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mis à jour le 02/06/2007
Séquence réalisée dans le cadre d'un concours organisé par la Fédération française de cardiologie et qui demandait la réalisation d'un storyboard autour du thème "Jamais la première cigarette"
mots clés : fumer, cigarette, storyboard
La Fédération française de cardiologie organise chaque année un concours qui consiste pour les élèves à réaliser un storyboard sur le thème : « Jamais la première cigarette ». Les storyboards sont ensuite soumis à un jury composé d'élèves, de professionnels et de médecins : le scénario vainqueur est filmé par des professionnels et sert de support à une campagne publicitaire diffusée à la télévision française. Les classes qui s'inscrivent remplissent, au moment de l'inscription, un questionnaire sur les jeunes et la cigarette qui permet de dresser un état des lieux. Les résultats sont consultables sur le site de la Fédération.
L'infirmière et le professeur d'EPS souhaitaient participer à ce concours et m'ont demandé d'aider les élèves. Il m'a paru difficile de laisser des élèves réaliser un storyboard sans qu'ils sachent vraiment ce que c'est. Aussi ai-je conçu cette séquence.
Séance 1 : préparation de la visite d'un intervenant
- présenter le concours aux élèves.
- discuter autour du thème « les jeunes et la cigarette » en veillant à la formulation des idées et au respect de la parole d'autrui.
Présentation du concours et de ses modalités.
Discussion : Pour quelles raisons les jeunes fument-ils ? Pourquoi faudrait-il arrêter de fumer ? Pourquoi vaudrait-il mieux ne pas commencer ?
Formations de groupe de travail. Recherche d'idées pour commencer à réaliser notre projet.
Séance 2 : visite d'un graphiste
Objectif : sensibiliser les élèves à la pratique de la BD, au découpage et à la mise en page des dessins.
Déroulement de la séance :
- présentation de la technique et des étapes de la fabrication d'une B.D.
- partir des idées pour réaliser un comic strip ou une planche de B.D.. 1ères ébauches.
- conseils techniques pour mettre en forme les dessins et les rendre efficaces.
Séance 3 : spécificités du story-board
- montrer les spécificités d'un storyboard par rapport à une planche de BD.
- Montrer la fonction d'un storyboard.
Pour réaliser cette séance, j'ai utilisé la séquence 6 du film Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet et la séquence storyboardée du même film tirée du numéro 1 du magazine Storyboard.
Déroulement de la séance : analyse de la séquence 6 du film de JP Jeunet : "Les tentatives de suicide du Cachalot et sa libération"
- notez les différences et les ajouts par rapport à une planche de B.D.
- la numérotation des images : plusieurs images correspondants à un même numéro constituent un même plan. Chaque changement de plan correspond à un changement de numéro. Les mouvements de caméra sont notés en dessous des images, les travellings symbolisés par une flèche qui réunit les images appartenant au même plan.
- Pas de paroles, mais une voix off dont les paroles sont transcrites en dessous de l'image.
- Notion de travelling et de zoom.
- Les différents plans : large, gros plan, plan serré
A qui est-il destiné ? à quoi sert-il ?
Il est destiné aux techniciens qui travaillent sur le film et au metteur en scène. Il permet d'organiser le travail entre les différents intervenants qui savent ce qu'ils vont avoir à faire et peuvent préparer le matériel dont ils ont besoin. Pas vraiment utile aux acteurs.
A l'origine, les pages de storyboard étaient affichées sur un mur (d'où le nom) et permettaient de suivre l'histoire.
3. Comparaison avec la scène filmée
Quels sont les changements par rapport au storyboard ? Quelles en sont les raisons à votre avis ?
Disparition du plan où la femme arrive en faisant semblant d'être enceinte et de celui où le gardien du jardin la regarde sortir, interloqué.
Séance 4 : analyse d'une séquence de film
- repérer le découpage d'une séquence.
- mettre en application de ce qui a été vu à la séance précédente.
- mise en commun des remarques, puis nouveau visionnage de la séquence afin de les affiner. Il est demandé d'être attentif à la musique (arrêts, reprises, rythme ?).
