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Séquence LCA en 5e : Antiquitatis monstri !

mis à jour le 10/07/2021


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Cette séquence (plutôt de début d’année, soit au début de l’apprentissage des langues anciennes par les élèves) a été pensée comme un prolongement d’une séquence sur les divinités antiques. Elle intervient ainsi dans le thème « La religion romaine, divinités, rites et fêtes ; figures grecques et figures romaines de divinités », en classe de 5e.

mots clés : LCA, latin, cinquième, monstre, lecture, image, analyse



Objectifs pédagogiques :


- Mobiliser les connaissances acquises lors de la séquence précédente sur les divinités grecques et romaines.
- Découvrir plusieurs figures de monstres et de héros dans l’Antiquité.
- Repérer l’influence des civilisations antiques dans la culture contemporaine.
- Travailler en groupes.
- Utiliser l’outil informatique.

Problématisation : Percyne Jackson monstrum est ? à cette problématisation a pour objectif d’interroger le concept de « monstre » dans sa dimension d’hybride et de se rendre compte qu’un film contemporain et son héros sont le résultat d’une intertextualité mythique autour des monstres de la mythologie et des différents héros qui les ont affrontés.

 
Projet final :

 - Réaliser une affichette du monstre étudié mettant en valeur les liens entre les mythes antiques et leur réinterprétation contemporaine dans le film Percy Jackson.

 

Démarche :

Cette séquence est fondée sur l’autonomie des élèves. Le plan de travail de l’intégralité de la séquence ainsi que tous les documents nécessaires sont donnés en amont, dans une pochette appartenant à chaque groupe. Les élèves travaillent ainsi par groupes au fil de plusieurs étapes. A la fin de chaque étape, selon le rythme de chaque groupe, un point est fait afin de vérifier la compréhension et de consolider les acquis.

 

Chaque étape de cette séquence a été conçue pour pouvoir être réalisée en une heure de cours. Ainsi, l’ensemble du travail n’excède pas 5 heures (sans compter la restitution orale finale). Afin de limiter le temps, l’utilisation de l’outil classroomscreen et de sa minuterie permet de gérer la différence de rythme des groupes. Il est cependant tout à fait possible de laisser le temps nécessaire à chaque groupe et de prévoir éventuellement des lectures complémentaires aux groupes ayant fini en avance.

 

Enfin, afin de limiter les questions et de favoriser l’affrontement des difficultés, il peut être décidé de limiter le nombre de questions à l’enseignant par étapes. Cela permet en effet aux groupes de se mettre d’accord et d’être sûrs de la difficulté qu’ils rencontrent. Cependant, cela nécessite d’être vigilant sur la compréhension et la progression de chaque groupe et n’exclut pas, au contraire, des aides ponctuelles leur permettant de lever un obstacle. En général, les questions ne sont que peu utilisées car le travail ne présente pas de grandes difficultés.

 

Il est demandé aux élèves de s’auto-évaluer à la fin de chaque étape. Cela n’est pas obligatoire, tout comme l’évaluation par l’enseignant qui doit, si elle existe, surtout être diagnostique afin de connaître le niveau de compétences des élèves en ce début d’année, dans une discipline nouvelle. Le recours aux questions peut ainsi être un critère d’évaluation du travail en autonomie. Cela permet de percevoir comment ils ont perçu leur niveau de compréhension, et souvent de les rassurer car ils ne sont pas sûrs de leurs réponses (souvent bonnes). On peut tout à fait envisager une évaluation finale uniquement.

 

Déroulement (et commentaires) :

 Étape 1 : découvrir la notion de « monstre » dans l’Antiquité en comparant les définitions grâce à trois articles de dictionnaires (Larousse, Gaffiot et Bailly) et un questionnaire qui permet de les guider.

 

Les élèves doivent analyser et lire attentivement des articles de dictionnaire. Il s’agit de comparer la polysémie du mot « monstre » et d’avoir une première approche de l’alphabet grec, afin de parvenir à une définition synthétique du monstre dans l’Antiquité.

 

Il semble important de faire un bilan en fin d’étape avec la totalité de la classe afin de consolider et d’ancrer la conception du monstre dans l’Antiquité. En effet, les élèves éprouvent des difficultés à se séparer de leur conception contemporaine incluant obligatoirement les notions de méchanceté et de laideur.

 

Selon le niveau des groupes, certains peuvent avoir besoin d’une aide plus personnelle. Etablir des liens avec ce qu’ils ont vu en cours de français en 6e (contes, métamorphoses, …) peut être parfois pertinent.

 

Un alphabet grec avec transcription est également fourni dans chaque pochette, permettant ainsi aux élèves d’identifier la prononciation de teraV et de faire le lien entre ce mot et celui de « tératologie ».

 

Étape 2 : identifier et relever des monstres (selon la définition antique) dans un film actuel (Percy Jackson et le voleur de foudre, 2010).

 

Lors de cette étape 2, les élèves relèvent individuellement, lors du visionnage, avec des mises au point de chaque groupe régulièrement, tout ce qu’ils considèrent comme étant un monstre antique. Pendant le visionnage, chaque élève prend des notes qu’il partage ensuite avec son groupe, avant de compléter le document final.

 

Le document fourni contient plus de lignes que nécessaire. Il convient de donner cette information aux élèves.

