d'autres types de projets avec des scolaires, avec d'autres partenaires sur le territoire ?
 

 

Nous venons de vivre une belle expérience avec des élèves du 1er degré autour de l’exposition du Concours international des mini-textiles : ils ont pu voir les œuvres en avant-première et écrire des textes qui ont ensuite fait partie des cartels de l’exposition. Sans systématiser l’opération, l’idée de travailler avec des classes en amont d’une exposition est particulièrement stimulante et sera à réfléchir à nouveau.

Par ailleurs, nous développons depuis quelques années l’opération lancée conjointement par le Ministère de la Culture et celui de l’Éducation Nationale « La classe, l’œuvre ». À l’issue d’un projet sur plusieurs mois, la Nuit des musées est le temps de restitution sous des formes variées : danse, vidéo, théâtre… L’un des projets en cours concerne une classe de terminale Artisanat et Métier d’Art, option communication visuelle plurimédia (AMA-CVP) du Lycée Saint Aubin de la Salle qui travaille à la création et à la fabrication de costumes en lien avec des œuvres du musée des Beaux-Arts. Mené sur 2 ans, ce projet a pour objectif d’interpréter en volume une œuvre d’art, de réaliser un défilé au sein de l’établissement et de participer à la Nuit des musées en exposant et présentant leur travail aux visiteurs.

 




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