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mis à jour le 11/02/2020
mots clés : exposition, scénographie, médiation, collaboration, InSitu réseau de galeries
Cette expérience de classe s'inscrit dans le dispositif Exposer InSitu. Dans le cadre de cette opération, l'artiste Franck Gérard a confié 150 tirages photographiques à la classe de première spécialité arts plastiques du lycée.
La pratique de l'artiste et sa conception de l'accrochage de son travail constituent un cadre idéal pour aborder les enjeux de l'exposition et de son commissariat.
Cette séquence cherche à mettre en oeuvre divers points soulevés par les nouveaux programmes de lycée.
La présentation de l'oeuvre :
- Prise en compte de données intrinsèques et d'éléments extrinsèques à l'oeuvre : supports, matériaux, formats, le pérenne, l'éphémère...
- Fonctions des dispositifs traditionnels de la présentation de l'oeuvre
- Accentuation de la perception sensible de l'oeuvre : mobilisation des sens, du corps du spectateur...
- Elaboration, écriture et formalisation de l'exposition : étapes, langages et outils de la conception d'une exposition, compétences et ressources associées
- Mises en espace, mises en scène, scénographies ; partis-pris plastiques, place du public, guidance ou liberté du spectateur
La réception par un public:
- Diversité des ecrits sur l'oeuvre et autour de l'oeuvre
- Questions de l'accrcoche et de la trace de l'exposition
Il s'agit aussi de travailler la présence de l'oeuvre et des expositions au sein même du lycée.
- Exposition inaugurale d'un espace désormais dédié à la présentation d'oeuvres et de travaux d'élèves plasticiens.
- Les élèves ne sont pas porteurs d'une culture commune d'accrochage dans cet espace.
- Le groupe classe est constitué de 25 élèves de première en spécialité arts plastiques.
Les questions d'ordre pédagogique et didactique sont nouvelles, il convient dès lors de prendre la mesure des enjeux à venir, des actions à mener et des évaluations à envisager.
- Comment faire exposition avec 25 regards singuliers ?
- Comment présenter, tout en les préservant, des tirages non encadrés ?
- Les contraintes matérielles semblent conséquentes au début du travail : murs béton ne pouvant pas être percés facilement, pas de mobilier d'exposition, une grande pièce vide de 130 m2.
- Que préparer pour l'évaluation ?
Pour commencer, il s'est agit de débuter par une approche sensible mais aussi théorique et critique de l'artiste et de son oeuvre.
A travers le site internet de Franck Gérard et deux vidéos disponibles en ligne, les élèves découvrent son travail. Ils réalisent à cette occasion une notice biographique de l'artiste, une note de synthèse sur sa façon de travailler et sa conception de l'exposition.
Cette premiere approche sur la démarche de l'artiste est aussi l'occasion de constituer un premier corpus de cinq oeuvres et d'en prévoir virtuellement l'accrochage (dans l'esprit du sujet 2 de la prochaine épreuve écrite de terminale).
Puis, la demande a porté sur l'idée d'un accrochage collectif, une exposition à proposer dans l'espace dédié, la galerie d'art.
Les élèves ont découvert les tirages envoyés par Franck Gérard. Ils ont regardé, manipulé, confronté les images. Par petits groupes, ils ont rassemblé des corpus d'images. Ils ont expliqué leurs choix à la classe et pensé des modalités d'accrochage pour cet ensemble d'images.
Ensuite, il a été nécéssaire de se réunir pour décider collectivement de la forme du projet. Les élèves ont choisi de garder (parfois en les modifiant) l'idée des différents corpus organisés comme des sous-parties de l'exposition. Cette subdivision a semblé cohérente par rapport à la pratique de l'artiste qui sélectionne dans son travail des images qu'il assemble et confronte en fonction des projets d'exposition.
Puis des questions pratiques et conceptuelles se sont posées : comment accrocher ? comment faire un tout de ces différentes parties ? comment ammener le spectateur à percevoir, comprendre les enjeux de ce travail ?
Elaboration, écriture et formalisation de l'exposition
Les discussion ont été utiles pour autoriser les décisions collectives et l'éciture, la formalisation de la mise en espace des différents corpus et la gestion des contraintes matérielles.
Rédaction des supports de médiation, en lien avec les attentes institutionnelles :
la notice biographique rédigée par les élèves
la note d'intention des élèves
l'affiche conçue par les élèves
Les élèves ont sélectionné des images de rue et ont choisi de former une ligne continue en poursuivant d'une image à l'autre le bord du trottoir. Essayant ainsi autant de reconstituer une rue que de montrer cette permanence et cette unité dans le travail de l'artiste qui se considère comme photographe de rue.
Ils prennent, ici, de nombreuses libertés avec les normes d'accrochage institutionnelles qu'ils sauront argumenter lors de la rencontre avec Franck Gérard.
Deux corpus chromatiques (un autour du rouge, l'autre autour du vert) sont réunis dans cet ensemble suspendu sur des fils de nylon. Les images bougent. Cette instabilité intéressait les élèves car elle oblige le spectateur à adapter sa posture face à chaque image.
Les élèves ont expliqué ce choix en faisant un parallèle avec la posture active, en alerte, de l'artiste au travail qui se rend disponible aux situations réelles.
Trois corpus (une narration visuelle, deux accrochages privilégiant la ligne continue ou la ligne brisée) sont ici réunis sur des supports de différentes matières (métal, bois, carton).
Ce travail sur les supports et les matières était une façon pratique de répondre aux contraintes matérielles et de faire dialoguer des éléments disparates à l'intérieur de l'exposition.
Les confrontations d'images sont accrochées sur des pancartes mobiles. Le déplacement de ces panneaux permet de renouveller l'accrochage pendant le temps de l'exposition et ainsi suciter de nouveaux rapprochements.
Des élèves ont été marqué par une phrase de l'artiste tirée d'un entretien vidéo où il dit aimer exposer à l'extérieur, dans la rue ayant alors l'impression de rendre à la rue un peu de tout ce qu'elle lui offre en terme d'inspiration.
Cette idée de "rendre à la rue" est devenue un axe commun de travail pour cet accrochage.
Franck Gérard est venu rencontrer les élèves et découvrir leur accrochage. L'échange a été très intéressant, s'appuyant sur une expérience concrète et une bonne connaissance de la pratique du photographe.
Ce dernier a été très attentif aux choix et aux arguments des élèves. Il a notamment souligné le rythme de l'exposition, sa forme évolutive, la légéreté de certains dispositifs d'accrochage.
Il est également revenu sur le fait que pour lui, l'exposition n'est pas une simple monstration mais davantage un acte de création, une oeuvre en soi.
Ce travail de recherche, de création, d'écriture s'est vu complété par une riche expérience de médiation.
L'exposition a été ouverte aux lycéens, aux personnels du lycée, aux collègiens du secteur. Les élèves ont eu alors l'occasion d'être médiateurs. Fins connaisseurs du travail de l'artiste, partie prenante de la conception collective de l'exposition, les élèves, même les plus réservés, étaient en posture d'expert et ont tous maitrisé un oral personnel et incarné.
Maîtriser son propos, le présenter sans notes et dialoguer en s'adaptant à son interlocuteur sont des exercices très formateurs.
Les références artistiques : les expositions marquantes du XXème et XXème siècle.
sandra georget
niveau : tous niveaux, Lycée tous niveaux
type pédagogique : analyse de pratique
public visé : non précisé, enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes : La présentation de l'oeuvre
La monstration et la diffusion
La réception par un public
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes