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Verbalisation et écrit(s)

mis à jour le 22/03/2011


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Parler et écrire. Les passerelles entre le débat oral collectif et les traces écrites individuelles.

mots clés : écrit, verbalisation


Constats, habitudes et problèmes ...

Le problème que je rencontre avec le travail oral ne se situe pas au moment même de la verbalisation mais après, en effet, mes élèves, jusqu'en 3e, sont suffisamment (trop parfois) spontanés, ils continuent à prendre la parole et à réagir à propos de leurs productions comme des références. Ce qui est beaucoup plus décevant, ce sont les traces écrites qu'ils construisent lors des évaluations : lorsque les raisonnements élaborés par la classe à l'oral semblent compris, qu'ils sont retranscrits dans le récapitulatif, je lis malgré tout des remarques superficielles, des analogies qui portent sur des ressemblances iconiques ou formelles basiques (« j'ai choisi de coller cette œuvre car c'est un arbre, comme mon travail » ou « c'est bleu, comme le mien »).

J'ai l'habitude de faire écrire mes élèves après leurs réalisations, depuis la 6e, ils ont eu l'habitude qu'un travail soit suivi d'un récapitulatif et d'un questionnaire, puisque je ne note pas leurs productions, l'évaluation s'appuie sur ce qu'ils sont capables d'en dire, les savoirs faire qu'elles révèlent, la cohérence de leurs propos, les liens qu'ils sont capables de projeter entre leur travaux et les œuvres que je leur propose. Souvent, ces évaluations écrites sont trop longues, prennent une séance entière et sont « définitives ».

J'ai donc essayé une nouvelle formule dans le but d'enrichir leur réflexion et de remédier à ces problèmes ...


 
Écrire avant la verbalisation ...

Le temps que prend la verbalisation ...

 



Le premier cours ...

Les élèves devaient « utiliser la salle d'arts plastiques comme support de leur peinture (une classe), de leur collage (trois classes) », ou simplement, « utiliser la salle d'arts plastiques dans leur réalisation » (une classe).

Ce qui s'est d'abord passé avec une classe

Comme les pratiques des élèves sont assez variées, j'ai prévu une fiche à faire compléter à ceux qui ont fini avant les autres. La première version est un A5 avec des questions concernant leur travail, une case est prévue pour dessiner leur réalisation ou coller une photo lors de la séance suivante.
J'ai eu le temps à la fin de la première séance de faire une verbalisation très courte de cinq minutes à propos de ce qui s'est passé pendant la séance : compliments ou non quant à leur autonomie, discussion autour d'un travail particulier ou plus, discussion très courte sur ce qu'est le support dans leurs réalisations.

Avantages du dispositif
J'ai trouvé que ces verbalisations avaient l'avantage d'être courtes et « préparées » par la fiche remplie par les élèves.

Inconvénients du dispositif

Ces verbalisations « éclair », peu habituelles pour mes élèves sont un peu précipitées en fin de cours, ils ont faim ou sont pressés d'en finir, ils sentent bien que le temps presse, n'ont pas le confort d'un débat qui semble avoir le temps de s'installer entre eux...
 
 Où a lieu la verbalisation ?
 

 

Incidence de la place des élèves lors de la discussion

Pour gagner du temps, je les ai laissés à leur place habituelle, ce qui est aussi un changement dans nos habitudes de travail puisque les verbalisations ont toujours lieu sur des bancs devant le panneau d'affichage. Ce changement n'a pas bénéficié à l'analyse car les élèves ne sont pas décentrés par rapport à leur travail. Il y aurait sans doute une alternative à trouver : assis sur les bancs en regardant de l'autre côté, c'est à dire vers la salle ?

Ce qui s'est passé avec les autres classes

Pour les autres classes, j'ai prévu dès le début un A4 en deux parties, les élèves ne doivent en remplir que la moitié lors de la première séance. A l'époque, je n'ai pas cherché d'autres placements possibles des élèves, j'essaie de m'appuyer plus sur leurs fiches pour orienter la verbalisation, j'écris au tableau les idées importantes qui sont mises au jour.


 
Formuler un propos simple... Faire travailler tous les élèves... Interroger leurs propos...
 

Le cours suivant ...


L'analyse de leurs réponses écrites
Je me rends compte en lisant les fiches que les élèves confondent les termes support, matériaux, outils, référent, mais qu'ils les confondent parfois « à raison », c'est à dire que leurs confusions sont parfois révélatrices des questions qu'ils se sont posées : « il y a deux types de support : le plafond sur lequel j'ai collé mon œuvre et le vidéo-projecteur où j'ai puisé mon inspiration. » ici, le problème est formulé par un excellent élèves, les affirmations sont souvent plus confuses : « ils ont construit un grand bateau avec le matériel de la classe. Quel est le support utilisé ? Les bancs et le balais. ». Sans formuler de phrase, Jason confond structure et support, d'un autre côté, les bancs et le balais soutiennent bien du papier scotché dessus...

Ces approximations me permettent de me rendre compte de leur façon de comprendre ce qui a été fait, de voir le sens qu'ils donnent instinctivement aux mots qu'ils emploient.

 
 Faire préciser, compléter, formuler...
 
La préparation de la deuxième séance
La semaine suivante, j'ai pu établir un récapitulatif à partir de ces petits échanges oraux et surtout de leurs premières réponses écrites sur la fiche. Sur leur première moitié de fiche, j'ai pu poser des questions, encadrer des mots qui posent des problèmes, de manière à ce qu'ils puissent approfondir ou remédier à leurs manques.
 
 La verbalisation, et après ?... Quelles traces, quelles évaluations ?
 

La deuxième séance
La deuxième séance commence donc par la lecture individuelle du récapitulatif illustré de quelques unes des réalisations de la classe et de quelques références en lien avec leurs travaux. Nous discutons ensemble des références proposées, des termes du récapitulatif. Ensuite je distribue les fiches à moitié remplies, ils doivent donc les compléter en se servant de la feuille qu'ils viennent de lire. Je leur fixe comme objectif de finir cette activité (« qui n'est pas un contrôle ») en quinze minutes de manière à pouvoir commencer le nouveau travail. Dans certaines classes, je donnerai la nouvelle incitation dès le début du cours pour qu'ils puissent se mettre au travail dès qu'ils auront fini d'écrire. Dans d'autres classes, j'attendrai que tous aient fini, ce qui dépassera largement les quinze minutes et ne leur laissera le temps que de décrire ce qu'ils comptent faire la semaine d'après.
 
 Le temps que prend la verbalisation
 

Inconvénients du dispositif

Selon la manière de gérer le groupe dans ces travaux écrit, on peut aller plus ou moins vite, tout au long de ces séances, je me suis posé la question de savoir s'il fallait ou non passer par une phase orale de collectivisation des réponses aux questions, ou si le récapitulatif et la remédiation en deux temps suffiraient, si ce travail écrit était plus court que ceux que je fais d'habitude.

Je n'ai pas de réponse définitive, en analysant l'expérience, je me rends compte que je pourrais accorder plus de confiance à ce qui se passe à l'écrit, ne pas trop valoriser l'oral dans un contexte où il peut être très chronophage (avoir l'attention de tous nécessite de « prendre le temps »). D'un autre côté, on peut aussi contraster des phases d'oral plus courtes mais plus concentrées avec des périodes de débat plus longues pendant lesquels la discussion peut s'installer... Il s'agit de s'adapter à ce que le groupe génère ...

 
Faire travailler tous les élèves...Faire préciser, compléter, formuler...Formuler un propos clair, parler...
 
Avantages du dispositif
Je pense au moins que recouper ce travail en deux phases évite de lasser les élèves, leur donne l'occasion de préciser ce qu'ils veulent dire, de réfléchir à ce qu'ils ont fait ou vu.