- faire le story-board de la séquence (il est possible de dessiner de façon sommaire) afin de mettre en évidence les différents plans et les différents mouvements de caméra. Notation de la musique.
- description rapide de chaque plan. Comment se fait le passage d'un plan à l'autre ? Notion de plan-séquence et de louma.
- visionnage à deux ou trois reprises de la séquence afin de finaliser le découpage proposé et de le préciser.
Séance 5 : les films publicitaires à caractère humanitaire ou pour des grandes causes
- mettre en évidence les procédés filmiques utilisés par les réalisateurs
- montrer ce qui fait l'efficacité de ces films
Analyse de publicité réalisées pour des causes humanitaires. Celles-ci ont été récupérées sur le site de La Nuit des Publivores : http://www.lanuitdespublivores.com/
Quatre films publicitaires ont été retenus :
1. Amnesty international, France 1980 : « Contre la peine de mort » (40 s)
2. Amnesty international, France 1998 : « Défense des droits de l'homme » (« rejoignez Amnesty International ») (1mn)
3. Air France, France 1999 : « Non au tourisme sexuel avec les enfants » (45 s)
4. Croix-Rouge de Catalogne, Espagne 1993 : « Aide aux réfugiés » (30 s)
1) analyse des spots publicitaires
-construction plan cadrage de chaque film
-étude des symboles
-choix de la musique ou absence de musique
Réflexion sur ce qui fait l'efficacité de ces spots :nombre restreint de plans, peu de paroles notamment, idée simple mais forte, rôle de la musique -ou de son absence.
2) visée des spots
explicative ou argumentatives ?
3) Travail d'écriture
-définir la situation d'énonciation du message choisi (la classe est divisé en plusieurs groupes et chaque groupe est responsable de l'étude d'un message publicitaire).
Spot 1 :
Une bougie vacille et s'éteint en faisant de la fumée.
Un plan unique. Caméra fixe. Pas de son au début puis remplacé ensuite par le bruit des roulements de tambour qui précédaient les exécutions capitales.
Bougie sur fond noir. Gros plan. Belle flamme.
Zoom arrière.
15' : une main gantée de fer apparaît peu à peu, surgie de l'obscurité, et se saisit de la bougie (19'). Elle commence à la broyer.
30' : la bougie s'éteint, le noir se fait totalement.
Ensuite apparaît le slogan :
Amnesty international
dit
Non à la peine de mort
Symbole de la bougie : une vie qui s'éteint. Cf. lecture du conte de Grimm : « La mort pour marraine » qui développe cette idée que la vie de chaque homme est représentée par une bougie qui se consume plus ou moins vite. Le personnage qui a pour marraine la mort, comme Faust avec le Diable, lui demande des services que la mort lui fera payer au prix fort.
Symbole aussi de la lumière qui disparaît, de l'espoir. Référence au siècle des Lumières. Qui étaient ces « Lumières » ? Quelles idées ont-ils promulgué ? A quoi cela a-t-il abouti ?
Spot 2 :
Une pièce fermée, sombre. Une main approche une bougie des murs ce qui permet d'apercevoir divers documents. A la fin, la bougie s'approche d'une photo représentant un homme dont les poignets sont liés dans le dos. Impression de pénétrer dans la photo, puis la bougie vient brûler les liens.
Inscriptions au mur symboliques. Obscurantisme éclairée par la bougie.
3' : Gros plan sur l'allumage d'une allumette.
6' :Flamme vacillante. Obscurité momentanée.
Plan suivant : allumage d'une bougie (allumette en position inversée).
7' : la flamme permet de lire 1948 gravé sur un mur qui semble être celui d'une cave humide.
Pénombre : une main tient la bougie et longe le mur. Les mots « exile », puis « liberté » (par syllabes) apparaissent de façon fugitive.
On aperçoit des inscriptions. Le noir se fait : impression d'une bougie qui s'éteint.
37' : une main protège la flamme qui vacille. Travelling vers une photo affichée sur le mur.
43' : gros plan sur la photo qui représente un homme sur une chaise, les mains liées dans le dos. Impression que le travelling se poursuit : images fugitives.
