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quelle place accorder à l’oral dans le cours de latin aujourd’hui ?

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Le latin, une langue qui se parle ?

Il pourrait paraître incongru de se poser la question de la place de l’oral en langues anciennes, que l’on a longtemps appelées, dans le système scolaire français d’aujourd’hui, langues mortes par opposition aux langues vivantes. Cette opposition a donc logiquement  fait perdre de vue la nature orale de la langue latine dans son enseignement et par conséquent, a souvent écarté des pratiques les tentatives d’imprégnation de la langue latine par l’oral.
Il n’est pas forcément naturel de parler latin à ses élèves pour leur apprendre la langue… et pourtant ! La réflexion est ouverte et la question de la place de l’oral en cours de latin s’est posée, de manière légitime, dans le cadre de la réflexion plus générale amorcée, depuis quelques années, sur la refondation de l’enseignement des LCA.
Les ressources publiées par Eduscol en octobre 2013 consacrent un chapitre complet aux pédagogies utilisant l’oral comme méthode d’apprentissage du latin : oraliser le latin.

Les réflexions tendent à montrer que "l’approche oralisée doit être considérée comme moyen, accélérateur et levier" pour lire et comprendre un texte latin et non comme "une fin en soi" (LCA- Refondation pédagogique, Ressources Eduscol, octobre 2013).
Toujours selon le même article, lire le latin à haute voix, questionner et répondre en latin permet une appropriation plus intuitive et directe du discours latin, sans pour autant calquer l’apprentissage oralisé du latin sur les enseignements des langues vivantes : "Il s’agit tout simplement de s’appuyer sur le besoin naturel des élèves de "parler" une langue inconnue présentée à leur apprentissage, quelle que soit cette langue ; nous avons là un levier pédagogique tout à fait normal aux yeux des élèves". L’objectif de l’oralisation est d’acquérir plus rapidement les premières bases, permettant ainsi la lecture et la compréhension de textes authentiques. Cette démarche pédagogique s’avère donc particulièrement efficace lors des premiers apprentissages.

Méthode audio-orale ou lecture oralisée des textes ?

Ne confondons pas la méthode audio-orale inspirée de la méthode du danois Hans H. Ørberg, reprise en France par Claude Fievet, à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour dans les années  80, avec l’utilisation de textes en lecture reconstituée qui permet une approche oralisée d’un passage et constitue une première étape dans la compréhension du texte. En entendant les mouvements de la phrase oralisée, par exemple, les discours de Cicéron retrouvent toute leur dimension oratoire par une telle approche et la construction syntaxique devient bien plus claire aux yeux des élèves.

Premiers bilans

Sylvie Justome, IA-IPR dans l’académie de Bordeaux l’explique en préambule des ressources publiées sur Eduscol : "L’objectif de l’oralisation doit rester clair : il s’agit d’obtenir des progrès plus rapides dans l’acquisition du vocabulaire courant, notamment des "mots-outils" et dans l’appréhension des structures de la langue. L’enjeu est d’accélérer l’accès aux premières bases qui permettront ensuite de lire et comprendre les textes authentiques".
L’envie d’apprendre repose sur un enthousiasme fort et une vive curiosité à maintenir en éveil en 5e : reconnaissons à cette pratique de l’oral une entrée en matière directe, propre à répondre à cette appétence du latiniste débutant. Les structures syntaxiques, la nature flexionnelle de la langue et le vocabulaire de base deviennent familiers en quelques séances. Cette pratique innovante a montré ses atouts, là où elle a été testée, de même que ses limites, si celle-ci ne permet pas in fine la lecture et la confrontation avec les textes authentiques. Le latin ne saurait se limiter à de simples dialogues usuels dans une salle de classe. L’utilisation de la méthode audio-orale trouve ainsi sa légitimité dans les pratiques de la classe lorsqu’elle s’articule avec d’autres approches des textes.
On pourrait objecter à ces diverses pratiques de l’oral en classe une difficulté à l’utiliser sur d’autres niveaux que ceux du collège. Soulignons alors la mise en œuvre de la méthode audio-orale pour les débutants de l’Université de Pau et des pays de l’Adour par Julie Gallégo. La pratique de la méthode audio-orale en classe de seconde au lycée peut également être un levier pédagogique permettant de mettre sur un pied d’égalité des élèves qui débuteraient et ceux qui seraient confirmés, mais peu habitués à manier "oralement" le latin.
Comme toute méthode, elle ne saurait être exclusive dans son exploitation en classe et son efficacité ne vaut que si la lecture et la compréhension des textes authentiques s’en trouvent facilitées pour l’élève, que si le sens-même du latin affleure plus naturellement, grâce à une première imprégnation réussie de la langue latine par l’oral.

Quelques expérimentations nationales de la méthode audio-orale

Académie de Bordeaux


Académie de Paris


Pratiques de l’utilisation de l’oral en cours de latin dans l’académie de Nantes


Sitographie



 

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