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du blog aux histoires 4

mis à jour le 25/07/2011


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Comment les élèves se sont-ils emparés des images du blog pour raconter une histoire ?

mots clés : numérique, narration, images


première séance

Lors de la première séance, je donne quelques indications quant à l'utilisation de l'appareil : réglages, zoom, macro...

Dès que les appareils sont distribués, la classe s'anime immédiatement, plein de photos sont prises très rapidement : les élèves se photographient volontiers, ou justement photographient ceux qui se cachent, disposent les objets qu'ils trouvent beaux (écharpes, bijoux, motifs sur les vêtements ou les cahiers ...). Une pochette de cd qui faisait partie d'un ensemble d'objets ordinaires mis à disposition d'une autre classe traine par là, il sera aussi le sujet d'une photographie.

Le transfert des images sur le serveur se fait dans la séance, une courte verbalisation permet d'entrevoir les problèmes essentiels, nous approfondissons la semaine suivante :

  • si on ne fait pas attention, les photos sont floues
  • les photographies sont floues parce que le sujet photographié bouge
  • les photographies sont floues parce que le photographe bouge
  • une photographie floue donne une impression de mouvement (« on dirait qu'il bouge »), elle peut devenir abstraite et donc se soumettre à de multiples interprétations (on dirait une route)
  • on peut prendre une image en photo
  • certaines photographies gênent ceux qui sont pris en photo, parce que, sur la photo, « on est figé, on voit tous les détails et les défauts »
  • lorsqu'on fait des signes avec les mains, soit ils sont déplacés (la personne photographiée refuse alors qu'on garde la photo), soit on n'est pas sûr que tout le monde les comprenne, les gens peuvent penser qu'on les insulte
  • une élève explique qu'elle trouve qu'on est mieux en photographie qu'en vrai, mais qu'elle ne veut pas qu'on la prenne en photo, elle justifie ce paradoxe aidée par les autres : on peut réussir à faire une photo qui rend le sujet beau, on n'aime pas montrer notre photo car tout le monde peut nous voir.

deuxième séance

Après cette première analyse, je consacre une deuxième séance à la prise de vue, les photos sont un peu mieux maitrisées, une classe s'amuse à faire des photos de groupe.

séance en salle multimédia

Très rapidement les élèves parcourent le blog, trouvent qu'il y a des photos « trop belles », construisent très vite une histoire, en utilisant majoritairement open office writer, une élève photoshop, un élève windows movie maker. A la fin on entend des remarques comme « mais on comprend rien ! ». Quelques uns « qui n'ont pas suivi la consigne » écrivent des légendes.

Lors de cette séance, j'ai volontairement écarté les photos nettes où apparaissent les élèves, en attendant d'avoir leur consentement formel.

Lors de la séance suivante, de nouvelles photos sont publiées sur le blog, les élèves finissent leur travail. Le constat est unanime : on ne comprend pas les histoires, à de très rares exceptions : « on ne dirait pas que c'est des histoires », « les images n'ont rien à voir ensemble ». Les élèves remarquent que ce sont souvent les mêmes images qui sont choisies, cette constatation se vérifie aussi lorsque nous comparons les travaux de tous les collèges... Ils expliquent leurs choix en disant qu'ils ont choisi les photos qui sont nettes et « bien cadrées ».

reprendre le travail en modifiant ou ajoutant des images

Les élèves vont chercher quelques nouvelles images sur le blog, changent leur histoire, ouvrent photoshop pour « maquiller » grossièrement les photos, ajouter des légendes ou des bulles, insèrent les images sur open office writer sans respect des proportions, écrivent encore des légendes. Quand bien même ils se rendent compte qu'on ne comprend pas le lien entre les images, entre les images et le texte, que la succession d'images même légendées ne constituent pas une histoire, ils ne modifient pas leur travail.

J'arrête le travail après deux séances, de petites verbalisations viennent couronner cet échec par leur faible contenu : « c'est plus pratique pour comprendre l'histoire quand [les personnages ] parlent, on peut décrire l'image en écrivant, on peut modifier l'arrière plan, enlever des détails. »

Apparemment, pour les élèves, il n'y a pas de différence entre ce qu'ils projettent mentalement et ce qu'ils construisent physiquement : juxtaposer des images selon leurs idées suffit à incarner ces idées dans un objet. Le commentaire extérieur est accueilli avec mauvaise fois ou incompris, ou refusé... Enfin, les questions de la cohérence narrative, de la narration elle-même, des liens entre les images semblent ne pas se poser - dommage !

Le problème que soulève cette leçon est celui de la narration, hors c'est un problème à part entière qui aurait mérité d'être travaillé avec une autre discipline : comment raconter une histoire, et quelle histoire raconter. Une autre solution aurait été de faire travailler les élèves à partir d'une histoire préétablie pour qu'ils se posent vraiment des questions de mise en page, choix des images etc.

Un autre problème est apparu : les élèves ne sont pas enclins à s'approprier suffisamment les outils numériques pour dépasser le préformatage : choix de la police, du corps, déformation des images sans logique, filtres précalculés, stéréotypes de présentation... L'écriture ne peut plus apparaitre comme un dessin, la mise en page est « contingente ».

 projet TraAM

utiliser des images d'un blog pour raconter une histoire




 
auteur(s) :

cyrille bret

ressource(s) principale(s)

vignette.jpg TraAM 2010/2011 13/07/2011
Construire des propositions de cours exploitant les outils numériques de communication.
mutualisation, numérique, image, communication

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