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projet Lettres-EPS : Bel Ami, ou le désir de s’élever

mis à jour le 20/02/2017


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Ce projet interdisciplinaire vise à créer du lien entre le français et l’EPS. Cette approche doit donner plus de sens à l’étude du roman "Bel Ami" puisque les élèves vont retranscrire en acrosport des comportements lus et imaginés dans l'ouvrage de Guy de Maupassant. Les savoirs s’éclairent réciproquement : le cours d’EPS permet de s’approprier et d’approfondir les savoirs littéraires tandis que le cours de français doit favoriser la créativité en EPS.

mots clés : roman, acrosport, projet, interdisciplinarité, créativité


Projet

Bel Ami, un roman qui engage le corps

Si le roman de Maupassant se prête à un projet Lettres-EPS, c’est d’abord parce qu’il engage le corps, l’image de soi et le rapport à l’autre.Cette thématique du corps est d’autant plus importante qu’elle caractérise la littérature réaliste et naturaliste. Longtemps nié ou sublimé, le corps réapparaît dans le roman du XIXe siècle pour rappeler à l’homme qu’il est avant tout un être de chair avec ses faiblesses, ses pulsions, ses passions.
Georges Duroy est un être charnel, presque bestial : certes, il se pose beaucoup de questions, mais il agit surtout par instinct, sachant saisir les opportunités et s’adapter aux circonstances présentes. Dès l’incipit, il est présenté comme un regard qui scrute son environnement, un corps qui défie le monde, qui bouscule les autres et qui se trouve désiré par les femmes. En outre, Bel Ami est l’histoire d’un arriviste qui ne va pas hésiter à prendre appui sur autrui pour s’élever dans la société. Son parcours est semé d’embûches car si l’autre peut nous porter, nous projeter dans un nouvel univers (les mondains, la presse), il peut aussi nous faire vaciller, voire provoquer notre chute. La dernière scène du roman couronne le triomphe d’un être parti de rien, qui a su s’appuyer sur les bonnes personnes pour atteindre le sommet de la pyramide.

Une source d’inspiration pour une chorégraphie en acrosport

L'acrosport est une activité physique acrobatique de production de formes corporelles et de création artistique. Destinée à être vue et jugée selon un code d'évaluation préétabli, cette APSA appartient aux activités de type morpho-cinétique.
Trois intentions prédominent dans cette activité :
- Porter, soulever, déplacer, projeter, rattraper.
- Se déséquilibrer et s'équilibrer grâce à l'autre.
- Enchaîner pour synchroniser des figures individuelles et collectives.
Des pyramides humaines sont constituées suivant le nombre de personnes présentes dans le groupe (duos, trios, quatuors). Ces reproductions peuvent être dynamiques, c’est-à-dire avec un mouvement entre les acteurs, ou statiques et devant être tenues trois secondes en respectant des règles de sécurité précises. A travers ces tensions entre porter et monter, entre soutien et peur de la chute, un lien se tisse entre le roman et l’activité sportive. De plus, les thèmes marquants du roman peuvent être transposés au sein de l'activité acrosport : pouvoir, richesse, pauvreté, rapport hommes-femmes.

Donner vie et corps au récit romanesque

En travaillant sur le regard et la gestuelle, les élèves donnent vie au personnage de Georges Duroy et perçoivent de façon plus nette l’importance du corps dans le roman. Le projet acrosport clarifie les enjeux du roman. Le parcours du personnage, semé d’obstacles et d’heureuses rencontres, peut devenir plus visuel, à travers l’enchaînement des figures individuelles et collectives. Grâce à ce projet interdisciplinaire, les élèves ont l’occasion de réinvestir les connaissances acquises en cours de français. L’activité acrosport leur permet en outre de proposer une interprétation personnelle du roman, finalité de l’enseignement du français qui doit favoriser chez les élèves une appropriation des classiques de la littérature.

Contexte

Le projet a été mené avec une classe de seconde dans le cadre de l’objet d’étude "le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme". Ce choix vise à faciliter l'appropriation des savoirs littéraires sur la singularité du roman au XIXe siècle, à interroger l’identité de Georges Duroy, mais aussi à développer la sensibilité et la créativité des élèves. Le projet permet enfin de faire sortir le roman du cours de français et de briser, aux yeux des élèves, les représentations erronées sur le cloisonnement des disciplines. 

