histoire-géographie-citoyenneté

Marcel Felser est  ingénieur électricien, classe 1913,  il s'engage volontairement en août 1914, et combat essentiellement dans les Vosges à partir de décembre 1915.
 Il fait l'essentiel de son service dans le 1er régiment du génie, affecté à une compagnie électrique.
Ce qui est exceptionnel, c'est qu'il photographie sa guerre : 400 clichés ont été récemment redécouvert par son petits fils. Le livre nous propose 118 vues très personnelles, qui permettent de retracer le parcours d'un soldat. Des autoportaits marquent le souci de laisser une trace personnelle, on le voit se photographier dans la posture de l'observateur des lignes ennemies. Ces photos traduisent l'attente, l'angoisse, les conditions de vie dans les tranchées des Vosges sont très explicites au travers de ces clichés.
Un chapitre porte sur les croix de Bois, les cimetières de soldats avec des clichés de tombes isolées. De nombreuses photos montrent les camarades, les copains d'escouade. Des photos précieuses, pleines d'humanité.
Marcel Felser s'attache aussi à fixer le contraste entre les matériels les plus modernes employées par l'armée et l'archaïsmes des conditions de vie ou des moyens de transports. Les ânes ou mulets assurent encore la logistique dans les secteurs les plus difficiles !
D'autres images illustrent les moments de  repos à l'arrière, les permissions, mais aussi les destructions, les paysages blessés par la guerre.Je trouve ce livre tout à fait remarquable, témoignage précieux d'un témoin du siècle dont le parcours s'achève à Buchenwald en décembre 1944. Agé de 47 ans en 1940, Marcel Felser s'est en effet engagé dans la résistance, arrêté en octobre 1943, il est déporté à Buchenwald. Transféré à Langenstein en  octobre 44 il finit par mourir d'épuisement.