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Régis Perray

mis à jour le 10/06/2008


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Quelques éléments pour saisir la démarche d'un artiste singulier, observateur des sols, en région et ailleurs...

mots clés : actualité, artistes et art vivant



Un numéro spécial de le revue 303 sorti en Juin 2007 dressait un large panorama de la création contemporaine à Nantes. Place forte comme peu de villes en France en dehors de Paris, la capitale ligérienne doit cette image au dynamisme de son école d'art et de son post-diplôme, à la présence d'institutions comme le FRAC Pays de Loire et à de nombreuses mini-structures de diffusion qui, au cours des vingt dernières années, ont occupé le terrain de manière singulière, éphémères pour la plupart en dehors de la Zoo Galerie fondée par Philippe Szechter et Patrice Joly à l'aube des années 90.






Depuis plus d'une dizaine d'années Régis Perray intervient principalement sur les sols, à la fois lieux énergétiques, créateurs d'émotions et lieux de mémoire. Quelques artistes arpenteurs d'espace ont pu lui servir de références : Jackson Pollock, Robert Smithson ou  Gordon Matta Clark. Mais plutôt que de se revendiquer directement de ces grands noms Régis Perray poursuit humblement et avec détermination les mêmes buts : révéler la beauté sous la patine ou la crasse, nettoyer pour interroger, s'appliquer pour mieux regarder. Cimetières, périmètres dans l'espace public, zones désertifiées : la diversité des lieux amène la diversité des gestes, passant par  l'étude, une réflexion que l'on pourrait qualifier de méditative. Sa démarche passe par des actions souvent jugées spectaculaires : le Patinage Artistique dans les salles du Musée des Beaux Arts de Nantes aux heures ouvrables, piste d'entraînement mise en place au Confort Moderne de Poitiers en 2000. Il en est de même pour sa plus récente intervention sur le Labyrinthe de la Cathédrale d'Amiens (La Rentrée au sol, 2005). Répéter les mêmes gestes pour en démonter la fonction laborieuse et valider l'absurde. Comme l'explique Jean Marc Huitorel dans son très éclairant texte
Sur la Terre comme au Ciel : L'expérience sans finalité devient action pure, à la fois métaphore de l'art et acte strictement performatif, geste en effet, quasiment encadré. Dans cette perspective, la durée devient l'image même du temps, le temps comme image. Car ce qui compte, par-dessus tout, c'est le temps, le temps passé là, le temps de l'art se superposant au temps de la vie, le temps infiniment répété, comme dans tout rituel, comme toujours.

La vidéo et la photographie sont les deux médiums privilégiés par l'artiste nantais, pour leur capacité de restitution du réel. Surfaces d'inscription (sols, murs), paysages, véhicules et objets disant toute la labeur du corps, et du temps passé à faire les choses  (rouleaux compresseurs, bennes, matelas,...).

 Il faut également indiquer ici que les dernières installations présentées comme à la Chapelle St Prix de Béthune réorientent la pratique de Perray : détournement de signalétiques, présence d'objets de nettoyage (pioche, balais, escabeau, ...) comme autant de clins d'œil aux Ready-mades de Marcel Duchamp. Pour se réinventer en douceur et toujours creuser son sillon d'artiste, s'essayer à, indéfiniment.



 Balayage de la Route
  Occidentale de Gizeh
,
  1998

 La rentrée au sol   (Cathédrale d'Amiens, 2005)

Les Matelas
  (
photographie, 2006)

artiste
né à Nantes en 1970
sitographie
http://www.regisperray.eu
www.regisperray.eu/news
site de la revue la critique

bibliographie sélective
La Chapelle Saint-Prix / R. Perray (2007, La Pomme à tout faire)
autour de Villier-sur-Port (2008, Carnet de résidence, FRAC France-Comté et Amalgame)


 
une œuvre à étudier

Les bouts du monde (2007, bronzes) sera présentée au Couvent des Jacobins,  pour la Biennale d'art contemporain de Rennes (16 mai - 20 juillet 2008).

 Cette oeuvre produite lors d'une résidence en Franche-Comté (Amalgame, 2007) consiste pour partie en la récupération en fonderie des surplus de bronze que laissent derrière elles les étapes de moulage. Ces fragments rassemblés forment une cartographie originale, mouvante, aux modes de présentation multiples (au sol, au mur, par dimensions,...). La pièce met ainsi en jeu l'un des caractères du  rhizôme deleuzien : connectable dans toutes ses directions, démontable, renversable (...) le rhizôme n'est fait que de lignes : lignes de segmentarité, de stratification, comme dimensions, mais aussi ligne de fuite ou de déterritorialisation (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille Plateaux, 1980, éditions de Minuit).
 

repérage de quelques questions artistiques


  • la relation du corps à la production artistique (corps en action, corps-médium, l'artiste au travail)
  • traces, gestes, matérialité
  • le constat photographique (l'objet dans l'espace urbain, rapports au paysage, à la peinture)
 à mettre en relation avec

  • Jackson Pollock (la relation au sol, espace de réalisation de l'œuvre)
  • Robert Smithson, Michaël Heizer (œuvre et espace réel, implication du corps)
  • Roman Opalka, On Kawara (démarche et temporalité)
 
 quelques pistes proposées par le groupe de travail InSitu

 à propos de lieu :
  • ce lieu a une mémoire, montrez-là
  • réaliser une production qui empêche ou révèle  le fonctionnement d'un lieu
  • rendre visible son territoire (au sein de la classe)
  • appréhender un lieu en gardant des traces de ce lieu
  • laisser des traces sur un lieu et rendre compte de l'évolution de celles-ci
 
auteur(s) :

hugues Blineau

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