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un assemblage, des images

mis à jour le 27/01/2008


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Un assemblage et des images fondés sur le plein et le vide, la transparence et l'opacité, l'ombre et la lumière, la matité et la brillance.

mots clés : sculpture, dessin, photographie, collage, cinéma





 
En fonction de notions "duelles" (plein/vide ; transparence/opacité ; ombre/lumière ; matité/brillance) et à l'aide de divers matériaux de récupération (bois, métal, verre, plastique, tissu, etc.), il s'agissait de fabriquer un assemblage ne répondant pas nécessairement à un souci de représentation et de mettre en évidence les textures ainsi que les liens, les attaches et les articulations nécessaires à l'assemblage.

Les séances suivantes ont permis de faire au minimum une douzaine de dessins, peintures et photographies fondés sur l'observation de son propre assemblage : des restitutions graphiques, picturales et photographiques de tout ou partie de "l'objet". Il s'agissait de faire varier les points de vue et de rendre compte des notions - déjà mises en œuvre lors de la fabrication - de plein et de vide, de transparence et d'opacité, d'ombre et de lumière, de matité et de brillance. A la manière, peut-être, de Gérard Titus-Carmel : "Sous le titre générique de The Pocket Size Tlingit Coffin (1976) est rassemblé un assez grand nombre de dessins (cent vingt sept précisément) ayant trait au même modèle : il s'agit d'une boîte d'acajou de dimensions modestes (10 x 6.2 x 2.4 cm). La fabrication en a été soignée : choix du bois, de la teinte, des différentes dispositions du fil, de l'assemblage (queues d'aronde), des proportions (nombre d'or), etc. Le fond de cette boîte est recouvert d'un miroir et, de part et d'autre de ses largeurs, ont été placés deux contreforts servant de reposoirs à un ovale d'osier, enveloppés sur deux portions de son périmètre de fourrure synthétique grise. L'ovale est, de plus, maintenu par un laçage dont les liens, traversant les parois de la boîte en six points, puis noués autour de sortes de clefs, tombent librement tout autour de ce petit cercueil en bois des îles. Une mince plaque d'altuglass, fixée par quatre minuscules vis de laiton, ferme l'ensemble." (G. T.-C. cité par Jacques Derrida, La Vérité en peinture, Ed. Flammarion, Coll. Champs, 1978, p. 215)

Il était demandé dans un troisième temps, d'assembler les dessins, les peintures et les photographies obtenus en inventant une mise en forme singulière qui permettait de les articuler.

note de Daniel Sage, professeur (lycée Camille Claudel, Blain)






 
 
Première phase

La sculpture, dont le socle est un grand disque de métal rouillé percé d'entailles, s'organise principalement autour de deux éléments : un vieux râteau de jardinier et une scie circulaire à dents courbées. Toute une série d'objets au premier abord hétéroclites - bois flotté, boîte de peinture, débris de verre et de miroir - y ont été associés et gravitent autour de ces deux éléments. De petites feuilles en aluminium colorées en vert viennent parsemer le socle.
Si tous les matériaux utilisés sont liés entre eux par certaines de leurs caractéristiques (aspect tranchant des morceaux de métal et de verre ou de miroir, aspect rongé et détérioré pour le bois flotté et les éléments de métal rouillé), les contrastes s'offrent à la vue avec une certaine évidence. La lourde scie enfoncée dans le socle tranche avec la légèreté presque aérienne des petites feuilles vertes dressées au bout de ressorts en cuivre.
 
 


Deuxième phase

La deuxième phase du travail consistait à utiliser différentes techniques (photographie, peinture, dessin au crayon, à l'encre...) pour réaliser plusieurs croquis et études de notre assemblage. Le but était d'obtenir des vues très différentes de l'objet en question en changeant l'échelle, l'angle de vue, en choisissant de faire ressortir un détail plutôt qu'un autre...
Il fallait ensuite trouver un moyen de réinvestir toutes ces productions en les reliant par un "fil rouge" qui permettrait d'assembler les différents éléments afin que le travail final donne une nouvelle approche de la sculpture initiale.
 
 
Trois thèmes ressortaient de mes croquis et de l'assemblage :
1) la violence au travers des éléments tranchants et rouillés ;
2) la peinture par le biais de la palette de couleurs ;
3) la nature et le jardin avec le râteau et les petites feuilles vertes.
Or, il se trouve que ces trois éléments sont les thèmes principaux du film Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway. Dans ce film réalisé en 1982, un jeune peintre paysagiste reçoit la commande d'une riche épouse pour réaliser plusieurs dessins précis de sa propriété et de ses jardins. La réflexion sur l'art se double tout au long du film d'une énigme policière : au fur et à mesure de l'avancée des dessins du jeune homme, l'intrigue se noue, jusqu'à la découverte d'un cadavre. Chaque dessin a emprisonné et figé des détails qui permettront de trouver la clé de l'énigme.
Pour réaliser chaque dessin avec le plus de précision possible, le jeune peintre utilise pendant tout son contrat un dispositif en forme de cadran, de viseur qui donnera au dessin son exactitude. Cette réflexion sur le point de vue oblige le spectateur à être attentif au moindre détail de l'image. C'est cette même attention qui est recherchée dans la première planche que j'ai réalisée en plaçant une vue d'ensemble de la sculpture derrière des fils tendus qui quadrillent l'image. Celui qui observe la planche est alors amené à se concentrer davantage sur les divers éléments qu'il n'avait fait que survoler en regardant la sculpture dans son ensemble une première fois.

Les neuf planches que j'ai réalisées sont toutes construites sur le même mode : découpage, collage, assemblage de différents éléments de croquis et de photographies. A chaque fois, un détail de la sculpture est davantage mis en valeur : le râteau, une feuille, un débris de miroir... Finalement, chaque planche est soulignée par des extraits du scénario du film de Greenaway. Ces phrases, prononcées par une voix-off dans le film, correspondent aux instructions données par le peintre au personnel de la propriété afin de préparer le terrain avant la réalisation des dessins.
 
 
 
 
La dernière planche est à nouveau une vue d'ensemble - en plongée cette fois - de mon assemblage. La phrase qui souligne cette photo est, elle aussi, tirée du scénario de Meurtre dans un jardin anglais ("Tout rouge sur l'herbe verte ? Quel dommage que vos dessins soient en noir et blanc"). Je trouvai cette phrase intéressante pour clôturer ma série de planches puisqu'elle mettait clairement en évidence de nouveaux contrastes (rouge/vert ; noir/blanc) s'ajoutant à ceux initialement recherchés dans l'élaboration de la sculpture et l'assemblage des matériaux.

Anaëlle, élève de seconde
(ce texte a été écrit par Anaëlle alors qu'elle se trouvait en classe de terminale)
collage, 24 x 38.5 cm (x 9)

 
contributeur(s) :

Daniel Sage

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée tous niveaux, 2nde

type pédagogique : production d'élève

public visé : non précisé

contexte d'usage : classe, travail autonome

référence aux programmes : l'œuvre et l'image
l'élève travaille en deux et trois dimensions, en variant les techniques, photographie comprise. (...) il est invité à explorer et à s'approprier ce qui relève de la forme et du sens (volume, lumière, matériau, relation forme/fond, rapport plein/vide)

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