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qu'est-ce que lire ? liaison 3ème / seconde

mis à jour le 14/11/2006


relier

Quelques pistes pour aider les élèves à comprendre ce qu'ils lisent :

  • pour un texte court
  • pour aborder une œuvre intégrale

mots clés : lecture comprehension oeuvre integrale


Qu'est-ce que lire ?

Quelques pistes pour aider les élèves à comprendre ce qu'ils lisent

Pour un texte court

  • contextualiser, si besoin (ex de Monopolis ou « De l'horrible danger de la lecture »).
  •  travailler sur le vocabulaire, l'évolution des mots (en particulier pour les textes anciens).
  • partir de questions globales : « de quoi est-il question ? », « quel est le thème abordé ? » ; « comment l'auteur évoque-t-il ce thème ? », de façon à partir du sens.

En cas de préparation écrite, les élèves devraient répondre à ces questions par une phrase complète et précise... mais pas trop longue. vérifier les hypothèses de lecture par l'étude détaillée (champs lexicaux, valeurs des temps...) pour les valider ou pas. aboutir aux effets produits, à la construction du sens.

Nous nous sommes posé la question de la préparation préalable à la maison. Tout dépend si l'on veut gagner un peu de temps grâce à une lecture préalable ou si l'on préfère cueillir à chaud les réactions de la classe. Dans ce cas, on peut donner un travail qui complète ce qui a été amorcé en classe. Selon la classe, nous proposons de poser quelques questions de vocabulaire et un repérage du mouvement du texte ou une des questions globales évoquées plus haut.

 

Pour aborder une œuvre intégrale

une séance « détachée » pour créer une attente  ; cela peut être la lecture en commun du premier chapitre ou d'un passage crucial, l'analyse de 1 ère et 4 ème de couverture, la mise en ordre des illustrations.....Cette séance peut avoir lieu avant des vacances, encore que cela empêche les bilans collectifs en cours de lecture : on peut préférer à juste titre donner des lectures plus faciles et choisies par les élèves pour les vacances.... de petits bilans en classe de temps en temps : pendant que les élèves lisent, leur donner des jalons "minimum" pour avancer leur lecture et prendre quelques minutes en début de certains cours pour leur demander où ils en sont : faire en sorte que les plus rapides aident ceux qui calent. Autoriser à "sauter" un ou deux chapitres, résumés par un copain. parcours rapide pour lecteur lent : le professeur prépare un parcours "allégé" (type "reader digest") en fonction des objectifs qu'il a fixés à l'étude de l'œuvre. Les élèves les plus lents peuvent y avoir recours. L'expérience prouve qu'ils arrivent à s'en passer assez vite. "mémoire de papier" : les élèves font pour eux-mêmes un petit aide-mémoire en répondant à des questions simples, par exemple  : qui sont les personnages ? où sont-ils ? que font-ils ? quels sont les éléments nouveaux ? qu'est-ce que j'aimerais savoir ? quelles sont mes réactions de lecteur ? choix d'une entrée dans l'œuvre : comme "entrée en matière", on peut demander aux élèves de choisir un passage ou une citation, de l'expliquer et justifier son choix. Cela permet ensuite de s'adapter à ce qui les fait lire mais il importe aussi d'expliquer ce qui nous fait lire et de ne pas oublier l'objectif culturel (idée de patrimoine).
 

Commencer par la lecture à haute voix


Objectifs      

faire formuler des hypothèses de lecture puis les faire valider (ou invalider...) faire prendre conscience de l'importance de la ponctuation comme vecteur de sens savoir se justifier par l'oralisation, moyen de délivrer mais aussi de construire du sens.

Activité  

1) Distribution d'un texte ou corpus de textes dépourvu(s) de tout paratexte (auteur, contexte, situation d'énonciation...) et privé(s) de ponctuation.    

NB 1 Choisir des textes où la ponctuation soit particulièrement significative, soit parce qu'elle participe au ressort implicite de l'ironie (Voltaire, Montesquieu, Flaubert...), soit parce qu'elle concourt à l'expression d'un doute (ex : Pérec, W ou le souvenir d'enfance ) soit parce qu'elle renforce l'expression des sentiments du narrateur (ex : Hugo, Les Orientales...). NB 2 Donner les mêmes textes ou corpus à plusieurs groupes différents pour permettre la confrontation.  

