Lettres

Pourquoi cette activité ?

À travers cet exercice, les élèves prennent la mesure des « codes » de la robinsonnade qui ont été étudiés en classe (séance hypothético-déductive conduite en lancement de séquence et portant sur la comparaison entre l’histoire du « véritable » Robinson et celle du Robinson de Defoe) ; ils peuvent ainsi s’identifier au vécu des personnages adolescents du roman que nous étudions en classe, et cela facilite leur lecture de l’œuvre (Jules Verne, Deux ans de vacances). L’objectif est également de travailler l’écriture d’invention, mais aussi de permettre à chacun de développer sa subjectivité et son imagination. Enfin, ils travaillent l’oral, à travers l’évaluation de la présentation de leurs carnets. 

 Quelle a été la démarche mise en œuvre ?

Ce travail, long à réaliser, a été donné en début de séquence afin que chaque élève puisse s’organiser :  en effet, le carnet d’explorateur est à rendre en fin de séquence, quatre semaines plus tard.

     Les consignes, guidées, ont été explicitées par le professeur en classe, afin que les attendus soient compris de tous : chaque élève a reçu une fiche de consignes à coller dans son cahier de français.

     Des exemples de carnets d’élèves particulièrement réussis ont également été projetés en classe afin que les élèves puissent s’en inspirer, et mieux saisir les enjeux du travail demandé.

     Il est précisé aux élèves que ce travail sera évalué sur les compétences suivantes :

- Comprendre et respecter les consignes

- Rendre un travail soigné

- Rendre le travail attendu dans les temps

- Écrire : pertinence et qualité d’invention

- Écrire : cohérence, organisation du texte selon le genre et la nature du texte à produire.

     Les élèves, lors de la restitution de ce devoir, sont réunis par îlots de quatre et doivent, tour à tour, présenter oralement leur travail à leurs camarades. Ce choix ce restitution permet à l’ensemble des élèves de la classe de présenter son travail au cours d’une seule séance et de travailler l’oral en petit groupe, leur permettant ainsi d’appréhender plus sereinement un futur passage devant la classe entière. Chaque élève dispose d’une échelle d’évaluation descriptive nominative, lue et explicitée en amont par le professeur : après sa présentation, l’élève est évalué en concertation par ses pairs, ce qui place les élèves dans une posture d’évaluateur et développe leur capacité de réflexion et de communication.

      Le carnet ayant remporté le plus de suffrages au sein de chaque îlot est ensuite présenté oralement, parfois seulement en partie, par son auteur à l’ensemble de la classe. Chacun peut ainsi se saisir des idées de ses camarades et développer davantage son imagination et sa subjectivité.

      Les carnets d’explorateurs, ainsi que les grilles d’évaluation nominatives sont ensuite remis au professeur pour validation définitive, afin de veiller à une parfaite équité d’évaluation. Les carnets les plus réussis font l’objet d’une exposition au CDI, avec accord de leurs auteurs, ce qui valorise le travail accompli et permet de faire rayonner le projet au sein de l’établissement. 

 Quelles sont les plus-values pour les élèves ?

Les travaux rendus ont été globalement très satisfaisants : les consignes, guidées, ont permis aux élèves de prendre la mesure de chaque attendu, tout en leur ménageant suffisamment de liberté pour développer leur subjectivité. Ainsi, les contenus des carnets rendus sont très différents, parfois surprenants : certains élèves ont pu s’appuyer sur leur passion pour la culture nippone, par exemple, d’autres, amateurs de SF, ont inventé de nouvelles terres d’exploration tandis que certains explorent Nantes… Ainsi, à travers leur   écriture, le fond du jardin peut receler autant de trésors que le bout du monde.

La lecture d’une robinsonnade en classe parallèlement au travail demandé permet de prendre pleinement ancrage dans le genre du carnet d’explorateur et fourni une source d’inspiration importante aux élèves, notamment à ceux qui auraient quelques difficultés avec l’écrit d’invention.

Les retours des élèves ont été positifs : si le travail était assez long à réaliser, ils y ont, dans la majorité des cas, pris plaisir. Ils ont été fiers de le partager avec leurs pairs, tant au sein du groupe qu’à travers l’exposition au CDI.

Toutefois, quelques rares élèves ne se sont pas, ou peu investis dans l’activité : l’ampleur du travail demandé ne permet pas de le réaliser sur le temps du cours de français uniquement et le travail personnel est difficile pour certains.

Il est en revanche envisageable de le réaliser dans le cadre d’un EPI avec l’art plastique et/ou l’histoire-géographie et d’ainsi réaliser entièrement le travail demandé sur le temps de cours.