histoire-géographie-citoyenneté

par Claude Petitfrère

L'historien va d'abord exposer la perception de la place de la femme dans la contre révolution , il va constater la difficulté de trouver des traces de la participation féminine pour terminer sur les fonctions attribuées aux femmes lors de l'insurrection vendéenne.

Les sources des historiens du XIXème siècle tout particulièrement Michelet sont le témoignage de Carrier exprimé dans une lettre envoyée au comité de salut public en décembre 1793. Pour Carrier, les femmes ont fait fusiller les soldats républicains. La violence des femmes s'explique par leur soutien aux prêtres réfractaires, elles les ont encouragés à refuser de prêter serment. Les femmes sont suspectées d'être espionnes ; elles participent aux persécutions. Michelet s'appuie sur de tels écrits et corrobore cette perception de la femme autant maîtresse de maison que pilier de l'Eglise, leur fanatisme serait supérieur à celui des prêtres.
Dans le camp royaliste, on considère que les femmes participent de manière spontanée à la révolte vendéenne afin de renouer avec l'âge d'or de l'ancien régime. Le témoignage féminin majeur est celui de la marquise de Rochejaquelain, ayant été la femme et la fille des trois grands chefs de Vendée. Elle fait partie de cette poignée de femmes déguisées, une dizaine. Ces quelques femmes soldats retiennent l'attention des royalistes. L'une d'entre elles Renée Bordereau a fait paraître ses mémoires, elle raconte avoir tuée 21 républicains sur le Layon le 21septembre 1793.
Dans les années 30, un historien fait sienne l'idée de l'insurrection spontanée; il y a trois paliers : le refus de la constitution civile du clergé, dans un deuxième temps, elles auraient condamné la violence qui se développait puis résignées à cette spirale de la violence, elles seraient devenues aussi actives que les hommes. cet historien se rapproche de Michelet lorsqu'il affirme que la femme est plus chrétienne que l'homme.

C'est par le biais des sources de la répression que le destin de ces femmes surgit, on constate qu'elles sont autant menacées que les hommes d'être exécutées. Sur 199 individus interrogés par le comité de surveillance, 107 sont des femmes, elles sont essentiellement accusées de soutenir les prêtres réfractaires. Sur les 2000 fusillés sur la commune d'Avrillé, les femmes représentaient la moitié. Autre source les dossiers souscrits sous la restauration pour percevoir des indemnités. Ces dossiers éclairent sur l'évolution des modes de combat. Les femmes sont mentionnées dans les troupes lorsque les soldats royalistes ne peuvent plus rentrer chez eux parce que trop éloignés pour les combats de leur domicile. La rupture se produit après la défaite vendéenne à Cholet à la mi-octobre.

Les troupes royalistes vivent dans l'espoir de toucher une aide militaire anglaise, la bataille se poursuit et au Mans, de nombreuses femmes seront blessées et tuées. Certaines femmes échappent à l'exécution si elles épousent des républicains.
leurs attributions dans la troupe les conduisaient à dépouiller les cadavres, à acheter des munitions par le biais de trafics d'armes, avec des fonds de tissu, elles font de la charpie et accompagne les blessés essaient de les soigner. Globalement, seuls quelques témoignages mentionnent les femmes présentes dans les zones de combat. Les femmes connaissaient un sort aussi peu enviable que les hommes tués au combat, leurs corps est mis en batterie.
L'historien dévie sur le sujet initial pour évoquer les femmes faisant partie des réfugiés fuyant les combats de la guerre civile. Une thèse vient d'être présentée sur les réfugiés de l'ouest. Ce sont plus les hommes qui seraient partis se sentant plus menacés.

Une phrase conclusive : Les archives restent très souvent silencieuses sur les femmes, nous savons que les femmes seront victimes de la terreur à Nantes au même titre que les hommes, elles subiront la mesure dégradante de la nudité avant d'être jetées dans la Loire.

Compte-rendu par J Méo Lycée Montesquieu Le Mans
Page mise en ligne le 27 mars 2002