2) Travail par deux.

Consignes : préparez une lecture orale de ce texte qui mette en valeur ce que vous en comprenez ; rétablissez la ponctuation lorsqu'elle manque (ces consignes peuvent être accomplies dans l'ordre que vous voulez). On peut donner en 3 ème un code couleur selon les signes de ponctuation.

3) Oralisation permettant de confronter les hypothèses de lecture.

à l'écoute, la classe doit pouvoir comprendre les choix des groupes, chacun sera plus ou moins en mesure de les expliciter : le professeur aura à cœur de faire émerger cette explicitation, notamment en fonction de la visée supposée. A partir des remarques, émettre plusieurs hypothèses de lecture. Différents axes peuvent orienter l'écoute des élèves, comme : la situation d'énonciation, le ton, la présence d'une visée, la présence d'un enjeu... (en 3 ème, ces aides peuvent être données pour la préparation de la lecture).

4) Découverte du ou des texte(s) avec la ponctuation choisie par les auteurs et avec le(s) paratexte(s) :

à la lumière de ces nouveaux éléments, valider ou non les hypothèses de lecture émises à la séance précédente puis rechercher des indices accréditant les hypothèses retenues (champs lexicaux, figures de style, chaînes anaphoriques...).

5) Réinvestissement dans l'oralisation :

préparation de « mise en voix », éventuellement à plusieurs voix, de différents textes... La partie "public" de la classe doit deviner les hypothèses de lecture des élèves qui passent. Proposition de critères d'évaluation (le mieux étant de les élaborer avec la classe) :

On entend bien le texte (articulation, débit, puissance)  La position physique des lecteurs est adaptée à leur hypothèse de lecture (jusqu'à une véritable mise en scène ?)  Les intonations sont adaptées à l'hypothèse de lecture. Chacun s'implique dans la réalisation commune. Les lecteurs sont capables de justifier leur hypothèse de lecture, leur interprétation du texte .

6) Réinvestissement dans un travail d'écriture d'invention ou de commentaire :

Invention module 2 nde : écriture d'un texte ironique
Invention module 3 ème : texte « coup de gueule » ou « coup de cœur »   utilisant toutes les ressources de la ponctuation 
Commentaire en 2 nde d'une vingtaine de lignes avec deux axes décidés ensemble
Un paragraphe de synthèse en 3 ème 

En aide individualisée en seconde, faire améliorer la ponctuation dans d'anciens devoirs.      

 

Partir d'hypothèses formulées par les élèves , plutôt que des questions posées par le professeur.

Nous avons cherché à développer des hypothèses de lecture de manière à permettre une lecture autonome.

Piste 1 : Travailler les hypothèses de lecture avec les sujets de DNB

Il s'agit d'inscrire les élèves dans la démarche du commentaire.

Partir des questions pour retrouver les axes de lectures proposés, masqués préalablement. A l'inverse, partir des axes de lecture pour trouver un questionnement pertinent Valider son questionnement en interrogeant les élèves de la classe. La lecture proposée par l'un est-elle comprise par l'autre ?

Piste 2 : Travailler les hypothèses de lecture à partir d'œuvres intégrales.

L'activité est axée sur l'étude des discours.

Le professeur choisit un extrait représentatif de l'œuvre. Il mettra en évidence des thèmes ou des procédés d'écriture significatifs de l'écriture de l'auteur. Il demandera aux élèves de retrouver ces traits caractéristiques de l'œuvre dans d'autres passages. Cette mise en lumière d'extraits jugés importants de l'œuvre pourra servir à l'élaboration de séances avec la classe.

Une plus grande participation des élèves peut être envisagée.

Les élèves recherchent un passage important à leurs yeux. Ils justifient leur choix face à la classe. L'importance des extraits relevés ne faisant plus aucun doute, il est possible à chacun de retrouver d'autres passages clés en ayant en tête des axes de lecture pertinents. Les extraits retenus serviront à bâtir la séquence.

N.B. Ayant en charge principalement des élèves de collège, nous avons pensé que des hypothèses de lecture émergeraient plus facilement en travaillant sur une lecture thématique des œuvres. Tous nos élèves pouvant se poser les questions suivantes :

Quels thèmes sont abordés dans l'œuvre ? Qu'en pense l'auteur et / ou le narrateur ? Comment en parle-t-il ?

