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Le féminisme et l'Union sacrée

 par Florence Rochefort

L'exposé est divisé en trois parties : le choc de la guerre sur le féminisme, les nouveaux rôles que les femmes s'attribuent, le retour à la lutte féminine et aux droits de la femme.

En guise de préambule, l'historienne rappelle que pendant la belle époque, le féminisme a connu son apogée. Les féministes se battent pour l'égalité des droits civiques. L'association la plus dynamique est l'union française pour le suffrage des femmes. On retrouve quelques individualités telle Madeleine Pelletier, médecin qui revendique le droit à l'avortement. Dans l'ensemble, le féminisme reste modéré, on envisage des compromis tel le droit de vote accordé aux femmes pour les élections municipales. Le cinq juillet 1914, une manifestation est organisée afin de rendre hommage à Condorcet, elle sera permise par les autorités qui jusqu'ici les interdisaient.

Les féministes adhèrent à l'union sacrée, Marguerite Witte de Schlumberger lance un appel aux femmes afin qu'elles mettent en priorité les devoirs par rapport aux droits. Va naître un patriotisme féminin: encourager les soldats, soigner les blessés, mettre sa force de travail à la disposition des moyens de production à l'effort de guerre. Un geste patriotique est accompli lorsque les associations féministes refusent de participer à un congrès de la paix à La Haye en 1915, pour autant une féministe comme Nelly Roussel aurait voulu une participation à la Haye, certes elle dénonce le militarisme prussien mais elle considère qu'il ne faut pas réprouver le peuple allemand.

L'action concrète des féministes se matérialise par des entraides à l'égard des familles dispersées. Les féministes ouvrent des foyers pour soldats où l'alcool est interdit, Marguerite Durand propose un engagement militaire féminin.

La guerre génère des actions et des situations spécifiques : la féminisation de postes de travail jusque là masculins, le viol des femmes dans les zones occupées, le sort des veuves sur le plan juridique sans compter le dénuement matériel dans lequel certaines sont plongées.

La durée de la guerre laisse le temps de renouer avec des luttes féministes fondées surtout sur la notion d'égalité de salaire : le slogan travail égal, salaire égal illustre ce combat. Les parlementaires sont interpellés sur cette question, les féministes demandent le soutien de la CGT, une des revendications porterait sur un salaire minimum. Le droit de vote est à nouveau mis sur la sellette lorsque les féministes répondent à la formule de Maurice Barrès faisons voter les morts réclamons le vote des vivantes. Les femmes revendiquent la conservation de leur nom de jeune fille.

En conclusion, l'historienne rappelle que le désir pour les féministes de participer aux traités de paix restera lettre morte. Les poncifs masculins sur la dimension bourgeoise du féminisme se rajoutent à l'idée que le féminisme soit un combat déplacé après guerre, l'inquiétude majeure étant la dépopulation avec pour corollaire les moyens d'y remédier.

J Méo Lycée Montesquieu le Mans

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