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Indiana Jones est-il un chevalier ? séquence sur le récit de chevalerie

mis à jour le 12/01/2014


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Comment aborder le récit de chevalerie en 5ème par le biais d'une oeuvre cinématographique qui joue avec ses codes ? La démarche d'une séquence qui part d'une œuvre contemporaine, "Indiana Jones et la dernière croisade", pour construire la notion d'héritage culturel.

mots clés : séquence, récits de chevalerie, analyse filmique, Indiana Jones


CONTEXTE

  • Séquence mise en œuvre en classe de 5ème.
  • Oeuvre intégrale support : "Indiana Jones et la dernière croisade", Steven Spielberg.
  • Les textes supports sont réunis dans le manuel de 5° Magnard 2006, à l'exception de l'épisode du Pont de l'épée (qui inclut le portrait de Méléageant) extrait de Chrétien de Troyes, Le chevalier à la charrette.
 

LA DÉMARCHE

Pourquoi passer par un film pour étudier les romans de chevalerie ?


Une diffusion par extraits significatifs

Il est à noter que le travail proposé ici se fait sans projection intégrale du support cinématographique mais par étude d'extraits brefs et significatifs : les épisodes nécessaires à la compréhension globale pourront être utilement résumés par l'enseignant ou dans un synopsis.

Renouveler l'approche
S'il est évident que cette séquence remporte les suffrages des élèves toujours plus enthousiastes à l'idée de regarder la télévision qu'à celle de lire, cet aspect n'est pas à négliger. En effet, cela permet de créer un certain dynamisme et de susciter de l'intérêt pour les activités proposées. Cet intérêt est accru par le fait que le support choisi est d'accès facile, ce que ne sont pas les textes des romans de chevalerie, même adaptés. En effet, tant le vocabulaire que le niveau de langue et la structure des phrases rendent la lecture d'un texte de roman de chevalerie assez difficile pour des élèves de 5ème. Le film, lui, est un support directement lisible. Mais l'intérêt ne réside pas, loin s'en faut, dans cette seule facilité. L'univers des chevaliers n'est pas totalement inconnu aux élèves qui l'ont souvent  déjà travaillé  à l'école primaire et qu'ils ont retrouvé ou retrouveront dans les cours d'histoire de 5ème. Aussi pensent-ils souvent déjà savoir l'essentiel et sont-ils parfois un peu blasés par le thème. Leur proposer une étude filmique, c'est renouveler cette approche et relancer leur intérêt. En rapprochant ce thème, dès la première séance du film - qui, s'il n'a pas été vu par tous les élèves, est au moins connu de nom -  on éveille chez eux une curiosité nouvelle sur ce domaine. Il y a un rapport entre l'aventurier au chapeau et les chevaliers en armure ! Ah, bon ? La question mérite peut-être d'être creusée. La séquence prétend justement le faire.

DESCRIPTIF SÉQUENCE

Cliquer sur l'image


 
De l'héritage culturel à la réécriture
En faisant du film de Spielberg, non pas seulement un document complémentaire mais le cœur même du travail proposé, on accroche davantage la classe, mais surtout on élargit le domaine de réflexion et de travail en amenant les élèves à s'interroger sur les œuvres contemporaines et à construire la notion d'héritage culturel, de culture commune et même de réécriture. S'ils connaissent le film et n'ont pas vu le lien d'eux-mêmes, c'est bien qu'ils ne maîtrisent pas une partie de cette culture.

Un va-et-vient entre le film et des extraits de romans de chevalerie
Pour lire "Indiana Jones et la dernière croisade" comme un roman de chevalerie, il est évident qu'il faut être en mesure d'y repérer l'emploi de thèmes, de personnages, de situations qui relèvent de cet univers. Il faut donc en maîtriser les codes. Aussi, les documents et extraits de romans de chevalerie, fournis au fur et à mesure de l'étude, sont-ils pleinement justifiés aux yeux des élèves qui en ont réellement besoin pour faire le travail exigé d'eux et comprendre le film. Le rapprochement du départ, qui les a fait sourire avec scepticisme ou hocher la tête naïvement, qu'ils remettent en cause parfois, devient ainsi progressivement plus pertinent. Cela permet de construire des références culturelles et littéraires en rendant les élèves acteurs et même demandeurs. Une fois que la dynamique est lancée, l'activité tourne au jeu des ressemblances. Rapidement, on peut inverser la démarche en allant des textes vers le film et ils ont la satisfaction de reconnaître les éléments qui ont été repris et/ou modifiés. Cette satisfaction est d'autant plus grande qu'ils se sentent alors maîtres d'une culture et de références dont ils comprennent assez vite que le film se fait délibérément l'écho.
 

OBJECTIFS

Analyser l'image mobile
L'autre intérêt de cette séquence est d'amener les élèves à réfléchir et à analyser l'image mobile, ce qui est une autre des orientations des programmes de collège. Ici, les élèves sont pris dans une action et ont donc une compréhension globale des enjeux qui permet de les amener à réfléchir sur la fabrication d'un film : construction d'un personnage, utilisation de références communes, création de l'humour par le décalage de certaines situations, construction de l'image par plan et effet de plans, etc. Si certains points sont abordés indirectement au cours de l'étude, il est intéressant de s'arrêter sur le travail du cadrage et les mouvements de caméra pour étudier la manière dont ils contribuent au sens de l'image de la même manière que les figures de style ou le choix du vocabulaire contribuent à celui du texte.

Un travail sur les compétences du socle
Cette séquence par les allers et retours qu'elle suppose entre le film et les textes du patrimoine littéraire favorise donc chez les élèves le développement d'une culture humaniste (pilier 5) en même temps que la maîtrise de la langue française (pilier 1).

DESCRIPTIFS DES SÉANCES 2 ET 3


 

BILAN

A la fin de la séquence, le bilan est positif. Les élèves et l'enseignant ont pris plaisir à faire ce travail. Ils ont acquis les connaissances attendues - évaluées par un test de questions de cours - et ont finalement lu autant de textes que dans une séquence classique sur les romans de chevalerie.  Par ailleurs, cette séquence permet de multiplier les objets d'étude en associant le récit d'aventure, le roman de chevalerie, l'étude de l'image, la description et un certain nombre de points de langue. Elle peut également donner lieu à un travail interdisciplinaire avec les collègues d'histoire sur l'univers chevaleresque et la distinction  légende/histoire, et le collègue d'art plastique sur l'étude de l'image mobile.
 
auteur(s) :

Marianne Hamon, professeur de lettres au collège La Reinetiere à Sainte-Luce-sur-Loire

information(s) pédagogique(s)

niveau : 5ème

type pédagogique : scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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