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Chanzy, une figure mémorielle de la guerre de 1870.

mis à jour le 21/05/2021


vignette GARD

Cette proposition du GARD (Groupe académique de réflexion disciplinaire) est l'une des propositions qui permet d'aborder la IIIe République, au collège et au lycée.


lien interneLa publication explicative de la démarche globale est à retrouver ici.
 

Les publications associées sont les suivantes :
 
lien interneLes autres ressources produites par le GARD sont disponibles ici.
 

mots clés : GARD, République, Victor Hugo, Delacroix, acteur, récit, héros


Thèmes étudiés :

  • 4ème :

Histoire des Arts : l’art, expression de la pensée politique

Histoire, thème 3 : La troisième république « Après les événements de 1870 et 1871, l’enjeu est de réaliser l’unité nationale autour de la République : l'école, la municipalité, la caserne deviennent des lieux où se construit une culture républicaine progressiste et laïque. » (document d’accompagnement, programme du cycle 4, d’après le BOEN n°31 du 30 juillet 2020)

  • 1ère générale :

Histoire, thème 3 : La Troisième République avant 1914:un régime politique, un empire colonial (1870-1875: l’instauration de la République et de la démocratie parlementaire), BOEN spécial n°1, 22 janvier 2019

  • 1ère technologique :

Histoire, thème 3 : La Troisième République : un régime, un empire colonial (le projet républicain liant affirmation des libertés fondamentales et volonté d’unifier la nation autour des valeurs de 1789(symboles, lois scolaires...) ), BOEN spécial n°1, 22 janvier 2019

La méthode pédagogique : l’Histoire locale, une ouverture sur le cadre de vie, une méthode de travail. 

La démarche présentée ici autour de l’exemple de la statue du général Chanzy doit permettre de se projeter dans des projets similaires dans d’autres régions de France. S’intéresser à l’Histoire locale permet de s’approprier par la proximité géographique des thèmes qui peuvent paraître lointains des centres d’intérêt des élèves. Par ailleurs il est souvent possible d’aborder cette histoire de différentes façons : étude du paysage, présentation d’un monument ou d’un vestige, étude de cartes, d’archives, témoignages… L’enquête historique permet aux élèves de s’approcher du questionnement de l’historien face au passé et de découvrir les enjeux de ce travail : rechercher, expliquer, transmettre un discours sur le passé.

La guerre de 1870 marque une rupture dans l’Histoire du XIXe siècle. Enseignée en classe de 4e et de 1ere, cette période est marquée par les guerres civiles, les coups d’État et les changements de régime politique. La IIIe république, née le 4 septembre 1870, ouvre une nouvelle période historique pour la France : celle de la République, de la Première Guerres mondiale et de la construction politique de la nation. La statue du général Chanzy au Mans –unique en France – est un repère de cette transformation de la France.


La guerre de 1870, présentation historique.

Déclaration de guerre

La tension entre la France et la Prusse est entretenue par le chancelier Bismarck qui entrevoit une opportunité politique dans un conflit avec le Second Empire. La dépêche d’Ems mettant un terme à une question de succession pour le trône d’Espagne est détournée par Bismarck ce qui provoque une déclaration de guerre de la France le 19 juillet 1870.

Les défaites du Second Empire

L’objectif nationaliste de la Prusse affirmé dès 1866 à Sadowa contre l’Autriche, est de réunir les États allemands. Ils forment une armée pour lutter contre la France. Face à eux, l’armée française parait moins bien préparée quand bien même elle dispose le fusil Chassepot, célèbre pour sa précision et sa distance de tir. L’armée française multiplie les défaites dont les plus retentissantes sont le siège de Metz où l’armée de Bazaine s’est laissée enfermée et celui de Sedan qui force Napoléon III à capituler, le 2 septembre 1870.


Proclamation de la République.

Le 4 septembre 1870, à Paris, la république est déclarée par un Gouvernement de la Défense Nationale dirigé par le général Trochu. Paris assiégée par les armées allemandes, le gouvernement s’installe à Tours puis à Bordeaux. Léon Gambetta ministre de l’Intérieur et de la Guerre organise la défense militaire de la France. C’est dans ce contexte qu’est créée la Deuxième Armée de la Loire.

Les derniers combats.