Objectifs

Connaissances et compétences disciplinaires en Lettres

  • Comprendre l’importance du corps dans le roman naturaliste
  • Être sensible à la mise en scène des rapports entre l’individu et le groupe dans le roman du XIXe siècle
  • Saisir les enjeux d’un incipit et sa valeur programmatique
  • Analyser l’évolution d’un personnage
  • Maîtriser le lexique de la pauvreté et de la richesse
  • Expression écrite : pratiquer l’écriture journalistique et l’écriture romanesque
  • Expression orale : lire de façon expressive et mettre en espace des extraits romanesques


Connaissances et compétences disciplinaires en EPS

  • Comprendre et analyser la démarche d’écriture d’un enchaînement qui se veut à la fois acrobatique, gymnique et esthétique.
  • Connaître les règles qui régissent la construction et l’évaluation de figures en acrosport.
  • Connaître les règles de sécurité, fondamentales dans une activité acrobatique, gymnique et chorégraphique.
  • Mettre en œuvre la sécurité pour préserver son intégrité physique et celle de ses camarades dans la réalisation des figures.
  • Reproduire, décoder, s’approprier, inventer une syntaxe corporelle seul ou à plusieurs.
  • Transmettre des intentions, des émotions, des sentiments, par son regard, son corps, son comportement.
  • Travailler en petit groupe et prendre en compte le niveau et les capacités de chacun pour les utiliser à bon escient et composer un enchaînement.
  • Accepter de participer à différents rôles (acteur, spectateur, juge, conseiller, aide, pareur).


Compétences transversales

  • Développer l’autonomie par une démarche de projet.
  • S’investir dans un projet collectif : coopérer, s’organiser en planifiant un travail, améliorer ses productions pour présenter un projet abouti.
  • Produire, traiter, exploiter des documents numériques
  • Se mettre en scène, réfléchir à l’image de soi, accepter d’être vu et jugé par ses pairs.
  • Favoriser l’égalité filles-garçons à travers des jeux de travestissement
  • Évaluer et respecter le travail des autres
 

Une progression commune et parallèle est fixée afin de lier au mieux les apprentissages. La réaction initiale des élèves à l’annonce du projet prouve que l’association de l’EPS et du français ne va pas de soi. Le professeur de français viendra-t-il habillé en jogging ? Le prof d’EPS va-t-il vraiment lire Bel Ami ? Dans le cadre du projet, le collègue d’EPS, qui a lu le roman, participe à des séances d’analyse du roman tandis que le professeur de français sera présent à l’évaluation finale d’acrosport. Le projet étant mené sur une séquence, voici quelques focus sur des usages du numérique au cours de la séquence.

Activité n°1 : Un roman-photo en cours de français, propédeutique à l’analyse de l’incipit et à l’engagement du corps en EPS


                      
 

Le choix du roman-photo


Le roman-photo est, en un sens, une forme de la surenchère, de l’expressivité surjouée. Tout paraît exagéré. Et c’est bien le cas aussi dans l’incipit de Bel Ami où Georges Duroy parade, forçant le passage, affichant trop nettement son statut d’ancien soldat. La chose en deviendrait presque grotesque :

"Comme il portait beau par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s’étendent comme des coups d’épervier. […] Il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards, la poitrine bombée, les jambes un peu entrouvertes comme s’il venait de descendre de cheval ; et il avançait brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route."

Jambes arquées, moustache lissée, torse bombé : Georges Duroy y apparaît bien comme "un mauvais sujet des romans populaires". Aussi la scène mérite-t-elle d’être rendue visuelle pour que les élèves saisissent ce qu’elle a d’excessive.



Étape 1 : Réaliser les photos (1h)

Pendant les vacances, les élèves devaient lire la totalité du roman. Nous avons décidé que cette première lecture ne ferait pas l’objet d’une évaluation notée. Elle constitue un préalable nécessaire à la réalisation du projet français-EPS mais elle ne sera évaluée qu’en milieu de parcours (avec un commentaire d’extrait) et en fin de parcours (avec des tables rondes littéraires).
Avant la première séance, les élèves ont relu l’incipit et rempli individuellement un tableau permettant de vérifier la compréhension du texte et de mettre en évidence quelques caractéristiques narratologiques (personnages présents, cadre spatio-temporel, type de texte, type de narrateur..).

