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les dynamiques de l'Afrique australe face à la mondialisation

mis à jour le 19/11/2018


Vignette carte Afrique du sud / Afrique australe

Une proposition pour traiter des dynamiques de l’Afrique australe face à la mondialisation et réfléchir, à partir de l’exemple de l’Afrique du Sud et en lien avec l’EMC, aux espaces publics (définition, fonctions et enjeux).

mots clés : Afrique australe, mondialisation, Afrique du sud, CRCN, crcn-1.1, crcn-1.2, crcn-1.3, crcn-5.2


En introduction, un choix de cartes (les traites négrières du VIIème au XIXème siècles ; les richesses en ressources naturelles ; la part du PIB par pays au PIB mondial) permet de montrer que l’Afrique n’a pas été en marge de la mondialisation et qu’elle est aujourd’hui insérée dans la mondialisation dans une position certes inégale et dominée.

L’introduction permet de dégager la problématique : Comment l’Afrique –ici l’Afrique australe- s’insère-t-elle aujourd’hui dans la mondialisation, avec quelles possibilités de développement et quelles fragilités ?

Dans un premier temps, une étude de cas concernant une ville moyenne sud-africaine est proposée. L’étude est menée à partir d’un SIG et de deux cartes concernant la répartition de la population (par origine et par revenu cf. https://dotmap.adrianfrith.com/ - annexe 1lien de téléchargement d'un fichier). A partir de ces différents documents, les élèves doit compléter un fond de carte afin de montrer l’héritage post-apartheid et les facteurs d’intégration à la mondialisation.

Proposition de correction :

 

E. Soubise


 

L’exemple de Newcastle permet de montrer la présence de grands groupes mondiaux comme Arcelor Mittal et celle d’une main d’œuvre immigrée d’origine asiatique.

Lors d’une deuxième séance, deux autres exemples des dynamiques de l’Afrique australe sont étudiés. Tout d’abord deux documents portant sur l’exploitation des ressources minières au Mozambique sont proposés (annexe 2lien de téléchargement d'un fichier). Un article et une carte permettent de constater l’exploitation des ressources par de grandes entreprises transnationales et l’aménagement d’un territoire dans cette perspective. Ensuite, on propose aux élèves un article de presse sur le développement du tourisme en Afrique australe. Cet article permet de montrer qu’il s’agit d’un tourisme international et de relever les différents espaces et types de tourisme (annexe 3lien de téléchargement d'un fichier).

Sur un fond de carte, future carte de synthèse, on demande ensuite aux élèves de localiser l’Afrique du Sud et le Mozambique ainsi que les autres pays de l’Afrique australe mentionnés dans l’article sur le tourisme.

Les documents étudiés lors des deux premières séances permettent de mettre en évidence les marques liées aux dynamiques induites par la mondialisation (littoralisation, urbanisation, mobilités humaines, flux économiques, réseaux de transports et aménagements portuaires…)

Le troisième temps de la séquence est consacré à la construction de la carte de synthèse. A partir des données de la Banque mondiale, on peut distinguer les différents pays de cet ensemble selon leur IDH et PIB. On peut ensuite demander aux élèves de compléter la carte à partir d’un dossier documentaire (annexe 4lien de téléchargement d'un fichier). Les élèves doivent alors sélectionner les informations pertinentes, attribuer des figurés à chaque information, réfléchir au classement de ces informations. On peut différencier le travail en distribuant une légende partiellement complétée par exemple.

Une proposition de correction :
 

 

E.Soubise
 

La séquence est ensuite consacrée à la notion d’ « espaces publics » et mêle géographie et EMC.

Dans un premier temps, une photographie d’une plage du Cap datant de 1985 est projetée en classe :

 

Source : https://www.flickr.com/photos/un_photo/3312302890

L’objectif est de réfléchir au statut de la plage. Ici c’est un espace réservé où la coprésence est interdite. A l’aide de cartes, on peut montrer que la ségrégation des plages était la norme durant l’apartheid :

 

Durant la période 1953-1989, la ségrégation des plages a été institutionnalisée par l’Etat.

Dans un deuxième temps, on fait réfléchir les élèves à la notion d’espaces publics. Pourquoi les plages d’Afrique du Sud sous l’apartheid n’étaient pas des espaces publics ? Comment définir les espaces publics ? Quatre points sont à faire émerger. Les espaces publics sont :

  • Des espaces accessibles (ouverts et majoritairement gratuits)
  • Des espaces qui appartiennent au domaine public, à l’Etat
  • Des espaces de coprésence, que l’on peut fréquenter librement
  • Des espaces soumis à des réglementations.

Les espaces publics sont donc des lieux où l’égalité et le refus des discriminations sont affirmés. Ils sont le reflet des sociétés et de leurs politiques. Leurs aménagements incarnent une vision de la société tout comme ils en procèdent.

En Afrique du Sud, la déségrégation des plages commence au milieu des années 1980. Les conseils municipaux décident de l’ouverture « à toutes les races » de leurs plages. En novembre 1989, le président F. de Klerk, demande aux autorités locales de mettre fin à la ségrégation des plages. A la fin de l’année 1989, toutes les plages sont ouvertes.

