Lettres

Avec une classe de 27 (puis 28) élèves, il est nécessaire en sixième de prévoir des séances en " petits comités ", ce qui est fort heureusement le cas dans mon établissement avec l'" heure de groupe " : j'ai pu ainsi constituer, dans chacun des deux groupes, quatre équipes de trois ou quatre élèves.

L'idée de réunir les tables pour rassembler chaque groupe a beaucoup plu aux enfants, qui y voyaient certainement une aire de liberté. Mais dans un second temps, les participants ont bien vite pris conscience des contraintes nouvelles générées par ce dispositif : la nécessité absolue de travailler ensemble, avec une distribution des tâches en fonction des compétences de chacun. Les consignes s'adressant au groupe et non à des individus, il incombait à chaque équipe de procéder à la répartition. L'apprentissage de cette gestion a été très formateur.

1ère phase : la Cyber-visite au Conseil Général 44

Les élèves et leur professeur se sont rendus dans les locaux du Conseil Général de Loire Atlantique pour une cyber-visite ; durant une matinée, une animatrice a initié tout ce petit monde aux arcanes d'Internet (les site Web, le courrier électronique, etc.) en proposant des activités très ludiques. Cette séance, très appréciée, a certainement permis de donner au projet son assise.

2ème phase : la constitution des matériaux du site

Les élèves devaient avoir lu les quatre contes retenus (" Le léopard et ses taches ", " L'enfant d'éléphant ", " Le chat qui s'en va tout seul ", " Le papillon qui tapait du pied ").

Une " feuille de route a été distribuée à chaque groupe (cf. documents associés).

Tous les travaux n'étant pas réalisés en classe, un calendrier des activités a été constitué, permettant la plupart du temps de tenir les délais. Cependant, le professeur a parfois manqué de rigueur dans ses incitations : certaines tâches n'ont réellement été achevées que plusieurs mois après le lancement du projet, ce qui n'est pas raisonnable.

3ème phase : critique et amendement de la maquette

Comme l'an dernier, les élèves n'ont pu fabriquer eux-mêmes leurs pages Web (deux raisons à cela : le manque de matériel et le manque de formation). C'était donc le professeur qui jouait à nouveau ce rôle.

Une fois la maquette aboutie, j'ai apporté en classe un ordinateur portable, et chaque groupe a eu loisir d'examiner les pages réalisées.
Une fois de plus, j'ai été frappé par la justesse de certaines remarques qui portaient sur des aspects fort complexes concernant l'ergonomie, le type de navigation choisie (" On ne comprend pas cette icône, monsieur ".), la mise en page, le manque d'inter-activité (" Il faudrait davantage de jeux ! "), etc. Quand l'élève devient prescripteur, les relations avec le professeur changent du tout au tout, ce qui rend très cocasse la situation pédagogique...

Certains enfants sont revenus le lendemain avec des propositions abouties (" J'ai préparé un nouveau jeu, avec la règle et les dessins qui vont avec. ") ; quelques-unes ont été intégrées au projet ; d'autres dépassaient largement les capacités du professeur ; certaines enfin ne coïncidaient pas avec les objectifs fixés.

L'idée de réaliser un cédérom pour permettre aux parents non connectés de visionner le site est venue naturellement. Impossible là encore de confier cette tâche aux élèves.
 

Grosso modo, les trois objectifs de départ ont été atteints, ce qui a constitué une expérience fort enrichissante pour les élèves et leur professeur : les groupes ont bien fonctionné et le travail s'est révélé globalement excellent.

J'aurais aimé cependant pouvoir :

mieux évaluer le temps nécessaire à ce type d'activitéassocier davantage les enfants à la réalisation des pages Web : le rôle de simple prescripteur est quelquefois frustrant.