Une première séance est menée sur une heure, comportant les étapes suivantes : lecture des consignes, présentation de modèles de roman-photo, relecture de l’extrait de Bel Ami, constitution des groupes, prise des photos avec maquillage et déguisements (apportés par le professeur). Un code est fixé : Georges Duroy doit porter une moustache (qui sera dessinée au crayon khôl).
Le professeur propose trois consignes différentes de difficulté équivalente. A travers ces trois missions, il s’agit surtout de distinguer des grilles de lecture du texte afin d’embrasser au mieux les différents aspects de l’incipit et d’obtenir des travaux plus approfondis sur chaque angle d’approche. Par groupe, les élèves doivent proposer cinq photos :
- soit sur la démarche de Georges Duroy (façon de se tenir, de marcher, de regarder …)
- soit sur son rapport aux femmes et aux hommes
- soit sur ses préoccupations et ses pensées.
Une fois les photos prises, elles sont transférées sur les ordinateurs du lycée ou envoyées au professeur par courriel.


Étape 2 : Réalisation du roman-photo (1h30)

Lors de la séance suivante, les élèves copient-collent les photos dans une planche créée sous Word par le professeur. Il convient d’agencer les photos suivant l’ordre du texte. Sous chaque image, ils créent un cadre dans lequel ils notent une phrase ou une expression du texte en lien avec leur photo. Pour le groupe travaillant sur les préoccupations du personnage, les bulles sont placées dans l’image afin de retranscrire les pensées de Georges Duroy. Les travaux sont déposés dans un espace numérique de travail.

Étape 3 : Partage des productions et analyse (1h-1h30)

Dans un dernier temps, chaque élève consulte le travail de ses camarades afin de répondre aux questions suivantes :
1) Consultez le défi n°1 : Dans cet incipit, qu’apprend-on sur la démarche et le regard de Georges Duroy ?
2) Consultez le défi n°2 : Qu’apprend-on sur son rapport aux femmes ? aux autres hommes ?
3) Consultez le défi n°3 : Qu’apprend-on sur les préoccupations de Georges Duroy ?
4) Question au choix
Niveau * : Quels thèmes abordés dans cet incipit seront de nouveau évoqués plus tard ?
Niveau ** : Trouvez trois éléments "symboliques" qui annoncent la suite du roman (nous avions vu dans l’extrait de Madame Bovary que certains éléments annonçaient le destin d’Emma, l’échec de son couple ou ses aspirations secrètes. De la même façon, trouvez des indices dans ces premières pages).
Deux niveaux de difficultés sont proposés aux élèves, habitués à ce système de propositions multiples. Dans les deux cas, l’objectif didactique est similaire : il s’agit de comprendre en quoi l’incipit d’un roman annonce la suite en germe, de façon plus ou moins explicite. Les élèves optant pour le niveau * se focalisent sur les thèmes explicites (femmes, nourriture, argent, vie parisienne ..) tandis que le niveau ** invite à une lecture symbolique de l’incipit.

Après l’élaboration commune d’une carte mentale sur Georges Duroy, la séance se clôture sur la mise en évidence des enjeux d’un incipit. L’exercice aura en effet mis en évidence les fonctions de ce "seuil" de l’œuvre : présenter le personnage et en dresser un portrait (physique et moral), introduire le cadre du récit et ses thèmes principaux, annoncer en germe la suite de l’intrigue.
En quelques photos, on aura cerné le personnage : arrogant, brutal mais aussi charmeur et anxieux. Toute la complexité psychologique et les potentialités d’élévation sont en germe dans cet incipit. A travers la bousculade et le port altier, Georges Duroy marque son territoire et tente d’attirer les regards. Comédien maladroit qui cabotine dans les premières pages, Georges Duroy va s’initier à la comédie sociale, jusqu’à incarner la fourberie de l’arriviste. Avec cette série de photos, on comprend sa détermination, son envie de réussir et l’on perçoit déjà l’anti-héros, la "crapule" (selon les mots de Maupassant lui-même).
Il s’agit aussi de donner toute sa valeur à la première page du roman. De fait, l’incipit est véritablement un seuil de l’œuvre qui exige d’être pensé par l’écrivain. A ce titre, la première phrase est hautement significative : "quand la caissière lui eut rendu la monnaie". Le roman-photo fait apparaître un geste lourd de sens : d’entrée de jeu, une femme donne de l’argent à Georges. Par la suite, la présence de "trois petites ouvrières", "une maîtresse de musique et deux bourgeoises avec leurs maris" annonce sa conquête de femmes de plus en plus riches et de plus en plus inaccessibles. Le roman-photo doit mettre en évidence les regards féminins, captés ou non par le personnage, mais malicieusement soulignés par le narrateur qui construit peu à peu son personnage de séducteur.

