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les noces de Bruegel

mis à jour le 23/06/2010


les noces.jpg

Projet TraAM  - Découper pour mieux regarder.

mots clés : narration, oeuvre, image, numérique






Pieter Bruegel l'ancien - 1568.
Le Repas de noces
huile sur toile
114 x 164 cm
Kunsthistorisches Museum de Vienne


Les objectifs de la leçon :

Dans un premier temps, il s'agissait d'amener les élèves à découvrir une œuvre en l'occurence « le repas de noces de Bruegel ».

Pourquoi cette œuvre ?

Il me semblait intéressant de proposer une œuvre qui « raconte ».

Pour nos élèves raconter en images est souvent associé à la bande dessinée et je souhaitais qu'ils découvrent que celle-ci n'est pas l'unique solution.

Par ailleurs, la peinture de Bruegel met en scène une situation qui n'est pas forcément identifiable de suite par nos élèves comme le prouve leurs écrits à ce propos. Beaucoup d'éléments ont été dans un premier temps mystérieux pour eux et la description du tableau les a conduit à se poser beaucoup de questions sur différents aspects de la vie au XVI e siècle.

" Qu'y a t-il dans les assiettes? Que mangeait-on à cette époque là? Qu'est-ce que ces instruments? Pourquoi ce repas ?..."

Ce questionnement permettait de créer une passerelle avec le cours d'histoire et un lien avec le cours d'éducation musicale à travers les instruments des musiciens.

Par rapport au programme d'arts plastiques, je voyais une occasion d'aborder :

La construction d'une narration à partir d'une ou plusieurs images.

L'organisation d' images en travaillant le cadrage et l'échelle des plans .

Connaître une production artistique patrimoniale.


 

Le dispositif :

Tout d'abord une image de l'œuvre a été projetée sans en donner volontairement le titre .

Il était demandé aux élèves de décrire ce qu'ils voyaient, puis ce qu'ils entendaient. A cette seconde demande certains réagir en disant qu'un tableau ne parle pas. Je leur ai alors demandé ce qu'on entendait dans la scène qu'ils avaient décrite.

Mon intention étant qu'ils se questionnent sur comment restituer un son sur une image.

Pour le second temps, j'ai opté pour l'utilisation d'outils numériques . La demande formulée aux élèves étant :

Racontez en plusieurs images ce qui se passe dans le tableau, ajoutez-y les sons que vous avez imaginé entendre.
Le découpage via l'informatique me paraissait plus approprié . Ils pouvaient disposer d'une image en couleur, ( au lieu de photocopies noir et blanc) et surtout ils en disposaient à volonté sans risque de « gaspiller » ce qui favorisait les essais.

Ils trouvèrent l'image de l'œuvre sur leur session et les outils de photoshop autorisés étaient : sélectionner /couper/coller, changement de dimensions, rotations.

L'apprentissage technique était donc limité et sans problème.

Ils disposaient également d'une page « blanche » pour y coller leurs découpages.

Chaque image découpée puis collée étant sur un calque différent il leur a été aisé de les déplacer, de les réduire, de les agrandir, etc . Ils devaient également trouver comment y ajouter les sons, les paroles qu'ils avaient dit entendre en décrivant le tableau .

Si photoshop s'avère pratique pour le découpage/collage, il l'est moins pour dessiner des phylactères, les élèves s'en rendirent compte de suite. J'avais prévu ce problème, mais je souhaitais qu'ils le découvrent d'eux-mêmes, ce n'est donc qu'à leur demande que j'ai proposé une autre solution : les dessiner sur du papier et numériser ensuite (occasion d'utiliser le scanner) . Ces dessins devinrent vite une banque d'images collective que les élèves se prêtèrent  volontiers.

L'introduction de ces phylactères remis en question l'organisation de leurs images qui dans un premier temps étaient plutôt organisées en lignes comme en bande dessinée. Ils n'arrivaient pas toujours à inscrire le texte dans l'image, ce dernier masquant parfois des parties essentielles.

L'outil informatique se révéla alors très utile, faire glisser les images, les phylactères, changer ses derniers de forme ainsi que la taille du texte ou sa couleur...les élèves étaient dans l'obligation permanente de travailler tous les éléments en même temps et remettaient sans cesse en question leur organisation. Certains se rendirent compte que parfois ils en oubliaient le sens de la narration, si simple soit-elle, d'où de nombreuses reprises avant d'arriver à une forme qui les satisfasse.

En ce qui concerne la manipulation des calques l'apprentissage se fit facilement, les images n'étant pas très nombreuses, ils s'y retrouvaient sans problème.

Lors de la verbalisation ils se dirent étonnés de ce qu'ils avaient fait. Ils pensaient faire une BD et ils se trouvaient face à une image qui y ressemblait sans en être. En les questionnant ils expliquèrent que la disposition de leur images étaient très guidée par les contraintes du tableau. Par exemple :

« Je n'avais pas la place de mettre la bulle dans l'image et si je faisais une image plus grande ( entendre cadre plus large) il y avait des choses sur l'image que je ne voulais pas mettre»

Ce type de remarque permis de montrer avec des exemples qu'une image de bande dessinée est conçue pour y intégrer le texte et que ce dernier n'est pas un rajout comme c'est le cas dans leur travail.

Toujours à propos du texte, certains expliquèrent qu'ils avaient choisi d'écrire verticalement entre les images car cela prenait trop de place horizontalement et que « cela ne le faisait pas »

Ils constatèrent également qu'il n'y avait pas souvent une « vraie histoire » avec un début et une fin, que c'était plutôt une série de « zooms » sur la scène représentée, qu'il n'y avait pas toujours une chronologie.

Pour tenter de résoudre ce problème, quelques uns choisirent de donner un titre et d'écrire le mot fin.

Une autre remarque concernait les « cadrages » réalisés.  Les mêmes personnages avaient été bien souvent sélectionnés ( la petite fille qui suce ses doigts, la distribution de la soupe , les musiciens...). On fit un retour sur l'œuvre de Bruegel et on essaya de comprendre pourquoi. La réponse ne se fit pas attendre, ils avaient tous du rouge « ça flash ». A partir de là, nous avons pu décortiquer un peu plus l'œuvre et travailler en s'appuyant sur la phrase de Paul Klee «  l'œil suit les chemins qui lui sont ménagés par l'œuvre ».

Lorsqu'en final je leur ai donné le titre de l'œuvre, ils s'étonnèrent...mais où est la mariée ? Et pourquoi ne la voit-on pas au premier plan ? Je leur ai alors redonné le titre : le repas de noces.









 
auteur(s) :

annick guérive

information(s) pédagogique(s)

niveau : 5ème

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

La construction d'une narration à partir d'une ou plusieurs images.
L'organisation d' images en travaillant le cadrage et l'échelle des plans .
Connaître une production artistique patrimoniale.

ressource(s) principale(s)

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