Qu’en est-il aujourd’hui au Cap ? Un premier document peut être utilisé pour montrer les permanences de la répartition de la population :

 
 

Puis un court extrait d’un article du Cape Town journal permet de constater que la fréquentation des plages reste conditionnée à l’appartenance ethnique :

“Many of the more exclusive Atlantic coast beaches, which used to prohibit blacks, still tend to attract almost entirely whites, reinforcing the divide.

“I hate going to Camps Bay because everyone there is white,” said Yoliswa Dwane, referring to an upscale seaside suburb on the Atlantic coast that was once reserved for whites. “You don’t get the perception that this is an integrated country.”

Source : https://www.nytimes.com/2012/03/23/world/africa/in-cape-town-many-black-south-africans-feel-unwelcome.html

En effet, les anciennes plages « blanches » continuent d’être fréquentées essentiellement par les blancs et les touristes. Ce sont les plages les plus centrales et les mieux mises en valeur : Camps Bay, Clifton. A l’inverse, les plages les plus éloignées et les moins bien reliées sont associées à la violence et à la criminalité et demeurent des espaces fréquentés seulement par la population locale noire et métisse : cas des plages de Monwasibi et Strandfontein.

Les plages du Cap sont donc des espaces publics où la coprésence n’est encore que limitée.

On propose alors aux élèves une nouvelle photographie :

 

W&A Waterfront

Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:V%26A_shopping_centre,_Cape_Town_2.jpg

Il s’agit d’un mall (grand centre commercial) au centre de la ville du Cap. De nouveau, les élèves sont interrogés sur le type de lieu photographié et sur son statut. Par son aspect luxueux et sa localisation en centre-ville, ce mall pourrait apparaitre comme un lieu encore ségrégé. Cependant il n’en est rien. Des statistiques permettent de constater la mixité de ce lieu :

 

Cliquez ici pour la source lien

Puis, quelques témoignages sont lus :

« I like this place also because you can meet different people and you get to know them. (…) You can see different people, like in languages, in cultures, but they can meet each other. Yes it really reflects the new South Africa. » (agent de sécurité africain, 33 ans)

« The young people, they come to stand and look. They want to look pretty, and fashionable … It is an extroverted place. (…) I like to look at the foreigners. » (homme, Coloured, 19 ans)

« I like the entertainments, like the music; and also you can see people who are in TV, you can see celebrity, famous politicians. » (agent de sécurité africain, 27 ans)

“I read in a book that it is the safest place in South Africa.” (German female, retired in South Africa, 78ans)

“I never cross any incidents here. People are well behavioured here.”(Coloured male driver, 60 ans)

 “There is a lot of security here.”(White male, accountant, 30 ans)

“I feel quite safe. It’s much more safer.” (Coloured female, retired, 87ans)

Sources : 
Vivet Jeanne & Houssay-Holzschuch Myriam, Blurring the line : Privatisation and 'Publicisation' at the Victoria&Alfred Waterfront, Cape Town. 2010
Houssay-Holzschuch Myriam, 'Peace in a coffee cup' : espaces publics dans Le Cap post-apartheid. 2012
https://journals.openedition.org/echogeo/13054

Ces témoignages mettent l’accent sur le sentiment de sécurité qu’offre le Victoria and Albert Mall. La sécurité est l’un des enjeux pour le développement de l’Afrique. Le caractère privé de ce lieu assure paradoxalement sa publicisation. Cet exemple permet de montrer que concernant les espaces publics, les acteurs du privé se substituent aux responsables publics dans un mouvement de privatisation sur le modèle américain du mall. Les espaces privés d’usage public se multiplient à l’échelle mondiale. Les malls constituent des espaces clos et accessibles où la déambulation gratuite est possible, où des agents assurent la sécurité.

L’objectif est ici de faire comprendre aux élèves que les espaces publics sont des lieux du vivre ensemble et qu’ils requièrent une « inattention civile » (cf. Erving Goffman) c’est-à-dire une indifférence mutuelle bienveillante, la garantie d’un anonymat qui conditionne le vivre ensemble.

Le W&A Waterfront permet également de montrer des permanences : celle d’un héritage colonial notamment. Le Waterfront a conservé son modèle : le pier anglo-saxon. Il a l’aspect d’un port victorien (l’architecture, les quais, les entrepôts). Ce mall, qui attire plus de 20 millions de visiteurs par an, témoigne également de l’insertion de l’Afrique du Sud dans la mondialisation, de sa reconversion actuelle de l’industrie vers les services et le tourisme. 

 
auteur(s) :

Elodie Soubise, professeur HG, Les Ponts de Cé

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 4, 4ème

type pédagogique : démarche pédagogique, étude de cas

public visé : enseignant

contexte d'usage : salle multimedia, classe

référence aux programmes : Cycle 4 - 4ème
Thème 3 : Des espaces transformés par la mondialisation
sous-thème 3 : Les dynamiques d'un grand ensemble africain

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