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Joseph Shovanec « Je vis avec l autisme », écrit Josef Schovanec, soulignant ainsi ce qu il considère plus comme une qualité que comme un handicap. Ce voyageur passionné des civilisations anciennes maîtrise plusieurs langues étrangères, est diplômé de Sciences Po et possède un doctorat en philosophie. Il récuse pourtant les attributs qu on lui prête ceux d un autiste « génial » aux capacités intellectuelles extraordinaires pour évoquer plutôt, avec beaucoup d humour et de sensibilité, ces « petits » problèmes qui font le quotidien d un autiste Asperger : les longues préparations nécessaires avant de prendre le métro ou de se rendre à un rendez-vous, l angoisse qui l étreint lorsque le téléphone sonne, la panique face au moindre imprévu, la difficulté à comprendre les codes sociaux et à nouer des relations amicales classiques, sa passion obsessionnelle pour les bibliothèques et les livres... Il revient aussi sur son parcours psychiatrique. L autisme reste un sujet polémique dans le monde scientifique et associatif. Editions PLON - 2012 - 256 pages ISBN : 978-2259218863 18,50 euros | |
C'est une histoire vraie, très émouvante, bien écrite où la maladie est affrontée sans pathos. Andrea est autiste, il a 18 ans et une beauté insolente qui ne laisse pas indifférentes les filles de son âge. L'école terminée, Franco, son père, décide d'amener son fils en voyage à l'autre bout du monde.
Contre l'avis des médecins, qui lui ont recommandé de ne pas bouleverser les habitudes d'Andrea (« les autistes ont besoin de la routine pour se tranquilliser »), Franco et Andrea partent pour les Etats-Unis pour faire le parcours coast to coast sur la mythique route 66 entre Miami et Las Vegas. Pour ce faire Franco, qui a décide de rendre le voyage de son fils inoubliable, loue une Harley-Davidson.
Andrea est un garçon adorable, spontané et très affectueux. Il a l'habitude de serrer dans les bras les personnes à qui il veut manifester sa sympathie. En Italie sa passe encore mais aux Etats-Unis ? Pour éviter tout problème, avant de partir, Franco et son épouse écrivent sur tous les tee-shirts d'Andrea la phrase « N'aie pas peur si je t'enlace », qui donne le titre au livre.
Il s'agit d'un vrai « roman on the road ». Le parcours décidé à l'avance se révèle trop étroit. La belle complicité qui s'installe entre père et fils les pousse à aller plus loin, beaucoup plus loin, jusqu'au Mexique et même au Costa Rica, Panama et le Brésil. Un périple riche en aventures et rencontres intéressantes, notamment pour Andrea, qui découvre de surcroît les joies de l'amour.
Un livre très intense et poétique. Le voyage s'apparente à une découverte de nouveaux territoires autant physiques que mentaux. A l'instar de l'approche thérapeutique de cette maladie encore méconnue qu'est l'autisme, pour laquelle il n'existe pas de vrai traitement, les deux voyageurs naviguent à vue, se limitant la plupart du temps à suivre la route.
La rencontre avec Jorge, un jeune garçon autiste du Costa Rica, qui vivait dans une cabane, a été très marquante pour Franco qui a décidé d'employer l'argent gagné grâce au livre pour lui construire une vraie maison.
Liana Levihandicap et scolarité - Rectorat de l'Académie de Nantes