éducation physique et sportive

I - Les doutes d'une profession :
Depuis une quarantaine d'année que je suis dans le métier, soit comme étudiant, soit comme professeur, soit comme inspecteur, soit maintenant comme retraité, j'ai toujours connu une profession, une discipline dans le doute, l'angoisse, et la double crainte d'une délocalisation (externalisation) et celle d'une substitution (remplacement par des professionnels du sport, moins bien formés et moins bien payés).
    Délocalisation : C'était le cas en 1975 (nous étions rattachés  à l'époque au Ministère de la jeunesse et des Sports) lors de la tentative par le Ministère de créer les CAS (centre d'animation sportive) et d'y affecter des enseignants d'EPS.
    Substitution : C'est déjà en partie le cas dans l'enseignement primaire (natation, animateurs municipaux) et quelquefois dans l'enseignement secondaire (notamment lorsqu'on veut permettre à ses élèves de pratiquer une APPN telle que le golf, le ski, l'aviron, la planche à voile etc. ...).
Ces angoisses ne sont pas à mon sens sans fondement, mais c'est l'analyse des causes qui génèrent cette situation d'incertitude qui fait défaut. On ne sait pas trop, dans la profession, à quoi imputer cette espèce de marginalisation de la discipline dans le système éducatif français. Je dis bien marginalisation de la discipline et pas marginalisation de ses enseignants. Car dans la plupart des cas, les professeurs d'EPS sont appréciés dans les établissements scolaires pour leur dynamisme, les projets d'action et d'animation dont ils sont porteurs, l'envie qu'ils manifestent de s'intégrer à des dispositifs interdisciplinaires (c'est surtout vrai au collège et beaucoup moins sensible au lycée), les bonnes relations d'enseignement qu'ils entretiennent avec leurs élèves et la connaissance qu'ils ont des enfants, adolescents/élèves.

II - Les raisons de ces doutes :
Personnellement, je ne prétends pas détenir la « Vérité », mais je vais vous livrer mes éléments d'analyse et de compréhension du sujet.
Depuis longtemps, et ce malgré un engagement déterminé et énergique, voire militant de ses enseignants, l'EPS est une discipline d'enseignement qui se cherche et que l'on ne trouve pas. Tout au plus la reconnaît-on comme une discipline d'animation, de pratiques sportives, mais pas du tout comme discipline d'enseignement. Dans ce cas, alors quelle place accorder à l'EPS à l'école ?