En fonction de notions "duelles" (plein/vide ; transparence/opacité ; ombre/lumière ; matité/brillance) et à l'aide de divers matériaux de récupération (bois, métal, verre, plastique, tissu, etc.), il s'agissait de fabriquer un assemblage ne répondant pas nécessairement à un souci de représentation et de mettre en évidence les textures ainsi que les liens, les attaches et les articulations nécessaires à l'assemblage.
Les séances suivantes ont permis de faire au minimum une douzaine de dessins, peintures et photographies fondés sur l'observation de son propre assemblage : des restitutions graphiques, picturales et photographiques de tout ou partie de "l'objet". Il s'agissait de faire varier les points de vue et de rendre compte des notions - déjà mises en œuvre lors de la fabrication - de plein et de vide, de transparence et d'opacité, d'ombre et de lumière, de matité et de brillance. A la manière, peut-être, de Gérard Titus-Carmel : "Sous le titre générique de The Pocket Size Tlingit Coffin (1976) est rassemblé un assez grand nombre de dessins (cent vingt sept précisément) ayant trait au même modèle : il s'agit d'une boîte d'acajou de dimensions modestes (10 x 6.2 x 2.4 cm). La fabrication en a été soignée : choix du bois, de la teinte, des différentes dispositions du fil, de l'assemblage (queues d'aronde), des proportions (nombre d'or), etc. Le fond de cette boîte est recouvert d'un miroir et, de part et d'autre de ses largeurs, ont été placés deux contreforts servant de reposoirs à un ovale d'osier, enveloppés sur deux portions de son périmètre de fourrure synthétique grise. L'ovale est, de plus, maintenu par un laçage dont les liens, traversant les parois de la boîte en six points, puis noués autour de sortes de clefs, tombent librement tout autour de ce petit cercueil en bois des îles. Une mince plaque d'altuglass, fixée par quatre minuscules vis de laiton, ferme l'ensemble." (G. T.-C. cité par Jacques Derrida, La Vérité en peinture, Ed. Flammarion, Coll. Champs, 1978, p. 215)
Il était demandé dans un troisième temps, d'assembler les dessins, les peintures et les photographies obtenus en inventant une mise en forme singulière qui permettait de les articuler.
note de Daniel Sage, professeur (lycée Camille Claudel, Blain)