Piste 3 : Partir de la volonté de partager ses émotions

L'activité envisagée privilégie l'expression orale.

Le professeur propose un groupement de textes. La classe déterminera l'objet de ce groupement. On demande à chaque élève de désigner son texte préféré au sein du corpus et de justifier son choix. Plus précisément, l'élève devra relever les expressions qui lui plaisent (en les soulignant, par exemple). On demandera aux élèves de lire à voix haute les textes choisis, en insistant particulièrement sur les expressions retenues. Les auditeurs seront peut-être sensibles aux procédés d'écriture utilisés par l'auteur au même titre que le lecteur ;
 

Apprendre à commenter

Objectifs 

lecture d'un extrait en partant des réactions de l'élève à la découverte du texte préparation au commentaire (premières approches : comprendre ce que commenter veut dire) une « certaine » autonomie de l'élève (dans la lecture, l'interprétation et la rédaction du commentaire)

Quelques remarques préliminaires 

moment de cette activité dans la séquence  : plutôt en fin puisque le but aura été d'« installer » quelques connaissances (historiques, littéraires... ) et de créer certains réflexes devant les textes. Si on est en début de séquence, l'objectif sera davantage de susciter le questionnement pour créer un horizon d'attente pour la suite.

choix du texte  : il semble judicieux de privilégier des textes particulièrement marquants, soit par leur contenu, soit par leur forme... afin de faciliter les réactions chez l'élève.

Déroulement de la séance 

1) Découverte du texte / 1ères réactions personnelles

objectif : susciter une réaction personnelle

a) le texte peut être proposé tel quel mais on peut aussi le présenter :
        - dans le désordre
        - amputé de certains mots (que l'on propose au bout d'un moment de recherche, dans le désordre par exemple)
        - accompagné d'une illustration (visuelle ou sonore, qui va dans le sens du texte ou, au contraire, s'y oppose... )
        - tronqué
        - toute autre idée qui peut déclencher un questionnement.

b) les élèves notent leur(s ! ! !) réaction(s) dans leurs cours (ou au brouillon si le cours = le résultat du cheminement et non le raisonnement en lui-même).

Favoriser les réactions « primaires », simples : une couleur, un son, un sentiment, un type de personnage... qui irait bien avec l'ambiance du texte ; une phrase, un mot qui le gêne, l'enthousiasme ou le laisse perplexe. Ne pas exiger de choses rédigées. Chaque élève doit se sentir capable d'avoir au moins un mot - personnel - à dire sur le texte. Si l'écrit fait blocage les premières fois, commencer à l'oral : les remarques des uns susciteront celles des autres.

2) Mise en commun / élaboration d'un plan, naissance du sens

Objectif : montrer à l'élève que sa participation est utile à l'émergence du sens

a) Noter au tableau les différentes remarques ; associer ou non ce qui paraît aller ensemble (ce peut être une progression au cours de l'année : au début le prof fait apparaître les regroupements, en fin d'année, ce sont les élèves qui opèrent ces recoupements).

b) Se frayer un parcours de lecture dans cette jungle....

Aider les élèves en faisant apparaître les convergences ou les oppositions entre les diverses réactions, les conséquences de certaines choses perçues. Traiter l'ensemble comme des hypothèses et choisir celles à partir desquelles de travailler, afin de les valider (ou les invalider), les affiner, les compléter. En dégager si possible une problématique. L'idéal sera alors de créer un "parcours de lecture" qui rende cohérent l'émiettement des réactions des élèves.

c) Bien définir la situation d'énonciation et la visée apparente du texte est peut-être souhaitable car éclairant à ce moment de la séance.

3) l'enquête (en groupe ou personnelle) / vérification -triomphale ! !- du sens

objectif : aller vers l'analyse plus fine du texte, utiliser les outils mis en place durant l'année, la séquence, se préparer à la rédaction du commentaire

a) les champs lexicaux seront certainement les outils les plus facilement utilisables par les élèves... il est donc peut-être souhaitable de donner différentes pistes (figures de style, présentation du texte, longueur des phrases... ) pour les guider ; la constitution de « groupes d'enquêteurs » qui cibleraient une piste éviterait peut-être la « dispersion dans le néant » pour les plus faibles, l'idée étant toujours que l'on cherche dans le texte tout ce qui concourt à créer l'effet auquel on a été sensible : il est utile de le faire repérer avant de le faire nommer. Le but du travail étant d'affiner les effets de sens produits et non d'étiqueter des procédés.

b) mise en commun : les indices de sens sont donnés et replacés dans la perspective voulue (plan au tableau) ; vérification de la pertinence des interprétations.

