Pour ce travail, il pourrait aussi être question de cadrage, de point de vue, de morcellement, de matière, de matériau pauvre, de présence du corps, celui du modèle mais aussi du corps de la dessinatrice qui se penche, s'approche, investit l'espace, le marque de sa présence par ses empreintes, se relève, s'éloigne, prend de la hauteur pour de nouveau se rapprocher afin de travailler cette matière, maculer le support qui par ses coupures, ses pliures, ses déformations, nous parle déjà du temps. Un temps hors de l'image, qui est propre à ce carton qui a déjà tout une histoire depuis sa fabrication, qui a été fabriqué pour travailler, voyager et se retrouver abandonné son temps fini. Mais le voilà support d'un autre temps, celui du jeune corps du modèle mis en scène, morcelé afin de s'exhiber sans se dévoiler. La dessinatrice comme son modèle se sont transformées et s'apprêtent à s'envoler, à tourner le dos aux années lycée.
Tangi Gicquel,
lycée Mendès-France, La Roche sur Yon