Jason, qui est hésitant en cours, et quelques élèves, comme lui, saisiront l'occasion de préciser leurs propos, alors que dans un écrit en une seule phase, les explications seraient restées vagues et confuses, décevantes pour moi. Les questions révélées par leurs confusions, raccourcis etc. seraient restées « lettres mortes ». Si on regarde ce qu'écrit Jason sur la deuxième moitié de fiche, c'est encourageant (tous les élèves qui ont son profil ne se saisissent pas forcément de cette occasion) :

- « c'est un faux bateau, ça a été fait avec des banc, du papiers, et des rouleaux de sopalin avec du scotch. »

- Quelles sont les caractéristiques particulières du support utilisé (et annoté par moi : le travail peut-il être installé ailleurs ?)
- « Oui, il peut être installé ailleurs.
- Quelle est la position des auteurs imposée par le support ?
- « Vu que c'était un bateau ils sont fait comme si il y était sur la mer et qu'il navigait vers la terre ferme. C'est pour sa que sur la foto il s'était assi sur le bateau. »

On peut comparer d'autres écrits d'élèves de la même classe dans le tableau ci dessous.

 
 Comment évaluer?"
 

L'évaluation ...

Ces petits textes écrits révèlent les « compétences artistiques » que les élèves ont pu développer ou utiliser au cours de la pratique, puisqu'ils décrivent ce qu'ils ont fait, leurs capacité d'analyse et d'utilisation d'un vocabulaire spécifique, et parfois même des références (« mon œuvre ressemble à l'œuvre de Christian Bonnefoi car nous avons utilisé le même support », le mur).

Les élèves dont les réalisations n'ont pas abouties, ne sont pas finies, peuvent encore trouver le moyen d'en parler, et d'être évalués, ceux qui étaient absents peuvent commenter les travaux des autres - c'est le cas de Jason, qui n'avait rien construit, et avait regardé les autres faire pendant la séance, un peu décontenancé par une incitation trop ouverte ou trop vague pour lui.

Je peux donc cocher des acquisitions dans mon tableau d'évaluation, et dans certaines classes ou les élèves ont bien compris le principe de la remédiation, l'évaluation est très positive.


 

Élèves

Première phase.

Seconde phase.


Description de la réalisation.

Ce que tu peux ajouter ...

Madison

Nous avons tous d'abord "commer" [ ? ] par faire une simple maison puis nous avons fait la mer pour accompagner le bateau des gars.

J'ajoute que l'œuvre est faite sur un dessin [qui était déjà là]. J'ai beaucoup utilisé de papiers, de scotch... l'œuvre a été faite sur un tableau.

Loan

On"voi" notre bateau, et un garçons.

Les matériaux utilisés sont des bancs, du papier, du scotch, de la colle, et des rouleaux de papier. Le lieu était dans le fond de la classe, les supports était des bancs.

Yohan

On a pris un rouleau de sopalin des crayons de couleur qu'on a coller dessus.

Ce n'est pas un avion car il ne volé pas. Le support est un rouleau de sopalin. La structure est du papier. Je me demande si le support est du papier ou la corde ou le plafond. [c'est une question qu'il m'a posée, je lui ai dit de simplement l'écrire...]


Quel est le support utilisé ?

Quelles sont les caractéristiques particulières du support utilisé

Madison

Le stock !

Le support était "émenté". Le fond était gris. Puis nous avons eu beaucoup d'espace.

Loan

Des bans, du papier, un ballais, scotche, colle.

Ils ont des pieds.

Yohan

Du papier cartonné

C'est du papier et du carton qui font un tube.


Pourquoi l'avez-vous choisi ?

Quelle est la position des auteurs imposée par le support ?

Madison

Car c'est plus pratique pour faire des formes.

Nous étions debout, il arrivait (le support) à notre taille, il était même plus grand mais nous n'avons pas utilisé tous l'espace.

Loan

Car les bans était a cette place et on a eu l'idée de faire le bateau en "chantan" une chanson.

A l'intérieur du bateau ou juste à coté.

Yohan

Car c'était le support le plus solide pour supporter nos objets.

La position des auteurs est d'être debout.

 
auteur(s) :

cyrille bret

ressource(s) principale(s)

verba.jpg la parole de l'élève 06/09/2019
La maitrise du langage et la prise de parole dans le domaine des arts plastiques
parole, élève, oral, verbalisation, écrit groupe de travaill InSitu collège

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