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Narcisse

mis à jour le 02/03/2007


Narcisse19 copie.jpg

L'autoportrait et la quête de soi-même. Le statut du moulage. La question de l'empreinte. De l'image filmique à l'image écranique. Mise en doute de la représentation.

mots clés : installation-projection, autoportrait, moulage, représentation, présentation, identité



video_narcisse
 
Mon idée initiale était de réaliser des portraits moulages très réalistes me représentant selon les normes esthétiques sociales (représentation mimétique?). Comme le moulage provient d'une empreinte par contact au plus près du corps, il aurait dû posséder tous les défauts de celui-ci, donc selon toute vraisemblance, produire une image objective et sans concessions... Je pensais ensuite confronter en somme, ce que je croyais pouvoir appeler la « réalité sans fard » de mon visage, à son apparence trompeuse sous forme d'image filmique, donc virtuelle...En fait, c'était un leurre, car le moulage, bien qu'empreinte attestée de moi-même, devint paradoxalement anonyme; d'autant plus que, techniquement, il n'était pas assez réussi pour valoir comme copie conforme. La matière du plâtre, avait conservé l'empreinte grossière, mais l'apparence de la vie s'en était retirée ; disparition de mon visage animé, de mon apparence sensible, voire identitaire...(cf. les personnages de G. Segal.)
Le moulage ne me ressemble pas vraiment -  je ne m'y reconnais plus....
Mais grâce à mon dispositif de projection, il peut reprendre vie, tandis que l'image elle-même y trouve un surcroît de présence. Chacun gagne en fait à se mêler à l'autre.L'image filmique prend du relief une fois projetée sur ce masque-écran, se charge d'une troisième dimension...Le moulage, quant à lui, s'anime à nouveau et retrouve un regard, une complicité avec le spectateur, avec l'illusion que je suis bien plus présent in situ - même si je jouis aussi d'une autre apparence...
Un autre "moi", habite mon image et j'entre dans la peau apparente d'un autre personnage, dont le plâtre me fournit l'empreinte et une illusion de présence physique. En fait mon image filmée subit une anamorphose naturelle sur les reliefs du plâtre et vient coïncider avec ses traits qui sont devenus ceux d'un autre malgré moi...
L'image clignote, s'anime puis s'efface pour disparaître ; le spectateur retrouve alors le moulage pour ce qu'il est, déserté de toute présence, - cadavérique - en attente d'une psyché qui lui redonne vie...( ?)
La vidéo n'a pas subi de "trucage" numérique, seule la lumière rougeoyante projetée donne un effet particulier, inquiétant peut-être, comme une apparition...
Le but est de déclencher une réflexion sur notre perception traditionnelle et convenue, et les apparences parfois trompeuses ...Derrière l'image, bien sûr, toujours ce masque, en quelque sorte, mortuaire, comme pour nous rappeler notre condition - Vanité tout est vanité -; il faut coûte que coûte habiter  son corps qui, sans cette lumière, n'est que momie sans voix...Derrière le masque un autre « personnage » en somme ; duplicité de l'apparence, dédoublement de la personnalité.
La musique en décalage apparent avec la vidéo renforce de façon significative le côté spectaculaire et faste, et instille une ambiance de jeu, voire de simulacre. Une sorte de « jeu de rôle » à partir de ma propre image...(?)          

Kevin, 2007.
Texte du "cartel d'exposition", rédigé dans la cadre de l'exercice de "soutenance écrite" des productions, en collaboration avec le groupe classe et le professeur.

professeur : Paul Chauvigné - lycée Saint Joseph - La Roche sur Yon







 
contributeur(s) :

paul chauvigné

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale

type pédagogique : production d'élève

public visé : non précisé

contexte d'usage : classe

référence aux programmes : Le corps figuré

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