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l'ostaragallus

mis à jour le 07/12/2010


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Création d'une fiction autour d'un étrange animal hybride.

mots clés : sculpture, hybridation, falsification




 
Mon projet consistait à explorer la réalité en la teintant de fiction, comme l'a fait Pierrick Sorin dans Nantes : projets d'artistes. Dans cette œuvre, j'ai apprécié la manière dont Sorin articule des œuvres et des artistes inventés de toutes pièces pour les immerger dans une certaine réalité.
Inspirée par Thomas Grünfeld, j'ai rapproché deux animaux on ne peut plus quotidiens (le lapin et la poule) pour faire naître un animal à part entière. J'ai ainsi construit "l'ostaragallus", animal hybride, à partir d'éléments exclusivement tirés du réel : des ossements, des plumes et des poils. J'ai voulu créer l'illusion du réel en fabriquant des preuves de la découverte de cet animal, notamment grâce à des images singeant les documents d'ordre scientifique (notes, fouilles archéologiques, cabinet de curiosités).
Le travail d'Alain Séchas, notamment Jurassik Pork, a été également pour moi une source de réflexion tout au long de cette exploration, car mon travail constitue un regard drôle, une perspective singulière sur le monde qui nous entoure et celui que nous créons.

Camille, élève de terminale (enseignement facultatif)
Lycée Camille Claudel, Blain





 


Le projet de Camille a commencé comme un rituel, lors de deux repas successifs. Au menu, du lapin, puis du poulet. A la fin, des reliefs, autrement dit des restes. Il s'agissait désormais de récupérer patiemment tous les os, même les moindres. Les laver, les brosser, les nettoyer méticuleusement avant de les ré-assembler autrement pour structurer l'animal de son invention, réaliser son ossature. C'est ainsi qu'est né le squelette de l'ostaragallus. Puis, le pelage et le plumage.
Les prises de vue façon cabinet de curiosités, les dessins pseudo-scientifiques et la mise en scène de la découverte des ossements de l'animal ont été comme autant d'indices permettant de brouiller les frontières entre le jeu et l'illusion, même si les "ficelles" sont toujours plus ou moins apparentes. Comme dans l'œuvre Joan Fontcuberta (Les Sirènes de Digne ou la découverte de l'Hydropithecus), entre autres : « (...) il existe depuis les années 70 toute une communauté d'artistes, disséminés de par le monde, qui, dans leurs œuvres, exploitent cette ambiguïté merveilleuse des reliques et s'amusent de cette convention que veut que la science et le musée soient des instances de vérité. Ils inventorient les restes de civilisations disparues, mettent au jour les squelettes d'animaux légendaires, exposent les travaux de scientifiques maudits et réactivent ainsi l'accumulation du cabinet de curiosités. Certains développent des séries, d'autres poursuivent le même projet depuis de nombreuses années, qu'ils ne cessent d'enrichir en histoires et objets nouveaux, retournant parfois la fiction sur elle-même, la compliquant encore. Mais ces artistes finissent cependant toujours par retomber sur leurs pieds. Toutes les stratégies sont bonnes pour empêtrer un peu plus le spectateur dans ses incertitudes face à ces magnifiques supercheries présentées dans un cadre qui respire l'authenticité : une breloque n'a jamais l'air aussi vraie que quand elle brille dans un écrin estampillé Cartier. » Clémentine Vermont, « Merveilleuses impostures », Art press (Fictions d'artistes : autobiographies, récits, supercheries), 2002
 


           
           

 
contributeur(s) :

Daniel Sage

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : travail autonome, classe

référence aux programmes : la question de la présentation

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