histoire-géographie-citoyenneté

Les perspectives énergétiques dans le Grand Nord tendent à redéfinir,dans le cadre d'une accessibilité croissante des ressources naturelles en termes de coûts d'exploitation et d'acheminement des matières premières, une nouvelle identité pour les territoires polaires nord-américains que sont le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Nunavik et l'Alaska. L'espace-vécu et rêvé par les différents acteurs présents dans la région ( États, communautés autochtones, associations, compagnies privées, élus locaux...) engendre ainsi de véritables rivalités de pouvoirs. Tantôt perçus comme des régions-ressources exploitables ou comme des refuges écologiques, les territoires polaires perdent progressivement de leur nordicité et de leur isolement. A travers une grille de lecture territoriale fondée sur les différentes représentations que les divers acteurs se font de la région, qu'elles soient d'ordre à véhiculer les intérêts de l'autochtonie, de l'écologie et/ou de l'économie, l'ouvrage analyse les rivalités de pouvoir qui détermineront la future identité de la région. Si l'Arctique nord-américain relève d'une géopolitique externe dans le sens où s'y opposent des acteurs, des stratégies et des intérêts nationaux et supranationaux, le prisme d'une géopolitique interne, basée sur une échelle territoriale plus réduite et sur des projets d'aménagement locaux, est également évoqué dans l'ouvrage de Guillaume Breugnon. Car si les acteurs concernés sont sensiblement différents, les divers usages (politique, économique, résidentiel...) que ces derniers font de leur territoire, les intérêts qu'ils défendent, les objectifs et les stratégies qu'ils se sont fixés et le contrôle qu'ils souhaitent exercer génèrent des rapports de force potentiellement conflictuels.