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Flora Tristan, enquêtrice sociale et femme écrivain

par Stéphane Michaud

Le conférencier pendant tout le temps de son exposé cherche à démontrer que l'enfance puis son mariage de raison et enfin le retour au Pérou furent la matrice de la veine créatrice de Flora Tristan et de son combat pour défendre les parias.
La biographie se découpe en deux temps : l'enfance jusqu'au mariage puis le voyage au Pérou et le lancement dans l'écriture.

Flora Tristan eut le malheur de naître en1803 de parents espagnols dont le mariage ne fut pas officiel et de perdre son père, héritier de plantations au Pérou, à l'âge de 4 ans. La mère alors n'a pas pu réclamer l'héritage ; une très belle demeure dans le quartier de Vaugirard et la plupart des biens furent confisqués, les espagnols originaires des colonies étant considérés aussi anti français que les espagnols eux-même sous le règne de Napoléon 1er. Sa mère l'élève tant bien que mal et fait en sorte qu'elle se marie dès l'âge de 18 ans avec André Chazal, un artiste graveur. En trois ans, elle a trois enfants et un jour son mari, l'expulse avec ses enfants. Elle se retrouve à la rue. Elle comprend qu'elle ne peut compter que sur elle même pour assumer ses enfants. Elle sait qu'au Pérou, elle peut retrouver une grand-mère et un oncle, elle place ses enfants chez une nourrice et s'embarque.

Ce voyage sert de prémisse à ce qui l'attend au Pérou, le voyage dure six mois au lieu de quatre mois. Elle ne voyage qu'avec des hommes. Elle part de Bordeaux pour atteindre Valparaiso. Elle sait qu'elle est issue d'une des familles les plus influentes et les plus fortunées du Pérou mais dès son arrivée, elle apprend que sa grand-mère vient de décéder.


Son oncle retarde les retrouvailles et lorsqu'elles ont lieu à Aréquipa. Il loge sa nièce de manière déplorable. Elle se sent humiliée. Elle espère bénéficier de l'héritage de son père mais son oncle juriste lui déclare qu'en tant que fille naturelle, elle ne peut toucher que le cinquième de l'héritage. Son oncle incarne le conservatisme. Il reste royaliste alors que son père avait reçu Bolivar. Flora Tristan réalise que le Pérou est une fausse république, une république de carnaval selon son expression. Elle trouve que sa cousine très religieuse, lui rappelle le temps de l'inquisition. Les descendants des colons se sentent supérieurs, Bolivar est une exception. Ils vivent dans l'esprit d'une caste et le statut de Flora Tristan la rend paria dans une société de convenances fortement rigide. Le voyage au Pérou avec sa cohorte de désillusions fut le catalyseur de son entrée dans le journalisme et l'écriture.


Sa propre existence suffit à alimenter son livre "les pérégrinations d'une paria". Elle dresse plusieurs portraits très aiguisés de son oncle entre autre. Ce dernier ne supporta pas une telle publication et organisa un autodafé. Ses propos sont sans ménagement pour la religion catholique. Elle fulmine contre le culte de la vierge. Elle prend partie pour les esclaves et prend la défense d'une femme qui a tué son enfant pour qu'il ne soit pas esclave. Flora Tristan reproche à Georges Sand d'écrire sous un pseudo masculin et de prendre comme titre pour un de ses ouvrages "lettres d'un voyageur".
Sa mort est en partie le reflet de sa vie, son mari dont elle n'a jamais pu divorcer ne supporta pas que dans un livre, elle le décrit comme un chacal et qu'elle évoque l'attirance ressentie sur le bateau pour un marin. Un soir, il l'abat, elle meurt à peine à quarante ans.

Compte rendu de J Méo Lycée Montesquieu Le Mans
mise en ligne le 10/12/2003


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