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laisser une marque...

mis à jour le 13/02/2007


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Dans le cadre d'un atelier artistique, un ensemble de réalisations pérennes installées dans le parc du lycée.

mots clés : sculpture, in situ, empreinte


compétences - conduire un projet; expérimenter, créer; travailler en équipe
questions - corps figuré; espace habité, travaillé; temps à l'oeuvre, temps de l'oeuvre, temps dans l'œuvre


 

"avec le temps", projet de Nicolas, Lucien et
Emilien (2de) - acier, lierre, bois (ht : 3,50 m)


"les gisantes", projet de Mathilde, Audrey et Solène (2de)
- ciment, billes, minéraux, carrelages (lg :1,70m chaque)

 

projet de Marie, Emilie et Soraya (Tale)
- ciment, béton, armature métallique (ht : 1,85 m)


"1989", projet de Muriel, Alice, Marie et Justine (1ère)
- impression numérique sur plexi (1m x 1 m) :
photographies (à l'âge de 3 ou 4 ans) des élèves
du lycée nés en 1989
 

projet de Lorène, Louise-Anne, Elise et Ludivine (2de)
- pot de fleur, ciment, minéraux, peinture (dia : 0,45 m chaque)
 
Le projet de cette année 2005-2006 pour l'atelier artistique était d'imaginer un ensemble de réalisations pérennes pour le parc du lycée (pour lancer le projet, les élèves ont passé deux journées au domaine de Kerguéhennec (Morbihan) en octobre, pour y découvrir le parc de sculptures et y réaliser des oeuvres éphémères).

Il semblait en effet intéressant, dans le contexte particulier d'un atelier artistique, de confronter les élèves à l'enjeu d'installer des travaux en extérieur et de manière pérenne. C'était bien sûr leur poser la question du travail in situ (régulièrement abordée dans différentes situations de cours) mais aussi, et de manière nouvelle, de les mettre en situation d'appréhender des contraintes et des matériaux le plus souvent inhabituels à l'école.

Dans ce contexte, la notion de projet d'élève se trouve là quelque peu modifiée puisque l'intention de l'élève et ses propositions se heurtent rapidement à des problèmes techniques dont les réponses lui échappent pour l'essentiel : d'une part, parce qu'il ne peut y avoir réellement de phase d'expérimentations et de tâtonnements avec les matériaux, d'autre part, parce que les impératifs de tenue dans le temps et de sécurité ne sont pas réellement de son ressort ni de ses compétences.

Il s'est avéré que cette situation fut pour les élèves à la fois frustrante (ils sont contraints d'utiliser des outils et matériaux qui leur résistent dans tous les sens du terme) et gratifiante (l'idée de créer une œuvre pérenne donne, dans la représentation qu'ils en ont, une caution artistique à l'entreprise).

Pour l'intervenant et l'enseignant, ce projet fut également source de questionnements et de difficultés inédites: comment proposer des solutions techniques fiables et raisonnables sans pour autant brider, ou modifier trop largement, le projet de l'élève ?

L'ensemble du travail d'année a donc été profondément marqué par cette tension (féconde en partie) et par ces questions (autonomie « contrariée » de l'élève, place du plasticien intervenant, singularité des situations d'enseignements dans le cadre d'un atelier, etc).



 
 

Il est difficile de repérer si les réalisations finales gardent la marque de ces questionnements ; toujours est-il qu'elles sont pour la plupart traversées par ce souhait de faire trace, de laisser une empreinte...

Probablement par contagion (comme cela arrive souvent), plusieurs groupes d'élèves ont manifesté le désir de réaliser des moulages de visages ou de corps.
Cela s'explique sans doute par la volonté de se confronter à une technique classique de la sculpture (négatif / positif) mais aussi peut-être, d'une manière moins consciente, de se référer à la fonction mémorielle du monument dans l'espace public.
Comme s'il y avait eu un raccourci évident pour les élèves entre le désir de laisser une marque de leur passage au lycée et celui d'installer physiquement, dans le parc de l'établissement, leurs empreintes, leurs visages...
Il en résulte - et ce n'était pas forcément l'intention originelle - un ensemble de propositions curieusement mélancoliques, presque mortuaires pour certaines (on pense aux gisants, aux masques funéraires, à l'imago des Romains).
Et même pour les projets qui n'eurent pas recours au moulage, le rapport au temps semble très prégnant (pièce évolutive « Avec le temps », photographies d'enfants des élèves nés en 1989...).

Peut-être était-ce aussi, pour les élèves, une façon de prendre à bras le corps cette question de la pérennité dans l'espace... ?

 


atelier artistique 2005 / 2006
Lycée Champ Blanc, Le Longeron (49)
plasticien intervenant : Yanis Le Cunff
professeur : Thierry  Froger

 
          

   
 
auteur(s) :

thierry froger

information(s) pédagogique(s)

niveau : 2nde, 1ère, Terminale

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant

contexte d'usage : atelier

référence aux programmes :

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