A partir de décembre 1870, le 2 décembre, la défaite de Loigny-la-Bataille peut servir de repère historique, les espoirs de la République repose sur la Deuxième  Armée de la Loire dirigée par le général Chanzy. Ce dernier organise une retraite vers la ville du Mans pour préparer une contre-attaque. Dépassée en effectifs et matériels, les soldats français ne peuvent repousser les attaques allemandes. Le 12 janvier 1871, ils se replient sur la ville de Laval, théâtre des derniers combats de la Deuxième Armée de la Loire le 18 janvier 1871.

 Le traité de paix

Le 28 janvier 1871, un armistice est signé. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 met un terme au conflit. Il règle les relations entre la France et l’Allemagne (l’empire allemand est proclamé à Versailles le 18 janvier 1871). Les territoires de l’Alsace et de la Lorraine passent sous contrôle allemand et la France doit payer des indemnités à l’Allemagne. Ce traité peut être perçu comme une des causes de la Première Guerre mondiale.

La statue du général Chanzy : se souvenir de la guerre, les enjeux.

Elle est composée d’un socle en granit qui pèse treize tonnes et qui est entouré d’un groupe de soldats en bronze qui lui pèse 3 tonnes, surmonté par une statue du général Chanzy, d’un poids d’une tonne. Cette statue, dont la construction est décidée en 1883, a un impact fort en dehors du Mans.

Cependant la création de la statue du général Chanzy a une aura particulière. Lorsque l’on lit la liste des invités à son inauguration en 1885, on est surpris de l’importance du nombre de personnes présentes. Sont réunis le président du Tribunal civil, le procureur de la République, des députés, des membres du Conseil général, des membres du Conseil municipal du Mans et des villes environnantes, des représentants de la préfecture et des sous-préfectures de la Sarthe, « un vice-consul anglais », des juges des différents tribunaux de tout le département, des proviseurs et professeurs des lycées du Mans, des ingénieurs, le directeur et des receveurs de la poste et bien évidemment les membres du comité de soutien qui réunit l’amiral Jauréguiberry et le vice-amiral Jaurès qui ont combattu avec le général Chanzy, des généraux, des députés, des sénateurs et quelques particuliers. Le général de la défaite glorieuse de l’armée de la Loire est honoré par ses pairs. En tout, 50 000 personnes assistent à la cérémonie.

Dans le cadre d’une enquête du Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts adressée au préfet de la Sarthe en 1889, un inventaire des statues historiques est dressé. La statue de Chanzy est présentée de la façon suivante : « sujet : général en chef de l’armée de la Loire 1870-1871, debout en tenue de campagne » accompagné de « quatre groupes en bas-relief » « en grandeur naturelle » « en bronze ». Le support est décrit lui aussi : « socle de 4 m sur 3,6 m hauteur 1,40 (surmonté) d’une colonne carrée de 1,4 m de côté, hauteur 3,5 m en granit ». La date d’inauguration est notée dans le rapport : le 16 août 1885. Les inscriptions notées sur le monument sont les suivantes : « côté nord de la colonne, 16ème corps Jauréguiberry, 17eme corps De Colomb, 21eme corps Jaurès, chef d’état-major général Vuillemot, côté sud, à Chanzy, à la 2eme armée de la Loire 1870-1871 ». Les noms des sculpteurs Crauk et Croisy sont aussi notés.

Par contre l’emplacement de la statue n’est pas place Washington mais place de la République. L’installation n’est pas sans poser de question. Lors de la création de la statue de Chanzy, son installation place de la République est elle-même un acte fort (la place des halles ayant été débaptisée pour devenir place de la République en 1882). On a donc une succession de décisions qui aboutissent à la mise en place de la statue du général Chanzy sur la place de la République entre 1882 et 1885, c’est-à-dire que l’on a un acte politique fort à l’échelle locale. La République naissante s’affirme dans l’espace urbain. Cette installation est aussi un geste esthétique important qui marque l’image de la ville. La statue de Chanzy devient un élément représentant la ville du Mans. Mais en 1970, la statue de Chanzy est déplacée de la place de la République à la place Washington. Les monuments mémoriels de la Seconde Guerre mondiale occupent les espaces centraux.

 
La ressource 

 
auteur(s) :

M. Guillaume MARTIN VANDERHAEGEN

éditeur(s) :

Emilie ARBEY, IAN HG

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