Lettres

   Un événement inattendu est venu dynamiser le projet : l'auteur en personne, Henri Brunel, a pris contact avec le professeur en tout début septembre, de sa propre initiative.

   Grâce à Internet, il avait eu connaissance des travaux réalisés l'année précédente et voulait en savoir davantage sur la démarche. A l'issue d'un entretien téléphonique passionnant, monsieur Brunel a bien voulu s'engager à répondre par écrit à quelques questions des élèves.

   Non seulement il a tenu parole mais il nous a autorisés à mettre en ligne, avec l'accord des Éditions Calmann-Lévy, un extrait de Quand le zen est entré dans ma vie, qui ouvre l'édition illustrée des Plus beaux contes zen.

   Comme d'habitude, des équipes de trois ou quatre ont été constituées.

   Des dossiers réalisés plusieurs années auparavant ont circulé dans la classe.
J'ai insisté sur l'importance de la présentation : une écriture lisible et sans faute, des pages aérées et attrayantes.

   Nous avons également évoqué un problème fondamental : la qualité des réalisations dépend étroitement du sérieux des recherches effectuées.

   Enfin, un travail en équipe suppose une entente parfaite; faute de quoi, la circulation de l'information se fait mal et la répartition des tâches s'effectue dans la confusion.

   A l'issue de cette séance, un questionnaire en neuf parties a été distribué, et une date de remise des dossiers fixée. Chaque groupe a alors pu commencer à s'organiser et se répartir la tâche.

 
   Comme l'an passé, j'ai retenu le principe de proposer deux types de questionnaires (cf. documents complémentaires).

   Trois séances d'une heure ont été nécessaires pour lancer le projet et assurer son suivi, l'essentiel des opérations se déroulant en dehors du cours.

   Une fois remises les réalisations, j'ai consacré un temps important durant les vacances de Noël pour les évaluer; j'ai également préparé leur mise en ligne éventuelle, avant l'autorisation des parents.

   Début janvier, chaque dossier a été présenté avec des critiques objectives; durant cette séance de quarante minutes, les élèves ont pu comparer les différentes réalisations en les faisant passer de table en table (cf. documents complémentaires).

   Dans la même semaine, j'ai présenté la maquette de la future publication sur Internet  : faute de pouvoir accéder à une salle équipée, la première classe a dû se contenter d'une vidéo-projection commentée par le professeur; la seconde, plus chanceuse, a pu découvrir le site "en avant-première" dans la salle multimédia. Les enfants étaient ravis de retrouver leurs réalisations sur l'écran; certains travaux particulièrement réussis ont même valu à leur auteur un début de notoriété...

   En relation avec le B2I, j'ai insisté sur l'importance du respect de la Propriété Intellectuelle : toute publication sur Internet nécessite l'accord de l'auteur, quel qu'il soit. Les élèves ont bien compris que, loin d'être une simple formalité, la demande d'autorisation de publication adressée à leurs parents exprimait un acte citoyen. Cette question a donné lieu à des échanges fort intéressants.

   Par ailleurs, Henri Brunel ayant envoyé une photo le représentant, certains élèves ont souhaité pouvoir illustrer la fiche biographie avec cette photocopie, ce que j'ai accepté, car le groupe avait procédé à des recherches iconographiques sur Internet qui n'avaient pas abouti.
   Avant de mettre en ligne les dossiers, j'ai demandé à l'auteur l'autorisation de reproduire le cliché en question. M. Brunel m'a alors indiqué qu'il s'agissait d'une photo d'agence et qu'il n'en était pas propriétaire.
   J'ai alors pris contact avec Opale, "seule agence photographique française spécialisée dans la diffusion de photographies d'écrivains et de cuisiniers". On m'a très vite répondu positivement, allant jusqu'à me fournir un fichier de la photo en couleur.
C'était l'occasion rêvée pour sensibiliser à nouveau les enfants au respect de la Propriété Intellectuelle.

   Pour le professeur désireux de publier sur Internet, la réaction d'Opale est très réconfortante : il s'agit ni plus ni moins de la reconnaissance d'une exception pédagogique.
   Cas isolé ? Pas du tout : à l'occasion en mars 2001 de la création du site consacré à Histoires comme ça, de Kipling, une maison d'édition fameuse m'avait autorisé à reproduire des couvertures; une célèbre imagerie avait accepté la parution de plus de vingt devinettes, pour le plus grand plaisir des élèves. On ne peut que s'en réjouir.

   La date-butoir retenue a été unanimement respectée, une rallonge de quelques jours ayant été consentie.

   Un seul groupe n'a pas joué le jeu, et m'a rendu un dossier calamiteux : les élèves ont été priés de revoir intégralement "leur copie", un nouveau délai leur ayant été octroyé. Il va sans dire que la mauvaise note a compté, que le groupe a été dissous et que chacun a dû refaire son propre dossier, ce dont personne apparemment ne se doutait.

   Le bilan est globalement très satisfaisant : un maximum de participants a produit des réalisations fort convaincantes; certains groupes ont investi une énergie et un enthousiasme impressionnants : au cours de la traditionnelle réunion parents-professeurs de janvier, j'ai eu de nombreux échos de ce phénomène.

   Si la qualité des illustrations témoigne d'une compréhension satisfaisante de l'oeuvre de Henri Brunel, l'appropriation par les élèves de ces textes parfois énigmatiques reste fragmentaire : la dimension spirituelle et philosophique de certains passages requiert en effet une maturité que des enfants de onze ans ne peuvent avoir. Pour autant, il aurait été dommage de ne pas les confronter à ces contes si bien écrits, qui ouvrent les portes à l'imaginaire et à l'émotion.

   Voici donc le florilège des meilleures productions de nos élèves. Faute de place et de temps, il a fallu faire des choix. D'excellents travaux ne figurent pas dans ces pages, tributaires de contraintes techniques. Pour cette même raison, des adaptations ont parfois été nécessaires, mais l'esprit initial a été respecté.

   Bonne lecture.