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La fabrication de l'image


Ten drawings for projection, 1989 bande annonce de l'exposition au Eye Filmuseum d'Amsterdam, 2019


 

What Will Come (Has Already Come), 2007 Film 35 mm transféré sur vidéo disque digital,
table circulaire et cylindre d'acier poli

 

     Silhouettes papier de Triumphs & Laments (Procession of Migrants), 2017
Papier déchiré noir et adhésif

Le dessin Document sans nom

Fortement influencé par le langage pictural de l'expressionnisme allemand (Grosz, Dix, Beckmann), William Kentridge est avant tout un dessinateur. Ses dessins sont au fusain et à l'encre de Chine ou par accumulation de débris de papier noir.
Il est aussi influencé par l'univers cinématographique de Georges Mélies dont il apprécie le côté bricolé et fantastique.

Au milieu des années 80, il met au point une technique cinématographique qu'il appelle "animation du pauvre", composée de photographies de dessins au fusain et de collages. Il en développe le principe à partir de 1989 dans une série intitulée Drawings for projection.


Au lieu de multiplier les dessins pour suggérer le mouvement, il dessine au fusain sur la feuille et en efface des parties, après avoir photographié l'étape précédente, puis recommence un autre dessin. Les traces d'effacement restent visibles et, au fur et à mesure, la figure se transforme pour devenir autre chose.
L'intérêt de ces films, au delà de leur poésie et des sujets qui traitent le plus souvent de l'histoire de l'Afrique du Sud, est de révéler le processus de fabrication de l'image.

lien Transformation, documentaire (en anglais) du San Francisco Museum of Modern Art à propos de la technique de dessin au fusain 


Le collage

Un autre procédé utilisé par William Kentridge pour créer l'image est le collage, inspiré par les techniques de collage et de montage des mouvements d'avant-garde, de Dada au constructivisme russe.
Des supports papier recouverts d'encre de Chine sont déchirés en morceaux ou bandes pour constituer les figures, quelquefois très grandes, de ses différents projets. Là encore, avec ce procédé, W. Kentridge laisse apparent le "faire" de l'image.

lien Breathe, documentaire montrant W. Kentridge créant à partir de papiers déchirés

L'atelier Document sans nom

L'atelier de W. Kentridge, situé à Johannesburg, est un lieu très important.C'est là qu'il déambule, dessine, découpe, déchire, construit ses maquettes. Pour lui "l'atelier est un espace fermé, physiquement mais aussi psychiquement, comme un cerveau en plus grand ; la déambulation dans l'atelier est l'équivalent des idées qui tournent dans la tête, comme si le cerveau était un muscle que l'on pourrait exercer pour le mettre en condition et améliorer ses performances." ( W. Kentridge, Cinq thèmes, op. cit., p 13 - W. Kendridge LaM catalogue)

Dans sa série la plus récente de films expérimentaux Drawing Lessons débutée en 2009, W. Kentridge se met en scène dans l'atelier en tant qu'artiste et en tant que modèle.
 

La collaboration pluridisciplinaire

Ayant lui-même suivi des études de Sciences politiques aussi bien qu'artistiques ainsi qu'une année à l'école de théâtre de Jacques Lecoq à Paris pour étudier le mime, l'art du geste et du mouvement, William Kentridge pratique une forme d'art total en mélangeant image, son. Dans ses environnements, la danse, le théâtre et la musique ont une part importante. Il met aussi en scène des opéras.

Cette pluridisciplinarité s'est particulièrement développée dans ses installations environnant le spectateur d'objets et d'écrans présentant des films où les disciplines collaborent pour explorer la condition humaine, en particulier la thématique de la migration, principalement associée au contexte politique et social de son pays, l'Afrique du Sud.

L'atelier est le lieu de cette collaboration et W. Kentridge en est le metteur en scène. Pour ses grandes oeuvres immersives, il fait appel à des compositeurs, musiciens, acteurs, chorégraphes (notamment Dada Masilo), danseurs, figurants et est entouré de toute une équipe d'assistants spécialisés dans différents domaines.




 

 

Drawing lesson (en lien avec la promotion du livre Six drawing lessons publié en 2014
par Harvard University Press)

 
Drawing lesson 49 : Berlin Memory



Répétition de More Sweetly Play the Dance en 2014 dans l'atelier de Johannesburg

 

Sources
William Kentridge, Un poème qui n'est pas le nôtre, LaM et Kunstmuseum Basel, éditions Flammarion, 2019
William Kentridge More Sweetly Play the Dance, éditions Eye Filmmuseum


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