Aller à Florence, à Venise dans les pas des artistes de la Renaissance, cinq cents ans après ; que reste-t-il ? Que peut-on voir ?
Des paysages, des lieux, des rues, des architectures, des palais, des musées, des églises, des œuvres... au milieu des publicités, des magasins à la mode, des voitures, des scooters, des bruits propres à notre vie de tous les jours et n'ayant pas grand chose à partager avec ces temps lointains. Pourtant, il y a bien quelque chose à voir, à ressentir, à chercher mais comment faire ? Les posters, les cartes postales sont partout et aussi dans nos têtes. La télévision, les livres de classe, les films, Internet ont diffusés des milliards d'images qui se sont incrustées au plus profond de nos cerveaux. Comment avoir un regard neuf ? Est-ce possible ?
Durant quelques jours, les élèves ont essayé de garder des traces de ce qu'ils découvraient au moyen d'outils lents, rudimentaires comme les crayons, les feutres, les stylos à bille... quitter le portable, l'appareil photo numérique, s'asseoir, prendre le temps de se poser quelques minutes, de regarder, de choisir et de noter sur la feuille de papier ce qui est en même temps vu et ressenti - « l'âme raconte en dessinant ses secrets les plus intimes » disait Goethe. Capter une réalité perçue à un moment donné, se l'approprier, la transposer au travers du filtre de ses clichés, de ses idées reçues, de sa technique, de sa dextérité, de ses maladresses, de l'humeur du moment. Pas d'objectivité dans tout cela mais, bien au contraire, être impliqué jusqu'à la pointe de la mine, de la bille... représenter en toute subjectivité, selon le temps du moment. Pouvoir se plonger dans un autre temps pour pouvoir saisir l'instant présent. C'est à ce jeu que les élèves ont participé, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pour certains mais, tous, ont évité le pas du tout.