4) Fin de séance ou travail pour la séance suivante :

N.B. soit tout le monde fait la même chose, soit le travail est partagé (au choix ou d'autorité...). On peut faire, au choix

        - rédiger un paragraphe de synthèse
        - rédiger une partie du parcours reprendre le plan de l'explication en notant pour chaque partie un exemple précis
        - imaginer la conclusion de l'explication
        - expliquer le choix de la présentation du texte par le professeur (quand elle était spécifique)

5) Mise en commun soit

        - En fin de cours : faire lire à voix haute plusieurs productions ou plusieurs débuts de production (cela donnera des idées pour finir chez soi).

 Si tout le monde a pu rédiger suffisamment, le professeur peut relever les productions et préparer un florilège pour la fois suivante (photocopie ou transparent) pour identifier les réussites .... de préférence au sottisier, peu motivant...quoique parfois salutaire !

 Au début de la séance suivante : faire lire plusieurs productions à haute voix avant de les faire rapidement commenter ; ou un élève propose sa production et... correction par le professeur ? réactions des autres élèves ? Pour améliorer les capacités de rédaction, l'idéal est de mettre la production de l'élève sur un transparent et de chercher à l'améliorer ensemble.

On peut proposer un corrigé photocopié, mais en troisième, il vaut mieux mettre en place une posture de lecteur actif et développer des capacités de réactions personnelles

Ce travail est possible en une heure (y compris la mise en commun) si

  • on ne complique pas trop la situation de démarrage ;
  • on n'escamote pas la partie du tâtonnement des élèves ;
  • on a bien conscience, que lire c'est élire : il ne s'agit pas d'être exhaustif ;
  • on ne cherche pas à aboutir à un "commentaire composé" (qui n'est plus exactement demandé sous cette forme au baccalauréat), mais à un parcours de lecture correspondant à la problématique choisie par le professeur en fonction des réactions des élèves et de ses objectifs d'apprentissages dans la séquence ;
  • on répartit les recherches dans la classe ;
  • on y a déjà exercé les élèves.
 

N.B La démarche décrite ici pour la découverte d'un texte court peut également être exploitée après la lecture préalable d'une œuvre complète, afin de "négocier" avec la classe un projet d'étude qui intègre les centres d'intérêt ou les questions des élèves. Dans cette "négociation", les parties ne sont pas à égalité : la première lecture des élèves peut être évidemment très naïve ou erronée ; le professeur, lui, sait pourquoi il a choisi cette œuvre et quels objectifs lui restent à atteindre à ce moment de l'année. Mais, en orientant sa séquence en fonction des réactions des élèves, il met l'étude de l'œuvre au service de leurs intérêts de lecteurs. En seconde, et surtout en première, cette étape permet de définir avec les élèves la problématique d'étude de l'œuvre.

Il s'avère que commencer par chercher comment dire un texte, en particulier pour la poésie ou le théâtre, avant -ou au lieu- de l'expliquer, peut être très   profitable. Pour rendre plus concrète l'importance de la ponctuation, assez « invisible » pour les élèves, faire lire les textes (ou des passages) à voix haute,   le plus souvent possible.

Il est utile de présenter ensuite ce registre sur le plan énonciatif, comme un discours qui fait mine d'en emprunter un autre et qui, tout en se donnant l'air de prôner les mêmes valeurs, les dévalorise par différents moyens subreptices (l'antiphrase n'étant qu'un des procédés utilisés dans ce but). Pour être détectés, ces procédés supposent en fait la complicité du récepteur, complicité sur des références, sur des valeurs souvent implicites, d'où la difficulté. Ainsi les valeurs que l'on a l'air de prôner se trouvent-elles renversées, ainsi des cibles sont-elles cruellement visées, non sans une certaine ambiguïté protectrice. Un travail méthodique suppose que le contexte soit bien éclairci par le professeur et consiste à faire repérer ce qui est apparemment valorisé et comment, et quels sont les indices de dévalorisation (les « mines antipersonnelles » souterraines), les cibles visées, les valeurs en fait prônées .

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

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