Spot 3 :
Un diaporama montrant des objets d'origine asiatique tels que les touristes peuvent en ramener de leurs voyages avec le prix indiqué en dessous. Intercalées parmi ces souvenirs bon marché -pots, tasses, bouddha, lampe-, on trouve les images d'un petit garçon, puis d'une petite fille, tous deux dans une position statique -tels des objets et comme les objets présentés, les bras derrière le dos. A l'instar des objets, le prix des enfants est indiqué : 5 dollars pour le garçon, 6 pour la fillette, ce prix étant moins élevé que celui de certains objets (11 dollars pour la lampe).
Le diaporama se termine sur l'image du garçon, puis de la petite fille, l'indication de prix ayant été enlevée. Un blanc (comme lorsqu'on arrête un diaporama), puis plan américain sur la fillette en chair et en os, dans la même attitude, mais la caméra zoome avant sur son visage, puis plus spécifiquement vers ses yeux qui fixent la caméra en caméra subjective pour finir sur un gros plan du visage.
Plan fixe, pas de musique, pas de commentaires sauf à la fin où une voix off lit un texte qui s'affiche à l'écran en français (en haut, en blanc), en anglais (en bas, en rouge) : Toute personne coupable d'atteinte sexuelle sur enfant sera poursuivi sur le lieu du délit ou dans son pays d'origine.
Le plan suivant montre un slogan :
NON
Au tourisme sexuel avec les enfants
En rouge, en anglais, est écrit en bas : « Stop child sex tourism ».
A qui est destiné ce spot ? Que cherche-t-il à faire ? Spot diffusé par Air France sur ses lignes à destination des lignes vers l'Orient et qui ne vise pas uniquement le public des pédophiles mais vise surtout les pédophiles occasionnels, ceux qui sont susceptibles de se laisser tenter parce que ça ne leur paraît pas grave, parce que les enfants prostitués se trouvent si facilement.
Spot 4 :
- Plan large : le salon d'une maison. A gauche, une TV en marche, à droite, un bébé assis par terre, une tétine à la bouche, regarde l'écran.
- Ecran TV : images de réfugiés en NB. Commentaire en voix off d'un journaliste.
- Plan serré sur le visage du bébé, trois quart. On entend des cris et des pleurs. Le bébé semble avoir peur.
- Petit garçon en train de pleurer. Perdus parmi les gens.
- Visage du bébé : signes de recul, de peur. Ferme les yeux.
- Gros plan : petit garçon en pleurs. Cris d'enfants.
- Bébé se lève en s'aidant de ses mains, regard fixé sur la TV. Travelling : enfant se rapproche de la TV, enlève sa tétine et la tend vers la TV qui est à sa hauteur.
+ voix off à mi-film (au moment où le bébé se lève) : se substitue à celle du journaliste et invite à faire des dons (pas besoin de comprendre l'Espagnol).
- Ecran TV : bas du visage d'une enfant qui pleure. Tétine entre dans le champ et s'approche de la bouche de l'enfant jusqu'à toucher l'écran.
Logo de la Croix Rouge de Catalogne se surimpose avec un n° de téléphone.
Symbolique de la bougie ? la même ou une autre que celle du spot précédent ? Référence aux Lumières. Que représente la date de 1948 ? date de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.
A préparer pour la séance suivante : rédiger un texte développant les raisons pour lesquelles il n'est pas raisonnable de commencer à fumer.
Séance 6 : définition d'un cahier des charges pour le storyboard à réaliser
Objectif : aborder la préparation des storyboards pour le concours.
- Détermination des contraintes imposées : définition du cahier des charges.
- Reprise du travail de recherche d'idées.
- Poursuite du travail en cours d'arts plastiques afin de peaufiner la mise en forme du projet.
Remarque : Le travail a été repris ponctuellement sur plusieurs séances d'arts plastiques et de Français afin de vérifier l'évolution du projet.
Séance 9 : critique des projets
Séance 10 : Finalisation des projets et préparation des envois
SAINT-JOURS Pascale
niveau : tous niveaux, Collèges tous niveaux, 4ème
type pédagogique : démarche pédagogique
public visé : non précisé, enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
Lettres - Rectorat de l'Académie de Nantes