                    
 

Bilan

 
Savoir

Les analyses menées en fin de séance montrent que le texte a été bien compris. Suite à la création du roman-photo, les élèves n’ont pas eu de difficultés à faire émerger les caractéristiques du personnage de Georges Duroy, ni la prédominance des thèmes principaux du roman : l’argent et les femmes. Les exercices proposés sont l’occasion de mettre en œuvre des compétences transversales : repérage d’informations, sélection et hiérarchisation des données, exploitation et réinvestissement dans une production.
L’objectif étant d’amorcer la préparation au baccalauréat, le passage par une phase écrite s’impose afin de vérifier que chaque élève est capable de s’appuyer sur des éléments précis pour justifier une idée et de construire un paragraphe argumenté clair et cohérent.

Savoir-faire et savoir-être 

Cette activité ne peut être accomplie qu’à condition que chacun s’investisse. Comme tout travail de groupe, elle requiert de l’autonomie dans la répartition des tâches et dans la gestion du temps. Le roman-photo exige que chacun joue le jeu et peaufine
son expression pendant la prise de vue. Cette implication est d’autant plus attendue que chaque projet participe à l’élaboration d’un savoir utile pour toute la classe. Parce que les différents groupes n’abordent pas le même aspect du texte, la coopération doit stimuler les élèves et les responsabiliser.

Plus largement, dans la mesure où l’activité implique un travail sur l’infra-langage (regard et geste), elle met en jeu l’image que les élèves vont renvoyer. S’approprier un avatar, c’est aussi se placer dans la peau d’un autre dont on ne partage pas nécessairement les valeurs. L’avatar implique ici un jeu de rôle qui exige des élèves un décentrement, un pas de côté vers l’altérité.Mais le roman-photo engage le corps et le visage de l’élève. La répartition aléatoire des groupes et des rôles a amené certaines filles à jouer le rôle de Georges et à s’affubler d’une moustache dessinée au crayon. A l’inverse, certains garçons ont joué des rôles féminins en s’apprêtant grossièrement. L’exercice, ludique du point de vue du professeur, appelle chez l’élève un véritable travail sur son image. Accepter de jouer un rôle, de se maquiller, de se travestir ne va pas de soi. Mais l’exercice est aussi un travail sur le respect de soi et des autres : en consultant les différents travaux, il faut apprendre à ne pas se moquer, à apprécier la qualité d’un travail et à être fier de sa production.
 

Activité n°2 : Le numérique au service du projet chorégraphique en EPS

 
Le travail de chorégraphie

Avec ce projet, nous souhaitons créer du lien entre l’œuvre Bel-Ami et l’acrosport. Nous avons donc décidé de garder l’essence de l’acrosport par la reproduction de figures (duos, trios, quatuors) et d’éléments gymniques codifiés tout en incorporant l’œuvre de Guy de Maupassant au sein du reste de l’enchaînement. Ce "reste" correspond aux différentes liaisons entre les acteurs, aux différents jeux de regard et aux intentions.

En effet, il était attendu que les élèves prennent pleinement part à l’œuvre et reproduisent les caractères des personnages, ceci afin de mettre des comportements sur les mots et les différents champs lexicaux étudiés en français.

Ainsi, les élèves se sont lancés dans de petites parties théâtrales au sein de leurs enchainements afin de retranscrire les émotions, sentiments et autres comportement perçus dans le livre. Pour ce faire, les élèves peuvent jouer sur le regard, la gestuelle, les déplacements, les costumes. Ainsi, pendant ces intermèdes, un regard franc et un port altier indiqueront une attitude de défi, tandis qu’un geste de la main, des regards plus tendres, un sourire suggèreront une scène de séduction. En cela, le roman-photo préparait bien ce travail de chorégraphie.

