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quart d'heure dessin

mis à jour le 01/02/2021


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Un dessin à chaque début de séance, au tableau et dans un carnet personnel. Une expérience professionnelle présentée par une enseignante.

mots clés : dessin, carnet, sketchnoting, autonomie


Document sans nom
A chaque séance, et pour une présentation plus explicite des enjeux d'apprentissage, je dessine les grandes pistes de la séance à l'aide d'idéogrammes au tableau.
Issus d'éléments liés à des formations sur le sketchnoting*, cette pratique simple du dessin me permet de capter l'attention de tous les élèves.
J'ai pour objectif de donner à tous la possibilité de s'en emparer afin de pouvoir proposer des synthèses visuelles, au tableau, suite à une verbalisation.
Au-delà de ce questionnement sur le tableau, je propose ci-dessous une étude sur un rituel installé depuis quelques temps : le quart d'heure dessin qui, à l'instar du quart d'heure lecture, est pensé pour certaines classes comme une pratique usuelle et régulière du dessin.

*Le Sketchnoting est une manière visuelle de prendre des notes et de transformer ses idées en formes graphiques. C’est un outil de pensée visuelle qui transforme des mots  en images dynamiques.


 

Après avoir observé qu'il était difficile pour une partie des élèves de se lancer dans l'activité proposée par une incitation verbale ou écrite, j'ai mis en œuvre différentes solutions comme d'énoncer des idées et des mots clefs listés avec la classe ou s'inspirer pour l'approfondir collectivement de la démarche d'un camarade; mais elles me semblaient peu concluantes ou peu durables pour certaines classes.

Pour quelques uns d'entre eux, consulter voire "copier" une référence trouvée sur internet était le seul moyen de se mettre en action. Je sentais, d'après ce qu'ils me disaient, un manque d'imaginiare et d'envie de s'impliquer, un besoin d'être guidé, étape par étape, sans avoir à chercher par eux-même des solutions.

Les "situations - problèmes" ne se révélaient non pas stimulantes mais redoutables. Si je m'expliquais ces blocages et évitements par un manque de confiance en eux, je me demandais comment susciter en eux le désir de s'investir dans une relation dynamique au travail. Comment faire travailler les élèves sans que cela soit vécu comme une obligation qui ne fait pas sens ?

J'ai mis en place, sur plusieurs mois, une suite de leçons allant progressivement de l'exercice simple au projet plus complexe afin d'aider les élèves à développer leur autonomie. Cette progression a été interrompue par le confinement, car j'ai du adapter mes séquences au distanciel et mettre en oeuvre une continuité pédagogique pour un maximum d'élèves. Lors du retour en classe, ce besoin d'être "encadré" était devenu encore plus criant.

J'ai donc cherché à permettre à ces jeunes de se découvrir bien plus en capacité de créer qu'ils ne pouvaient le penser. Comment les aider à se détourner des solutions évidentes, à les faire accéder à une pensée différente ? Amener les élèves à chercher une pratique graphique personnelle, sans enjeux ni évaluation, me paraissait apporter des solutions à cette situation. Créer un rituel d'entrée en classe pour transformer en douceur les habitudes de travail était le défi auquel j'allais m'atteler.

Document sans nom
 
Exemples de carnets du quart d'heure dessin

L'expérience partagée au collège du "quart d'heure lecture" m'a aidé à mettre en oeuvre cette idée. De plus, gommer cette représentation verticale que les élèves peuvent avoir d'être ceux qui cherchent sans trouver, face à un professeur qui sait sans donner la réponse, me semblait nécessaire.

J'avais pour objectif de donner, par la récurrenceet la régularité le goût du dessin à soi/pour soi à ceux qui ne le pratiquent pas, mais aussi de permettre à ceux qui ont une pratique en dehors du cours d'arts plastiques, de prolonger cette expérience.
L'intuition qu'il fallait les laisser s'emparer de celle-ci avec le minimum d'intervention de ma part me poussait à réserver quelques références artistiques pour plus tard.

Ce projet libératoire et constructif, me permettait à moi aussi de lâcher prise quant à mes attentes et exigences en terme de réussite.

 

J'ai présenté ce projet lors de la première séance de l'année, comme un petit moment ouvert, libre, une micro-bulle de temps où l'on s'évade dans son carnet en début de chaque cours.
Les objectifs ont été immédiatement compris par les élèves, comme en témoignent leurs propos spontanés: "pour se calmer", "pour libérer l'imagination", "pour se donner des idées pour d'autres projets", "pour se canaliser", ou encore "pour faire différemment".

Après un vote proposé à chaque classe, et un bilan prévu en fin de période, ce projet a été adopté par trois classes de quatrième sur quatre, la dernière préférant attendre le retour des autres.

 

Pour la présentation visuelle de ces premières leçons, je reprends des idéogrammes issus de mes formations sur le sketchnoting et je propose ainsi des synthèses visuelles, au tableau, suite à une évaluation diagnostique en début de séquence et/ou à la fin d'une période avec ce qu'il faut retenir d'une verbalisation par exemple.

 
 

Une fois toutes ces idées tracées au tableau, un plan de travail et une fiche projet sont distribués aux élèves, afin de leur permettre de penser et choisir leur projet. Les écrits sont adaptés selon trois profils d'élèves: ceux qui saisissent très rapidement et qui ont besoin de peu de précisions, ceux qui éprouvent quelques difficultés à l'écrit et ceux qui ont uniquement des schémas.

 
 

Avant de commencer leur projet, ils peuvent dessiner pendant cinq minutes sur leur carnet.

Il s'agit d'un assemblage de papier blanc, que j'ai confectionné pour chaque élève. Divers outils sont à leur disposition et ils sont libres de dessiner ce qu'ils souhaitent, que ce soit en lien avec leur projet ou non, un dessin d'imagination, un dessin pour essayer un crayon, expérimenter un geste, esquisser un trait, une trace, une ligne...

 
 

 


Les indications que je dessine pour moi-même donnent un repère pour la prochaine verbalisation avec la classe, elles évoluent en fonction des propos des élèves.

 
 
auteur(s) :

Elaine Germain, professeure d'arts plastiques, collège Louis Cordelet, Parigné L'Eveque (72)

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, Collèges tous niveaux, Cycle 4

type pédagogique : analyse de pratique, démarche pédagogique

public visé : non précisé, enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : L'encouragement de la démarche de projet chez l'élève en favorisant désir, intentions et initiatives.

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