 

Le film, trop long, est monté avec la suppression d’épisodes plus éloignés de la trame narrative. Cependant, il semble important de conserver cette trame afin de susciter l’intérêt des élèves et de mettre en évidence la dimension « hybride » du film. Le montage obtenu doit pouvoir être visionné en une séance (environ 45 minutes) permettant la mise en commun finale de chaque groupe.

 

Certains monstres du film (centaure, satyre, mangeurs de lotus) seront peut-être oubliés par certains groupes mais un rappel et une relecture des conclusions de l’étape 1 permet de lever rapidement ces oublis.

 

Étape 3 : identifier les caractéristiques d’un monstre antique précis et ce qu’en dit la littérature latine.

 

Lors de cette étape, chaque groupe traite un monstre différent, repris dans le film précédemment visionné (Méduse, l’Hydre de Lerne, Chiron, les Lotophages, le Minotaure). Selon le nombre de groupes, il est évidemment possible de rajouter les autres monstres présents dans le film.

 

Les élèves ont éventuellement à leur disposition des dictionnaires Gaffiot abrégés, mais ceux-ci ne sont pas indispensables et le lien entre la langue latine et l’étymologie de mots français leur permet facilement de trouver le sens de ces mots.

 

Certains textes posent plus de problèmes de compréhension. Il peut être pertinent d’attribuer dès le début certains textes à certains groupes, ou de recourir à des aides plus ciblées pour les groupes qui seraient en difficulté.

 

Étape 4 : identifier les représentations d’époques diverses du monstre étudié.

 

Dans la continuité du travail antérieur, chaque groupe a à sa disposition plusieurs représentations du monstre dont il a étudié le mythe dans l’étape précédente, avec un questionnaire visant à une observation attentive des caractéristiques du monstre mais aussi des différences d’interprétation selon les artistes et les époques.

 

Il est également demandé aux élèves de porter un avis de groupe argumenté sur leur préférence afin de leur permettre de travailler l’expression et la justification d’un choix.

 

Il est important lors de cette étape de fournir aux élèves des documents en couleur ou de procéder à cette séance avec des supports informatiques permettant l’agrandissement et l’observation de certains détails.

 

Certains groupes, en raison de l’heure hebdomadaire, ne font pas le lien entre l’étape 3 et l’étape 4. Une attention doit donc être portée sur l’avancée des groupes, afin de vérifier la compréhension explicite du lien entre ces deux phases et éventuellement de leur conseiller la relecture de leurs conclusions de l’étape précédente.

 

Étape 5 – projet final – réinvestir les connaissances du monstre étudié.

 

Lors de cette étape, chaque groupe synthétise ses connaissances et réalise un support permettant ensuite la présentation de leur monstre aux autres groupes, tout en mettant l’accent sur la réinterprétation du mythe dans le film visionné.

 

Il est possible de réaliser ce travail grâce à des outils informatiques, ou de manière plus traditionnelle.

 

La deuxième phase de cette étape consiste en une courte présentation orale aux autres groupes. Celle-ci doit dans l’idéal aboutir à la conclusion (fréquente) que le héros Percy Jackson et le film éponyme sont eux-aussi des « monstres » dans leur conception hybride et extraordinaire, mélange d’influences et de héros divers (Achille, Hercule, Persée, Thésée). On peut envisager un court prolongement sur l’étymologie des mots comme « textes » (de textum < texere, intégrant les notions de tissage et d’intertextualité), …

 

BILAN

Points positifs / réussites :

-        Le système de pochette individuelle attribuée à chaque groupe permet une mise au travail rapide. Les élèves arrivent en cours, disposent les tables et se mettent au travail dès qu’ils ont leur pochette. L’utilisation d’un outil tel que classroomscreen permet éventuellement de réguler et de gérer le temps et le niveau sonore des élèves.

-        Les liens entre mythes antiques et culture contemporaine éveille la curiosité des élèves et facilite la mise au travail et l’envie de comprendre l’origine de celle-là.

-        Les différents supports (dictionnaires, textes authentiques, œuvres artistiques) évitent la monotonie et font de chaque séance un moment différent.

-        Le fait que les textes soient de difficultés et de longueurs variées permet une différenciation pédagogique et une adaptation aisée au niveau de chaque groupe, si cela s’avère nécessaire.

 

Limites :

-        L’aspect « questionnaire » des étapes 1, 3 et 4 peut sembler répétitif. Il ne semble pas gêner les élèves mais pourrait être diversifié par d’autres moyens, notamment en utilisant l’outil informatique et les possibilités offertes par e-lyco.

-        Lors de l’étape 3, le texte latin authentique est donné avec une accessibilité peut être trop grande puisque seuls certains mots n’ont pas été traduits. Cela a pour avantage de rassurer les élèves face à des textes parfois assez longs, surtout en début d’année de 5e. Il est possible, selon le niveau de la classe, voire des groupes, de remédier à cela en demandant la compréhension ou la traduction de segments plus longs ou en supprimant l’indication des mots à traduire dans le texte authentique.

-        La limite de deux questions peut être discutée et doit être adaptée au niveau de chaque groupe, voire supprimée.



Le consentement des élèves et de leurs parents a été recueilli afin de permettre cette publication.
 
auteur(s) :

Thomas VINCENT et Élise BÉCHU, Collège Jacques Prévert de Châteauneuf-sur-Sarthe (49)

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 4, --- COLLÈGE ---

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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Documents distribués aux élèves :

Séquence Antiquitatis monstri

Lettres - Rectorat de l'Académie de Nantes