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mis à jour le 01/11/2021
En tant qu’enseignants, nous sollicitons très souvent l’implication des élèves. Elle semble nécessaire pour assurer leur réussite à l’école. Or, cette compétence attendue implicitement ne donne pas lieu à un véritable apprentissage : des compétences transversales, des savoir-être, peuvent être considérés comme des préalables alors même qu’ils sont à construire. Il en est de même pour l’autonomie, par exemple. Comment construire l’apprentissage de cette compétence d’implication avec les élèves ? Depuis plusieurs années, dans notre lycée, les élèves de seconde bénéficient d’une journée d’accueil qui vise à une bonne intégration dans les lieux et dans la classe. Il nous a semblé intéressant de transformer cette journée en un temps de réflexion plus long pour former les élèves à devenir acteurs de leurs apprentissages, à donner du sens à leur présence au lycée.
Cette activité peut également avoir lieu en collège.
mots clés : autonomie, projet, inclusion, accueil, rentrée
Sur une période de deux à trois semaines, lors des créneaux du cours de français et d’aide personnalisée, il s’agit de commencer à construire avec eux une posture réflexive pour les aider à s’engager dans les apprentissages à venir. En outre, c’est une manière de les initier aux grands enjeux de notre discipline : se chercher, se construire, parler de soi, se représenter tout en développant des compétences d’expression (écrire-réécrire, faire preuve de créativité), d’interprétation, d’argumentation et de prise de parole face à la classe.
L’implication des élèves : une compétence qui s’enseigne et qui s’apprend
Nous avons cherché à proposer aux élèves des activités leur permettant de prendre conscience de la manière dont leur posture en classe donne une indication sur leur engagement dans le travail. En les invitant à observer des élèves dans des situations de classe (à travers des supports filmiques ou textuels) nous souhaitions les amener à se questionner : Quel genre d’élève suis-je ? Puis-je m’identifier à certains comportements ? Quelles postures nuisent aux apprentissages ? Comment les faire évoluer ? La réflexion s’est enrichie de questionnaires sur leurs pratiques de travail, de l’élaboration de leur propre portrait d’élève, de la formulation de leurs représentations sur l’école et le rôle des enseignants. Progressivement s’est dessiné, au cours des échanges et de la prise de recul de chacun, le portrait de l’élève impliqué et qui donne du sens à sa présence à l’école.
Faire surgir l’écart entre l'idéal et la réalité, du côté de l’élève comme celui de l’enseignant, permet de construire une relation de confiance ajustée à la réalité.
S’affirmer et coopérer avec les autres
Favoriser une parole sincère, libérée des discours stéréotypés, nous paraît essentiel pour construire de manière authentique la place de chacun dans la classe au-delà de l’aisance des uns ou de la timidité des autres. Il s’agit d’enrayer les habitudes d’effacement de soi ou des postures de distance dans les apprentissages que nous observons bien souvent. Il nous a alors paru pertinent de proposer des activités créatives pour permettre l’expression de soi (contraintes stimulantes d’écriture, prise de vues photographiques…) par lesquelles tous les élèves peuvent exprimer leur sensibilité et trouvent ainsi des appuis pour prendre confiance en eux au sein du groupe. Enfin, nous nous sommes attachées à choisir des dispositifs qui favorisent la coopération et la prise de parole face au groupe.
L’aboutissement de ce parcours d’accueil réside dans l’élaboration collective de la carte heuristique de la compétence « s’impliquer ». Construite par les élèves, elle est un outil destiné à objectiver les descripteurs de la compétence et peut servir de cadre de référence entre les élèves et leurs professeurs.
Les 7 séances du projets sont ici détaillés dans un tableau synthétique (les documents destinés aux élèves se trouvent dans l'encadré ci-contre).
Des exemples de productions :
Pour prolonger le parcours d’accueil
Pour poursuivre le travail initié et l’inscrire dans un véritable processus d’apprentissage nous avons imaginé deux dispositifs :
Cette expérience menée dans deux classes nous a permis d’atteindre les objectifs visés :
Pour l’année scolaire à venir, nous envisageons plusieurs pistes de travail :
Exemples de réflexions d'élèves sur le sens de l'école
Un parcours réalisé avec deux classes de seconde au lycée Touchard-Washington
Le consentement des élèves et de leurs parents a été recueilli afin de permettre cette publication.
Image : Chilliwack CEP campus scenics, Auteur : University of the Fraser Valley, Date : Vers 6 septembre 2016, Licence : CC BY 2.0
niveau : tous niveaux, --- COLLÈGE ---, --- LYCÉE ---, Lycée tous niveaux, Collèges tous niveaux
type pédagogique : activité de découverte, activité de recherche, démarche pédagogique
public visé : non précisé
contexte d'usage : atelier, EPI, AP
référence aux programmes :
Vous trouverez ici les documents destinés aux élèves :
- S2 "Pour moi l'école, à quoi ça sert?"
- S3 "Mon portrait masqué"
- S4 "Quel élève suis-je?" et "En tant qu'élève je dis souvent..."
- S6 "Mon portrait d'élève" et "Prof idéal? Elève rêvé?"
- S7 "Une école idéale?"
- Bilan auto-évaluation sur mon implication à mi-trimestre
Lettres - Rectorat de l'Académie de Nantes