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portraits-masques

mis à jour le 03/03/2010


vignette jenny.jpg

Le hasard objectif et le déficit technique comme moteurs de l'expression personnelle.

mots clés : portrait photographique, mascarade, relation au modèle, ratages, triptyque


 
 


Mon projet « portraits » fait partie d'une série sur l'idée de l'album de famille et du jeu avec les masques, j'ai essayé dans le premier travail de mettre en scène ma petite sœur affublée d'un masque neutre acheté dans le commerce. Ce qui m'a intéressé  c'est le jeu du noir et blanc, de l'ombre et la lumière et la réaction de mon modèle à mes demandes ; je ne voulais pas de pose figée mais plutôt une série de situations, de postures liées aux jeux de l'enfance.

Pour le deuxième travail, j'ai fait une série d'autoportraits avec un masque de la commedia dell'arte mais par manque de matériel de qualité et du peu d'expérience de ma part, les photos étaient toujours floues. Pourtant au final il m'a semblé que ces photos présentées en triptyque me paraissaient intéressantes avec toutes leurs fautes techniques.

Jenny, élève de Terminale L
 
Le travail de Jenny relève des bizarreries heureuses et émouvantes et pourrait se faire l'écho du livre de Thomas Lélu, Manuel de la photo ratée, mais là ou règne par défiance et humour une esthétique ou mode revendiquée de l'anomalie, les photographies de Jenny révèlent une tout autre humeur discrète et sensible, traces charbonneuses d'une belle et fragile complicité entre deux individus. La maladresse technique de l'une s'associe singulièrement à la maladresse des postures de l'autre ; les cadrages approximatifs, la distribution hasardeuse des ombres et des lumières confèrent au visage grotesque et au corps du modèle saisi de guingois une troublante présence qui n'est pas sans rappeler, sans le flou, l'univers familial de Ralph Eugène Meatyard.
A son corps défendant, Jenny exploite au mieux les possibilités expressives du médium ; le ratage supposé vire là à une certaine éloquence perceptive mais vaut surtout pour témoignage d'un engagement notoire dans l'acte photographique. Enfin cet autoportrait au masque n'est pas sans rappeler, toute proportion gardée, la fortune critique du portrait de la Marquise Casati de Man Ray ; le «fautographe» des rêves les plus enfouis, l'inventeur des pratiques pauvres remises en faveur, ces dernières années, pour mieux traquer et troquer nos inquiétudes contemporaines.

Bernard Descourvières, Lyçée La Colinière (Nantes)
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale L

type pédagogique : production d'élève

public visé : élève, enseignant

contexte d'usage : classe, travail autonome

référence aux programmes : L'oeuvre et le corps.

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