Dans ces enchaînements, le groupe peut choisir de symboliser le parcours de Georges, de son errance dans les rues de Paris, à son mariage avec Suzanne, en passant par quelques moments-clés : le dîner chez les Forestier, la relation avec Clotilde. On peut aussi envisager un angle plus serré, privilégiant le rapport de Georges avec les femmes : la prostituée, Clotilde, Mme Forestier, Mme Walter, puis Suzanne apparaissant successivement dans un jeu de rapprochements et de rejets.
Le numérique, un outil pour (s’) évaluer et progresser

L’outil numérique s’avère très utile en EPS, en tant qu’outil pour l’enseignant et pour l’élève. Qu’il s’agisse de filmer et d’apporter un "feedback" ou de regarder des vidéos pour réaliser des figures, l’outil numérique permet la progression et favorise le développement de compétences de réflexivité au sein des apprentissages.
Dans l’activité effectuée au cours de ce projet, l’utilisation d’une tablette a été bénéfique à bien des égards. Dans un premier temps, elle a été utilisée pour prendre des photos et des vidéos des figures réalisées. Ce faisant, les élèves ont pu s’observer et évaluer si les figures étaient convenablement réalisées et si elles respectaient bien les diverses règles de sécurité à mettre en vigueur. Ces photos et vidéos doivent aider les élèves à formuler un jugement critique sur leur propre prestation. Cela a permis aux élèves de prendre du recul sur leur pratique physique et de prendre conscience de leurs capacités motrices qui sont très souvent sous-estimées.
Dans un second temps, les élèves ont pu filmer l’avancée de leur enchaînement, notamment l’évolution de la mise en place du projet interdisciplinaire. Par l’utilisation et la sauvegarde de vidéos, les élèves ont pu évaluer leur progression et leur réinvestissement du roman au sein de l’activité. Ils ont enrichi leur prestation en déterminant à quel moment précis il serait utile d’appuyer un regard, un geste, un échange avec un ou plusieurs camarades afin de faire ressortir leur vision du roman de Guy de Maupassant.

Pour l’enseignant, ces prises de vues permettront également la mise en place d’évaluations formatives dans le but d’aider, d’intervenir ou de réguler la pratique de certains groupes. En utilisant diverses applications présentes sur les tablettes, l’enseignant a pu corriger la réalisation des figures ou au contraire souligner la bonne réalisation de ces dernières. En outre, l’analyse du degré d’avancement dans l’activité lui permet de se diriger vers un groupe plus qu’un autre, ou bien de proposer des travaux entre les groupes afin de discuter, d’enrichir les prestations de chacun.
 

 

L'évaluation


Le numérique dans l’évaluation finale en EPS

Lors de l’évaluation sommative, où chaque élève sera jugé sur ses rôles, la réalisation des figures, l’incorporation des personnages et des intentions présentes dans le livre, la tablette permet à l’enseignant de voir et revoir les enchaînements afin de détailler les prestations de chaque élève. De plus, le numérique permet de garder une trace ; en cela, il favorise un transfert d’informations entre le cours d’EPS et le cours de français. De fait, les photos et vidéos prises pendant la représentation finale seront intégrées dans la chronique journalistique comme autant d’illustrations à légender et à commenter.

Rédaction d’une chronique journalistique

Le sujet d’invention implique de concevoir un écrit journalistique dans lequel l’élève rend compte de la prestation de son groupe en acrosport. L’exercice invite chacun à mettre à distance sa chorégraphie en en parlant comme d’un spectacle dont il aurait été témoin. Par cet exercice, les élèves soulignent l’émotion qu’ils ont cherché à créer, justifient les choix effectués et synthétisent les enjeux du projet interdisciplinaire autour du roman Bel Ami. Les photos illustrant la chronique doivent faire l’objet d’une sélection judicieuse.

Prolongements


L'activité est transposable en EPI (4e)


Des applications sur tablette pour créer un roman-photo et pour évaluer en EPS :
  • Roudneff a fait une application spécifique à l'acrosport
  • Acro'eps est spécifique à l'acrosport
  • Pointofix sert à vérifier les alignements des élèves
  • Dartfish est intéressant pour contrôler les positions, les rectitudes posturales, etc


Quelques exemples de romans photos :

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auteur(s) :

Aurélie Palud ; Bertrand Le Cacheur, Lycée Gabriel Touchard, Le Mans

information(s) pédagogique(s)

niveau : 2nde

type pédagogique : scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe, salle multimedia

référence aux programmes : BO spécial n°9 du 30 septembre 2010

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