A la base ce projet était destiné à l'exploration d'une thématique, l'eau, à travers un ou plusieurs supports, mais je me suis progressivement dirigé vers quelque chose de plus simple et cohérent qui se limiterait à un seul médium. L'idée était donc de créer une histoire autour de l'eau - et surtout de la relation que l'homme peut avoir avec - d'où le choix de réaliser un film d'animation, ce qui permet d'allier l'image, le mouvement et le son et ainsi obtenir un propos, à mon sens, plus évocateur. L'histoire devait se dérouler globalement en trois parties : 1 : l'ouverture sur un usage courant, anodin de l'eau au quotidien, puis 2 : partir de cette action pour créer une imagerie fantastique, voire poétique autour de ce que l'eau peut évoquer dans nos sociétés (la pluie, les vagues, l'océan, les cycles, la vie...) et 3 : couper net à cette « rêverie » et montrer à travers une autre action banale l'usage abusif et le gaspillage de l'eau par l'homme (question de l'écologie).
Devant l'ambition du projet, il m'a semblé nécessaire de travailler avec un matériau qui pourrait représenter symboliquement et efficacement l'eau pour que je puisse lui donner la forme que je voulais. C'est pourquoi j'ai choisi la pâte à modeler, matériau moins capricieux que l'élément liquide. Le bleu ciel de la pâte est bien entendu sensé évoquer l'eau, mais aussi le rêve, la plénitude. Le contraste avec la réalité du gaspillage devait être fort, en effet, l'écologie est le fil directeur de ce projet; c'est selon moi la question la plus importante de notre temps, mais elle est encore trop largement sous-estimée par beaucoup d'hommes, notamment ceux qui ont les moyens de faire changer les choses. Mon projet est à comprendre comme une allégorie, une fable nous rappelant ce que l'eau est pour nous, et ce que nous sommes par rapport à elle et la nature, dépendants, minuscules, comme « une goutte d'eau dans l'océan ».