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cartes sensibles

mis à jour le 16/10/2021


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Exploiter la technique du gaufrage pour basculer du visible au sensible.

mots clés : PEAC, représentation, paysage, gaufrage, matérialité, livre d'artiste


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La carte est un outil de représentation de la réalité qui nécessite une interprétation.

Et comme toute interprétation, elle ne représente que de manière partielle la réalité et selon un point de vue particulier. Se lancer dans la création d’une carte sensible, c’est admettre, de s’éloigner des règles imposées dans la cartographie dite « classique », de s’émanciper du réel pour apporter sa vision personnelle d’un espace.

 

Les élèves de 3ème ont participé au concours "Débord de Loire". 

Pour ce projet, une production collective était souhaitée.

Les élèves ont échafaudé leur projet sur ce principe tout en intégrant / pensant la place du spectateur : le temps de perception de la production et de manipulation de celle-ci.

 

Après plusieurs pistes, l’idée d’un Atlas a été proposée par un élève et s’est imposée dans la classe presque naturellement car elle faisait référence à l’histoire des cartes géographiques et à leurs diffusions.



La participation à ce concours incluait la visite des archives départementales, une découverte du territoire (île de Nantes, bords de Loire,....), la réalisation de cartes géographiques et la création d'une carte sensible.









lien dossierdocument d'appel à projet



 


 

 

Une contrainte technique : le gaufrage


La contrainte d’une carte réalisée avec la technique du gaufrage a été imposée à la classe dans le cadre du concours "Débord de Loire" pour deux raisons: la première repose sur l’acquisition fin septembre 2018 d’une presse et la volonté de l’utiliser avec les élèves durant leur dernière année au collège. La seconde raison repose sur la compatibilité naturelle de la technique du gaufrage avec l’idée de « sensibilité ». Cette technique change d’emblée notre perception du réel pour basculer du visible au sensible. Les matériaux employés pour la production plastique ne sont perceptibles que par leurs empreintes inscrites dans la matière papier. Ce matériau, banal dans une classe d’arts plastiques, est également celui de l’objet traditionnel « carte ». Il est révélé/relevé par le relief des matériaux sélectionnés et le travail de la presse. A la limite du visible, les représentations se révèlent uniquement si le regardeur accepte de devenir spectateur de la production. En effet, ces productions ne s’imposent pas d’emblée mais une fois « l’œil accroché », elles happent entièrement le spectateur.

 


De la carte classique à la carte sensible


La « cartographie sensible » garde pour fondement certains principes de la « cartographie classique », mais elle s’en émancipe par d’autres aspects. La création des cartes sensibles a été pensée sur l’articulation constante des matériaux employés en classe pouvant passer sous presse et leurs pouvoirs de représentation permettant de retranscrire certains aspects du territoire. Le papier devient le trait d’union de la promenade sensible réalisée sur Nantes et la salle de classe. Les codes de représentation des cartes sensibles sont empruntés à ceux de la carte géographique : échelle et respect des proportions, légende mais également leur monstration.
 


Entrer dans la représentation par le truchement de la matière ne s’impose pas comme une évidence. C’est pour cette raison qu’un temps long d’expérimentation a été nécessaire.
 

Quel matériau pour quel effet ? Pour quelle retranscription de la réalité ?


Le passage sous presse est à chaque fois une révélation se rapprochant, d’une certaine manière, de la révélation de l’image photographique. Si dessiner permet de s’immiscer doucement dans le paysage, le passage sous presse implique un rapport physique, un rapport de force entre l’élève, l’outil et la matière. Les uns et les autres se résistant parfois et impliquant de la part de l’élève une adaptation mais toujours un choix plutôt qu’un compromis.
 


La lecture d’une carte géographique est une lecture raisonnée nécessaire à la compréhension de l’espace. Il s’agit bien de lire le terrain, lire le visible comme l’invisible. La carte sensible emprunte des codes à la cartographie conventionnelle mais rejette son aspect « traditionnel » pour imposer l’inventivité comme règle principale. Les cartes sensibles proposées par les élèves du Collège La Ville-aux-Roses tissent un lien entre le territoire étudié / expérimenté lors de leur visite sur Nantes et le lieu quotidien de leur appréhension pour le concours: la classe d’arts plastiques. Il s’agit donc bien d’un ancrage dans l’espace vécu de l’élève. Les cartes sensibles proposent des solutions de représentation là où les cartes classiques échouent : traiter des reliefs par de réels reliefs et non par des couleurs par exemple.

Mais quelle appréhension par le spectateur ? Comment rendre perceptible une démarche à travers un objet artistique ? Si les cartes sensibles ne représentent pas la réalité, que permettent-elles de saisir du paysage et de l’auteur ?

 
archives départementales de Nantes

Code de classification décidé par les élèves:


W = archivage correspondant au XXI ème siècle
14052019 = 14 mai 2019
VAR = Ville aux Roses


lien externe
lien vers l'article e-lyco
 


La visite des archives a permis d’affiner la présentation de l’ensemble en empruntant certains codes liés à l’archivage (codes de classification) et à la conservation (boîte et gants pour la manipulation). Chaque élève a préparé une carte sensible à partir d’une capture d’écran issue d’une vision de Google map de Nantes et d’une expérimentation préalable du gaufrage. Chaque production a été rassemblée, reliée pour former un livre que le spectateur peut manipuler avec des gants en coton afin de laisser la surface du papier toujours blanche.

Les cartes se regardent mais le paysage représenté s’arpente également du bout des doigts....

 
François BRUMENT (1977) et Sonia LAUGIER (1974),
Studio In-flexions
Vase #44
programme informatique de génération de formes en 3D
2009

Le souffle du spectateur est matérialisé par le programme informatique pour générer la forme du vase.

Max ERNST
La forêt pétrifiée
1929
Centre Pompidou, Paris

Le geste de l'artiste, le frottage, révèle à la surface du support des lignes, nervures, reliefs d'éléments divers.
L'empreinte du quotidien alimente l'imaginaire.

 
Licence Creative Commons
 
auteur(s) :

virginie michel

information(s) pédagogique(s)

niveau : 3ème, Cycle 4

type pédagogique : activité de découverte, production d'élève, sortie pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe, atelier, sortie pédagogique

référence aux programmes : La représentation; image, réalité et fiction (le dispositif de représentation)
La matérialité de l'oeuvre; l'objet et l'oeuvre (la transformation de la matière - Les représentations et statuts de l'objet en art)

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