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les tribulations de Bibi
mis à jour le 16/12/2007
Scénariser les petites et délicieuses obligations du masque social, pour affronter les regards extérieurs.
mots clés : autofilmage, performances, doubles
Les tribulations de Bibi, une suite de clips vidéo
1 - De la surprise à l'effroi
2 - Du bon usage de la crème réparatrice
La mise en scène d'une « moi » qui se moque malicieusement du glamour avec un soupçon de légèreté. Timide, inquiète avec mes bouclettes brunes et mon rouge à lèvres rouge vif, tantôt le visage masqué derrière un dégoulinant yaourt couleur rose bonbon ou bien déformé par le verre à Barbie. Endossant le rôle de performeuse face à une caméra fixe (coincée entre le lavabo et les gels douche de ma salle de bain qui prend des allures de scène de théâtre !) j'invite le spectateur à partager de minuscules scénaris de mon quotidien. Saynètes inédites alternant pudeur et impudeur, succession indisciplinée de grimaces où le rapport au corps est pris dans le temps, l'immédiateté du réel est saisi grâce au procédé de l'« auto-filmage ».
Un peu comme un spectacle dérisoire mêlant absurdité, burlesque, désordre et voyeurisme... je critique avec un regard amusé ces stupides recettes magiques de beauté artificielle qui nous étouffent à chaque minute et effacent le « je » le plus intime. Ainsi mes vidéos clips au rythme syncopé déclinent une certaine jouissance à jouer d'un regard amusé de son propre corps, de sa propre image.
Le défilement de mes fictions d'un ton décalé rime avec un comique de situation surprenant et irrésistible. « Chaque bribe attend l'autre, comme des mots dans une phrase ». L'ensemble narratif ne m'enfermant pas dans un paraître éphémère, jetable et tristement narcissique mais au contraire offrant au spectateur une sorte de miroir où se conjugent les images de son propre jardin secret.
Amandine,
3 - Livre-moi ton secret
4 - Une nouvelle peau ?
5 - La potion miracle
6 - La dernière touche
L'élaboration de la proposition d'Amandine a connu comme Bibi de besogneuses tribulations ; car si l'objet final se dévoile dans toute sa limpide et savoureuse évidence, le projet fut minutieusement construit quand bien même le spectacle se voudrait dérisoire (selon Amandine) ; nous le savons, le rire, le burlesque présupposent, en amont, une belle exigence sinon une véritable stratégie de « communication ». Amandine se fait actrice, clown contemporain pour égratigner les appâts d'une illusoire séduction, le face à face peut dès lors s'engager. Moteur !
Jeu de masques, jeu avec des objets bricolés et associés comme de lointains cousins des P.O.F. de Fabrice Hybert ; mais là Amandine endosse les deux fonctions de fabricant et de performeuse ( Fabrice Hybert et Eliane Pine Carrington associés, deux en un comme dans la publicité de produits moussants), pour proposer de drôles séquences de téléachat. Pour autant les références sont à chercher ailleurs, comme dans l'univers d' « Amélie Poulain », les joutes burlesques de Buster Keaton mais surtout dans les activités polymorphes de Björk ( performances, clip vidéos, spectacles). Enfin selon Christophe Kihm, les pratiques de performance se sont, pour partie, déterminées historiquement par un rejet du théâtre en tant que lieu de représentation structuré par une une séparation salle/scène * ; Amandine abolit, à sa manière, cette conventionnelle séparation pour une malicieuse et glamoureuse traversée du miroir.
* La performance à l'ère de son re-enactment - Christophe Kihm, page 21.
Artpress2 - trimestriel n° 7 novembre / décembre / janvier 2008lycée La Colinière, Nantes
information(s) pédagogique(s)
niveau : Terminale L
type pédagogique : production d'élève
public visé : enseignant, élève
contexte d'usage : travail autonome
référence aux programmes : l'oeuvre et le corps
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes