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héroïnes et résistantes pendant la seconde guerre mondiale

par Dominique Veillon

Préambule : cette conférence est l'avant dernière du programme et les propos de l'historienne font écho à ceux entendus lors des précédentes conférences sur le vide de la recherche concernant les femmes résistantes. Dominique Veillon pose le problème récurrent du concept " qu'est-ce que résister ?" Elle s'appuie sur la définition de François Bédarida " une action volontaire contre l'occupant nazi ; résister c'est désobéir d'abord. Il y eut un colloque sur l'engagement résistant féminin en 1977, la revue Clio a consacré un numéro sur les femmes résistantes et un article de Laurent Douzou dans les Cahiers de l'institut historique du temps présent traite de cette question.


Développement : L'historienne va aborder trois thèmes dont la problématique commune porte sur la difficulté d'étude de la résistance au féminin.

La femme par la pratique de la résistance civile est-elle pleinement consciente des actes qu'elle accomplit ? Le statut de la femme dans la société explique un tel effacement et cette non reconnaissance après guerre. La résistance féminine est inscrite dans des tâches quotidiennes qui demeurent obscures (porter des journaux, des papiers dans des landaus, lors de leur déplacement à vélo).

Londres envoyait des consignes qui interdisaient aux femmes de participer à des missions de parachutage. Quelques femmes occupèrent des fonctions importantes dans les réseaux mais très peu l'exemple de Marguerite "Gonet" chef départemental dans le mouvement libération-sud en Isère, elle était mère de famille de 9 enfants, un autre exemple Marie Madeleine Fourcade qui est devenue chef du réseau l'Alliance.

Les anonymes se comptent par milliers et elles sont surtout agents de liaison, convoient des aviateurs tel dans le réseau Comète fondé par le père Riquet. Elles sont secrétaires, distribuent des journaux mais rarement rédigent des articles. Le 31 mars 1942, des femmes manifestent devant des magasins d'alimentation, quelques unes seront arrêtées. Leurs foyers servent de lieu de réunion ou de refuge. Une femme devient souvent résistante parce que son mari l'est : Suzanne Busson ou Madeleine Barrault présidente de la Cimade (organisme protestant dont la mission était de protéger les persécutés et menacés d'arrestation) ou bien ce sont des femmes actives ayant une forte personnalité. Les historiens ont du mal à cerner les motifs d'engagement des femmes, certes il y a le patriotisme qui guide une Germaine Tillon, une Geneviève de Gaulle mais quelles peuvent être les autres raisons, il est de bon ton de penser que les femmes auraient moins le goût du risque ! Elle sont moins touchées par le STO, certaines vont s'allonger sur les voies pour empêcher les trains de partir. Sur l'ensemble des résistantes, 40% sont mères au foyer, on constate peu d'agricultrices, en fait cela est comparable avec les hommes où le poids des agriculteurs dans la résistance fut inférieur à celui dans la société.

Les héroïnes, elles, sont très peu nombreuses : les plus médiatiques demeurent Lucie Aubrac, Geneviève de Gaulle mais restent dans l'ombre la soeur de Jean Cavaillès, la femme de Pierre Brossolette, Gilberte. Leur engagement est plus fondé sur le dévouement. Lucie Aubrac justement doit sa postérité à l'évasion organisée de son mari, son livre "nous partirons dans l'ivresse" à sa sortie s'est plus vendu que la "France de Vichy" de R O Paxton, le double de tirages : 24820 contre 11800. Le parti communiste s'est choisi comme héroïne Danièle Casanova.


Conclusion : Dans la salle, le public va justement évoquer la polémique médiatique concernant le couple Aubrac avec au coeur le journal Libération. Le public a ses défenseurs et détracteurs des époux Aubrac. Dominique Veillon exprime un embarras par rapport à cette affaire et elle pose le problème du témoignage. Cela conduit à se questionner sur la difficulté d'étudier la Résistance en raison des contradictions entre les sources orales et les sources écrites. Pour autant si l'on doit faire le bilan de ces conférences, il reste à défricher le terrain de la Résistance féminine aussi un appel est lancé : il faut encourager la recherche sur la Résistance féminine.

J Méo lycée R Garnier 72400 la Ferté-Bernard 


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