éducation aux médias et à l'information

Jeudi 02 mars 2023

Jamais deux sans trois ! Mohammed Badra ne pouvant décidemment plus se passer de notre académie, il est revenu avec plaisir discuter avec les quarante-deux élèves de première option "Anglais Monde Contemporain" au lycée François Truffaut à Challans.Élèves, enseignants, direction, lycéen journaliste et représentants de l’antenne locale d’Amnesty International ; tous étaient présents pour l’accueillir le temps d’une matinée au CDI. Un journaliste de Ouest-France avait également pu faire le déplacement pour couvrir l’événement.
Mohammed Badra a choisi d’expliquer en premier lieu la notion de storytelling, qui est fondamentale dans son travail de photojournaliste.
Rapidement, il a également abordé le sujet sensible de l’éthique, car il s’est souvent retrouvé face à ce dilemme lorsqu’il a photographié les victimes des bombardements et des gaz chimiques dans son pays, la Syrie. Témoigner et apporter des preuves au reste du monde du drame qui se déroule en Syrie, tout en respectant les personnes photographiées et leurs proches, dans la vie comme dans la mort. Le photojournalisme permet d’ouvrir les yeux et regarder le monde en face, selon lui, quel que soit le sujet.

Malheureusement, ses photos ont été parfois détournées, par la Russie notamment. Et elles ont servi à construire des fake news diffusées dans les médias russes pour faire croire que ces évènements avaient eu lieu en Ukraine ou en Russie par la faute d’attaques ukrainiennes. D’où l’importance capitale de la vérification des sources, insiste Mohammed Badra auprès des élèves ; qui explique alors comment vérifier le nom du photographe et de son agence sur une photographie.

M. Badra a également présenté et analysé une sélection de ses photographies les plus connues, pour certaines primées au niveau international.
Répondant aux questions des élèves, il convient que son métier lui plaît beaucoup, lui permet de voyager à travers le monde et de rencontrer des personnes et des personnalités très diverses ; ce qui est une chance dont il a pleinement conscience. A l’heure actuelle, Mohammed Badra vit et travaille en France, mais a toujours le statut de réfugié. Sa famille est éclatée à travers le monde.