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les femmes dans les révolutions parisiennes de 1830/1848/1871

par Michèle Riot-Sarcey

L'historienne en préambule s'appuie sur une citation d'une communarde Andrée Léo: "les républicains ont détrôné Dieu et l'Empereur mais voulaient encore des sujets : les femmes".
Elle rappelle aussi que la Révolution de 1789 fut inachevée, qu'il fut impossible à la royauté malgré tout de revenir à l'ancien régime. Les révolutions du dix neuvième siècle sont des prolongements de la principale révolution. Le développement sera chronologique

1830/1835 : un moment exceptionnel selon l'historienne, pendant les trois glorieuses, on a pensé tirer sur les horloges de la place de la Bastille pour arrêter le temps. Il est revendiqué l'émancipation du peuple, apparaît la figure du prolétaire. Pour autant Claire Demars perçoit que les révolutions ne profitent pas aux femmes, elle finit par se suicider. Elle pensait que les révolutions se faisaient dans les alcôves, dans le privé. Les saint simoniens parlent d'affranchissement pour les femmes. La demande de Sophie Mazure à Guizot, d'ouvrir aux femmes les écoles normales d'instituteurs, illustre une politique plus réformiste que révolutionnaire. Après 1835, la femme disparaît au profit à nouveau de la mère et du devoir maternel

1848 : des prémisses à une nouvelle révolution sont perçus par Tocqueville et Hugo en raison de grèves inattendues. L à encore, les républicains imaginent que cette révolution assure la pérennité d'un régime républicain. Les femmes toujours dans le courant saint simonien espèrent se faire entendre cette fois. Elles utilisent des journaux comme la voix des femmes. Elles s'interrogent sur les institutions dont pourrait se doter la jeune république mais c'est très vite le désenchantement notamment avec l'échec des ateliers nationaux. Le résultat des élections profite aux notables locaux peu enclins à servir l'esprit républicain, la nouvelle assemblée ne représente pas le peuple et ce n'est pas la dernière insurrection de juin qui renverse la tendance à faire confiance à un homme autoritaire .Les femmes subissent les attaques d'artistes dont Daumier : les femmes sont dessinées en homme, on cherche à les ridiculiser en déformant leur nom comme celui de Jeanne Deroin. Georges Sand est condamnée par le Vatican, pourtant elle n'a pas la prétention d'user de sa célébrité pour entamer une carrière politique, à ses yeux, ce qui compte, c'est la liberté dans la vie privée. Le coup d'état de Louis- Napoléon engendre des représailles, Jeanne Deroin s'exile en Angleterre, Pauline Roland doit subir l'exil en Algérie.

1871 : On ne peut pas parler de prémisses pour le fait communard, la nouveauté est l'idéologie socialiste avec la première internationale. Cette idéologie n'est pas franchement féministe à l'exception de Varlin, un futur communard qui fut assassiné.
Pour l'ouvrier, son salaire doit être suffisant pour permettre à sa femme de ne pas travailler. Les femmes participent à la Commune, insurrection avant tout parisienne, Georges Sand ne soutient pas les communards, peu d'intellectuels vont dénoncer les exactions commises à l'encontre des communards. La troisième République veut faire oublier la Commune, la construction du sacré Choeur est significative de cette volonté à gommer l'esprit révolutionnaire chez les républicains. Certes, Louise Michel reste la figure la plus emblématique de la Commune, au demeurant, la femme surnommée pétroleuse fut une fois de plus ridiculisée lors de cette ultime révolution ou insurrection populaire.

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