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Silhouettes et processions


Les silhouettes Document sans nom

Les silhouettes noires apparaissent en 1999 avec Shadow Procession présentée dans la Citerne Basilique (Yerebatan Sarnıcı) lors de la 6ème Biennale Internationale d'Istanbul.
Des morceaux de papier noir déchirés forment les silhouettes animées pour évoquer des personnes fuyant la faim, les inondations, la violence, la pauvreté, la maladie.

Les ombres/silhouettes ne sont pas sans faire référence à l'allégorie de la caverne exposée par Platon dans le livre VII de La République.

Les images de silhouettes sont pour William Kentridge comme des images intermédiaires de reconnaissance et de connaissance. Elles se réfèrent à des images déjà connues par tous, presque archétypales.

Les œuvres dont les films mettent en scène des silhouettes comme The Refusal of Time de 2012, More Sweetly Play the Dance de 2015 ou Notes Toward an Opera de 2015 montrent une évolution dans les procédés techniques. Les silhouettes des œuvres les plus récentes perdent l'aspect plat et monochromatique du début pour acquérir densité, détail et relief grâce à un éclairage latéral lors de la prise de vue qui révèle une partie des personnages filmés.

Les silhouettes de W. Kentridge sont aussi des dessins, réalisés à l'encre de Chine ou par collage des morceaux de papier encré.
Contrecollées sur des supports plus épais et durs, elles deviennent par exemple des têtes de héros ou des objets portés par les personnages dans les processions de certaines œuvres comme More Sweetly Play the Dance.









Shadow Procession, 1999
film 35mm transféré sur vidéo, 7 min,
dimensions variables

  
 

More Sweetly Play the Dance, 2015 Installation vidéo de 8 canaux  et 4 mégaphones, son
HD vidéo 1080p / ratio 16:9, durée 15 min
 


Arc/Procession: Develop, Catch Up, Even Surpass, 1990 Fusain et pastel sur papier,
270 x 748 cm, Londres, Tate

 
 

Triumphs & Laments, 2016 Rome,
Mur de marbre bordant les rives du Tibre, Pochoirs et nettoyage à haute pression,
500 x 10 m

Les processions Document sans nom


La forme de la frise ou de la procession est récurrente chez William Kentridge. Elle puise son inspiration à différentes sources, des frises de l'Antiquité aux photographies des réfugiés du Rwanda migrant vers le sud du Soudan en passant par les représentations de saints de l'art chrétien ou les peintures de processions chez Goya.
Là encore, la référence à Platon peut être convoquée avec le défilé des silhouettes anonymes portant des objets et projetant leurs ombres sur la paroi de la caverne.

Elle apparait pour la première fois dans l'œuvre Arc/Procession: Develop, Catch Up, Even Surpass de 1990.

"La procession est une forme que j'ai utilisée maintes fois auparavant, essayant d'englober dans mon travail la plus grande partie de la population mondiale. La procession sans fin de personnes portant sur leur tête et leurs épaules des paniers, des paquets de vêtements, des butins de guerre. toute l'Histoire portée par eux."
(William Kentridge More Sweetly Play the Dance, cat. ex., Amsterdam, Eye Filmmuseum, 2015, p 25-26)

Pour le projet à Rome en 2016, la procession de silhouettes de 10 mètres de hauteur réalisées par pochoir et nettoyage à haute pression sur le mur de marbre de 500 mètres longeant le Tibre, évoque l'histoire de la ville, de l'Antiquité aux migrants rejetés des côtes italiennes ou la mort du cinéaste Pasolini.

 

 

 

Sources
William Kentridge, Un poème qui n'est pas le nôtre, LaM et Kunstmuseum Basel, éditions Flammarion, 2019
William Kentridge More Sweetly Play the Dance, éditions Eye Filmmuseum


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