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Renvoyé spécial 2021 - Lycée Duplessis-Mornay à Saumur

Sakher Edris, un journaliste syrien réfugié à la rencontre des lycéens saumurois
Mardi 30 mars 2021

Sakher Edris, journaliste syrien réfugié en France depuis plusieurs années, est venu mardi 30 mars 2021 au lycée Duplessis-Mornay, afin de rencontrer et d’échanger en anglais avec les élèves de Terminale dans le cadre de l’opération “Renvoyé Spécial” (opération nationale coordonnée par le Clémi et la Maison des journalistes).
Malgré les reports et déconvenues liés à la crise sanitaire, cette rencontre a pu finalement se dérouler comme prévu ; ce qui fut une chance pour ces élèves ayant choisi l’option HGGSP : Histoire-Géographie Géopolitique Sciences Politiques.
En effet, après avoir étudié durant l’année les conflits au Moyen-Orient et le journalisme de guerre, ces échanges avec Sakher Edris ont permis une prise de conscience plus concrète de la situation en Syrie et des risques encourus par les journalistes qui osent défier le régime.

Fils et neveu d’opposants politiques, Sakher Edris n’avait qu’un an lorsque ces derniers furent arrêtés sur les ordres de Hafez Al-Assad. Un autre frère de son père fut aussi arrêté quelque temps après. Malgré les menaces pesant constamment sur sa famille, c’est pourtant la même voie que Sakher Edris décida d’emprunter, en enquêtant et en dénonçant les exactions du régime via son métier de journaliste.
Après avoir dû quitter la Syrie pour Dubaï, où il a travaillé plusieurs années pour des médias connus, Sakher Edris s’est vu refuser un nouveau visa car il avait trop critiqué le manque de liberté de la presse et la situation dans son pays, désormais contrôlé par Bachar Al-Assad.

Il avait également été arrêté à l’aéroport jordanien, et avait réalisé un reportage d’investigation sur une université fantôme en Turquie… l’université est désormais fermée mais l’article a dérangé en haut lieu.
Sakher Edris a alors décidé de partir se réfugier en France et a été accueilli un moment par la Maison des journalistes, à Paris.
Il fait partie de l’association des Journalistes Syriens, travaille pour RSF (Reporters sans frontière), et reste plus que jamais un journaliste activiste.

Lors de l’échange, les élèves lui ont posé de nombreuses questions en anglais, sur la situation géopolitique, sur le métier de journaliste et les risques qu’il comportait, ou encore sur la manière dont il envisageait l’avenir de son pays.
L’une des questions a porté sur la capacité d’un journaliste à avoir une opinion objective lorsqu’il rédige un article. Sakher Edris a répondu que, même si le journaliste choisit un angle d’attaque et réoriente donc son texte, il doit rester professionnel et dénoncer si cela est nécessaire, même s’il risque d’être arrêté, torturé… ou assassiné.
Plus de 400 journalistes ont été tués en Syrie, à ce jour.

Caroline MALVILLE

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