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Défiguration

mis à jour le 12/01/2010


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La peau en tant qu'élément de transformation des apparences du corps.

mots clés : figuration, peau, vêtement, écorché, hybridation







La défiguration se rapporte à la transformation de l'apparence habituelle de l'homme, le sujet devient méconnaissable, il perd le caractère réel de sa physionomie.

C'est pour cela que ce projet peut se rapprocher du thème de la défiguration. En effet, on peut voir que le personnage a le visage recouvert d'une membrane représentant la peau, les différentes parties sensorielles sont donc camouflées : le personnage ne peut plus communiquer avec autrui il n'a plus accès au monde extérieur, il est alors hors de la réalité. De plus, les caractéristiques physiques de son identité sont effacées, il ne possède plus de particularités qui peuvent le différencier des autres (gros nez, petits yeux, etc..). En ce sens, il se rapproche du travail d'Aziz et Cucher, dans la série Dystopia réalisée entre 1994 et 1995. Grâce à des retouches photographiques faites par le biais de l'informatique, ces deux artistes présentent des personnages dépourvus d'identité. Qui ne possèdent plus de parties sensorielles : ils prennent l'apparence de « spectres », ils semblent donc inertes, sans vie.

Le ventre quant à lui est recouvert de tissu symbolisant un vêtement, (contrairement à certaines parties du corps : haut des jambes bras tête qui, elles semblent plutôt recouvertes de peau). Ce qui est mis en avant grâce à la fermeture. Il y a donc une ambiguïté entre la peau du personnage et ses vêtements. En effet le spectateur en arrive à se demander si le tissu est un vêtement ou si il est simplement posé sur le personnage pour faire office de peau. Grâce à cela, on se rapproche de certaines oeuvres de Nicole Tran Ba Vang comme Sans titre 01 réalisée en 1999 ou Sans titre 06. Dans ces œuvres, une femme est recouverte d'un vêtement ayant l'apparence de la peau. Or cette femme est en train de retirer son vêtement, on pourrait donc croire qu'elle retire sa propre peau. Avec cela, Nicole Tran Ba Vang souhaite mettre en avant le problème du vêtement comme reflet de la mode, soulignant l'importance du paraître dans la société. De plus, le corps devient paradoxal: il est à la fois nu et habillé d'une seconde peau représentant le vêtement.

Je me suis donc inspirée de ces œuvres et plus particulièrement de l'acte qui consiste à retirer le vêtement. En effet ; lorsque la personne se déshabille, on pourrait croire que sa peau s'étire, se déforme. Ainsi, j'ai voulu mettre de la peau entre les membres du personnage, (les bras sont reliés au corps et les jambes entre elles) ce qui accentue l'idée d'un homme mutant, un personnage mi-humain, mi-animal.

De plus, en ouvrant la fermeture cousue sur le thorax de ce personnage, on accède à ses entrailles, ce qui montre le caractère étrange d'un être possédant un vêtement qui s'ouvre sur l'intérieur du ventre de celui qui le porte. Cela peut faire référence au travail de Spitzner, qui réalise au XIXème siècle des sculptures de cire anatomique. Ces oeuvres sont destinées à l'enseignement de la médecine et des techniques chirurgicales.

Mais la défiguration intervient aussi grâce à d'autres notions comme l'hybridation, présente dans certaines œuvres d'Orlan : Self hybridation. La métamorphose peut aussi en être rapprochée. Elle est d'ailleurs très utilisée chez LawickMüller avec La folie à deux (1996) ou chez Marcel Duchamp qui se travestit : Rrose Sélavy (1921).

Amélie
Terminale Littéraire Arts Plastiques
année scolaire 2006/2007

Jacques Hayotte, professeur
lycée Léonard de Vinci à Montaigu

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant, étudiant, élève

contexte d'usage : travail autonome

référence aux programmes : l'oeuvre et le corps

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