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la guerre et après.

Par Françoise Thébaud

L'introduction permet de faire le bilan sur l'historiographie de la question : la guerre fut-elle un facteur d'émancipation pour la femme ?
Il a fallu attendre les années 1980 pour que des travaux mettent en évidence que la guerre n'a pas été propice à une évolution des mentalités, elle fut même le contraire, aujourd'hui les historiens s'accordent à penser qu'il est difficile de mesurer le fait émancipateur, pour l'historienne Anne-Marie Sohn, les femmes profitent au même titre que les hommes de l'amélioration des conditions de vie. Deux derniers constats ponctuent le préambule: la condition de la femme demeure très hétérogène et il existe une rupture entre les années 20 et 30.


La structure de l'exposé sera thématique : les femmes et leur condition de travail puis les femme et les droits politiques et civiques et en dernier, l'historienne consacre une partie à l'effort mené pour favoriser la différence sexuelle, la distinction entre les deux pôles sera un héritage de la grande guerre d'où en partie le silence sur le sort des femmes dans les zones occupées, le registre de la souffrance était masculin (voir précédente conférence).

Inévitablement, la femme va quitter les tâches domestiques et délaisser les travaux de couture au profit de travaux masculins tout particulièrement lorsqu'elle devient ouvrière dans les arsenaux.1918 et l'armistice sont annonciateurs d'un retour de la femme au foyer, d'une rupture où le pourcentage de femmes actives va baisser notablement jusque dans les années 1950, cette situation étant favorisée par le recul notable de l'activité agricole. Certains employeurs vont conserver une main d'oeuvre féminine en raison de leur efficacité pour le travail à la chaîne. Certains métiers perdent du crédit auprès des femmes; de moins en moins, elles veulent redevenir domestiques, leurs ambitions se tournent vers les métiers tertiaires que les femmes vont investir d'autant plus que leur meilleure tenue encourage les patrons à les employer. La professionnalisation des métiers sociaux fut un créneau où les femmes s'engouffrèrent. La guerre a surtout permis l'éclosion de nouveaux métiers qui sont une aubaine pour les femmes désireuses de rester actives.
Les professions libérales attirent le corps social féminin, le baccalauréat devenant identique pour les deux sexes, certaines font des études universitaires parce qu'elles sont soucieuses de vivre de manière indépendante sur le modèle de quelques femmes comme Colette, Marie Curie, Suzanne Wengler et Louise Weiss.

En matière de droits politiques, c'est la stagnation, le sénat et le parti radical sont les organes politiques qui s'opposent au vote féminin, pourtant en Belgique, les veuves et les mères de soldats tués obtiennent le droit de vote, les féministes sont divisées sur les moyens de lutte pour obtenir le droit de vote( écho avec le débat récent provoqué par la loi sur la parité). Les associations à but social vont permettre à certaines femmes d'avoir une vie publique.
En matière de droits civils, c'est une régression. Il est interdit d'évoquer le contrôle des naissances; si la pratique de l'avortement est correctionnalisée en 1923, c'est parce que l'Etat pense que les juges seraient plus sévères que les jurés de cour d'assises enclins à ne pas condamner les faiseuses d'ange et leurs clientes. Malgré la création d'une médaille pour les mères de familles nombreuses, on constate que le taux de natalité demeure faible.
Dans leur vie quotidienne, c'est le changement vestimentaire qui va simplifier la vie féminine, fini les chapeaux encombrants, les chignons ; certaines femmes décident de pratiquer un sport et de sortir seules.

L'antiféminisme connaît une recrudescence surtout dans les années 1930, les mariages sont moins nombreux, on condamne certaines femmes à rester célibataires, ce sont les veuves blanches. Les hommes demandent le divorce parce qu'ils trouvent que les femmes ont changé. L'idée d'émancipation viendrait d'Allemagne, une femme Colette Yvert déclare les femmes perdent le bonheur si elles travaillent.
Le cinéma contribue à cette rebipolarisation de la société, les propos les moins antiféministes sont ceux qui mettent en avant la complémentarité entre les sexes.
La volonté de reviriliser la société sert à effacer les comportemen
ts hystériques masculins provoqués par le syndrome choc de l'obus.

J Méo lycée Montesquieu le Mans
mise en ligne le 15 avril 2003


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