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mis à jour le 27/01/2008
mots clés : structure, enveloppe, construction, architecture
première partie
Je cherchais une idée de leçon utilisant un logiciel de retouche d'image en classe de 5e qui ne se limiterait pas à un inventaire des outils et des effets possibles. J'avais travaillé avec des classes de 4e et 3e en salle multimédia avec le logiciel Corelphotopaint qui permet d'importer assez facilement des fragments d'images et de modifier couleurs et formes. Le travail de retouche ou de collage d'images est intéressant dans le domaine de l'architecture car il peut être un exercice de simulation de bâtiments qui invite à trouver une certaine cohérence dans la représentation (des points de vue par exemple) et qui nécessite de la rigueur de la part des élèves. Ils avaient ainsi mieux compris que l'ordinateur est un outil et que travailler sans intention n'est pas vraiment intéressant. Le travail numérique des façades était satisfaisant (du point de vue de l'analyse des rythmes par exemple), mais il manquait une réflexion sur la forme globale du bâtiment.
Pour des élèves de cinquième, ne serait-il pas judicieux de travailler d'abord l'idée de structure avant celle d'enveloppe ?
1e séance
la structure
inventer un petit abri (trois séances en salle d'arts plastiques).
L'idée dans un premier temps, était de travailler cette notion de structure, de squelette. J'ai donc proposé d'inventer la structure d'un petit abri. Le terme inventer servait à éviter d'emblée le modèle d'une tente canadienne. Les élèves travaillaient avec de l'osier, matériau qui peut être rigide quand les brins sont courts et souples quand ils sont longs. Pour les liens, j'ai proposé le fil de maçon qu'il est possible de le dédoubler. Faire tenir les brins n'a pas été facile car l'ensemble devait être stable. Par la suite nous avons travaillé avec le raphia, utilisé comme lien mais aussi tendu comme élément de la structure, les noeuds sont plus solides et il est possible d'enrouler le raphia pour consolider un angle, de faire des ligatures élégantes.
Les élèves ont compris qu'un volume pouvait être défini par ses arêtes, que l'on pouvait envisager une construction d'abord comme une structure porteuse et non comme un volume fermé.
À ce stade, nous avons observé
les Folies de la Villette de Bernard Tschumi, 1982-1985.
puis une œuvre de Sol Lewitt, Serial project AI/0, 1966, pour faire un lien entre sculpture et architecture.
2e séance
l'enveloppe
La suite de l'exercice demandait de proposer une enveloppe pour habiller la structure.
L'abri doit protéger de la pluie, il peut laisser passer les rayons du soleil.
Afin d'amener les élèves à s'interroger sur les problèmes de lumière, ouvertures, opacité et transparence, j'ai fourni dans une classe divers matériaux (papiers kraft, calque, papier de soie) et dans une autre, j'ai demandé aux élèves de chercher le matériau qui leur paraîtrait le plus pertinent. Outre toutes sortes de papiers, ils ont apporté des tissus (j'avais précisé, sans motif), mais aussi de grandes feuilles de rhubarbe.
Ce matériau inhabituel les a amenés à se questionner sur ses caractéristiques et leurs recherches se sont davantage portées sur l'habillage de la structure que sur les questions de lumière. Par contre leurs réalisations ont été plus intéressantes. Les feuilles en séchant ayant épousé étroitement le squelette de l'abri, celui-ci fût plus apparent et le vieillissement des feuilles donna aux réalisations un aspect de cuir vieilli particulièrement intéressant. Les élèves de cette classe ont finalement davantage travaillé les relations entre les pleins et les vides.
3e séance
les textures
observation des réalisations
" Pour avoir un abri, il faut un toit. Il faut donc arriver à faire tenir une surface à l'horizontal, ou presque, c'est le plus dur".
"J'ai eu du mal : je voulais faire une demi-sphère et c'est facile de courber l'osier mais pas de le faire tenir"
"On n'a pas besoin de tout recouvrir pour être abrité. Mon abri c'est presque que du vide".
" J'ai apporté une feuille de rhubarbe pour recouvrir mon abri car ce sont de grandes feuilles et j'ai pu donc le recouvrir en entier à part l'entrée. Ensuite la feuille a séché, on aurait dit du cuir, on voyait la forme de l'osier à travers la feuille".
Je leur ai montré les oeuvres suivantes pour souligner l'importance du choix des matériaux, car leurs qualités vont déterminer la structure et l'aspect extérieur d'un bâtiment.
- Tadao Ando, le Temple Komyo-Ji
- Shigeru Ban, le Pavillon du Japon de à l'exposition universelle en 2000 à Hanovre. - Masons Bend Community de Samuel Mockbee
mireille lagarde
niveau : 5ème
type pédagogique : leçon
public visé : enseignant, élève
contexte d'usage : classe
référence aux programmes : structure, enveloppe
ressource |
la leçon suivante qui s'articule avec celle-ci, un château contemporain |
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes